Lors de la réunion conduite par le président de la République et le Premier ministre, il a été annoncé que le pays est entré dans une phase de transmission autochtone limitée, qui implique un renforcement des mesures mises en œuvre et l’adoption de nouvelles actions
Auteur: Leticia Martinez | informacion@granmai.cu
8 avril 2020 12:04:24

Diaz-Canel a réaffirmé la volonté du gouvernement de continuer à travailler, coude à coude avec le peuple, pour limiter le risque de transmission massive de la maladie. Photo: Studios Revolution
Cuba est entrée dans la phase de transmission autochtone limitée de COVID-19, selon l'annonce faite mardi lors de la réunion dirigée par le président de la République, Miguel DIaz-Canel Bermudez, et le Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, pour donner suite au plan approuvé par le gouvernement cubain pour la prévention et le contrôle du nouveau coronavirus sur l'Île, où 396 cas ont déjà été confirmés.
Cette étape, a précisé le ministre de la Santé publique, José Angel Portal Miranda, est décrété « lorsque sont confirmés des cas dans lesquels il n'a pas été possible d'établir de liens avec les voyageurs, et qui sont limités à de petits groupes dans des localités ou des institutions du pays ».
Les événements actifs de transmission locale sont les communes de Consolacion del Sur, dans la province de Pinar del Río ; de Florencia, à Ciego de Avila ; de Florida, à Camagüey, et de Gibara, à Holguin ; ce qui représente un total de 33 cas.
À cet égard, le chef de l'État a souligné que nombre des mesures correspondant à ce stade étaient déjà avancées dans la phase pré-épidémique précédente. Nous allons maintenant proposer comme nouvelle décision, a-t-il signalé, que tous les lieux où il existe une transmission locale soient mis en quarantaine, si bien que l'État-major national de la Défense civile se doit de donner toutes les instructions pertinentes aux Conseils de défense.
Dans son intervention, Diaz-Canel a ratifié « la volonté de notre gouvernement de continuer à travailler, avec toutes nos institutions, les organisations de masse et, bien sûr, avec notre peuple, pour continuer à limiter le risque de transmission massive de cette maladie ».
Par ailleurs, le président a notamment évoqué les deux motivations qui ont marqué la journée du 7 avril : le 90e anniversaire de la naissance de Vilma Espin, fondatrice de la Fédération des femmes cubaines, « une organisation qui représente une force importante dans notre société et qui est fermement engagée dans la lutte contre la pandémie », et la Journée mondiale de la santé, qui célèbre la création de l'Organisation mondiale de la santé, en 1948, et qui est dédiée cette année aux soins infirmiers.
Nous devons souligner, a-t-il dit, que les infirmières et les infirmiers mènent aujourd’hui un combat très important, et qu'en matière de soins infirmiers, les femmes jouent un rôle majeur et indispensable.
Il est juste qu'au milieu de toute cette situation complexe, a déclaré le président, nous puissions également commémorer cette date et féliciter les infirmières et infirmiers, les médecins et le personnel de santé en général et, « en outre, reconnaître l'exemple de portée mondiale de la santé cubaine ».
En revanche, a-t-il souligné, nous devons critiquer ceux qui sont encore réticents à respecter la discipline pour maintenir la courbe de la maladie aussi plate que possible.
« Je sais que nombreux sont persuadés que le vaccin apparaîtra bientôt et que les choses s’arrangeront », mais, a souligné Diaz-Canel, « le meilleur vaccin dont nous nous puissions disposer jusqu’à présent, c’est la discipline, la coopération et la solidarité. C'est le vaccin de cette époque et celui qui peut nous mener au succès dans la lutte contre la pandémie », a-t-il affirmé.
« Et nous allons aussi nous vacciner contre la désinformation et la névrose qui peuvent être générées par les fausses nouvelles qui circulent sur les réseaux, contre les prophéties apocalyptiques ».
« Il y a un essaim d'annexionnistes qui, comme d’habitude, est sur les réseaux sociaux pour tenter de semer l'incertitude et la panique » a rappelé le président de la République.
« Nous tenons à réaffirmer une fois de plus que notre pays dispose d'un puissant réseau de médias publics qui, ces jours-ci, ont démontré leur professionnalisme, leur passion et leur dévouement absolu à la profession d'informateur et au devoir d'apaiser les angoisses logiques que notre peuple éprouve en ces moments difficiles. »
Notre gouvernement, a souligné le chef de l'État, « assume sa responsabilité de fournir, par ces moyens, toutes les informations disponibles, avec immédiateté, transparence et sans alarmisme. Ne croyons pas ce que disent ceux qui tentent constamment de remettre en question la véracité de la situation. Nous n’avons rien à cacher, ici tout le monde a été dûment et régulièrement informé de tout ».
Diaz-Canel a une nouvelle fois appelé les organisations de masse « à continuer d'élever le niveau de participation au sein des communautés, car leur contribution est vitale dans le dépistage de personnes âgées qui vivent seules, dans la solidarité entre voisins, dans le soutien au travail des cabinets de consultation et du personnel soignant, et dans toutes les actions qu'au niveau social nous pouvons faciliter pour qu'elles soient menées dans le plus grand ordre et avec la plus grande discipline ».
Le président de la République a insisté sur la nécessité pour toutes les personnes d'être honnêtes lors du dépistage. « L’expérience nous a appris que lorsqu'une personne cache des informations sur son état de santé, nous courons le risque de déplorer la perte d'une vie et d’autres qui sont mises en danger ».
Cacher des informations sanitaires utiles dans les circonstances actuelles peut être mortel, c'est donc une responsabilité que nous devons tous assumer, a-t-il ajouté.
« Nous devons informer avec précision de la situation réelle de chacun en matière de santé ; sauvons-nous tous, sauvons la vérité. Avec la vérité, nous pouvons tous nous sauver. Et ne le faisons pas seulement pour la santé individuelle de chacun d'entre nous, faisons-le pour la santé des personnes de notre entourage et parce que les milliers d'hommes et de femmes qui travaillent et risquent leurs vies chaque jour pour protéger la vie du pays et accélérer la fin de la pandémie le méritent. »
Ceci n'est pas une invitation, a-t-il précisé, « c'est une obligation que nous devons assumer avec une responsabilité citoyenne et qui doit aider au maintien de l’ordre dans nos institutions, qui travaillent aux côtés de leur peuple en ces journées difficiles ».
En faisant référence à la phase de transmission autochtone limitée dans laquelle est entrée le pays, le Premier ministre Manuel Marrero Cruz a évoqué un nouvel ensemble de mesures visant à faciliter l'isolement physique. Parmi celles-ci, il a mentionné la suspension de la vente de boissons alcoolisées à consommer dans les centres gastronomiques, bien que les ventes à emporter soient maintenues. Ces centres fermeront leur service de salle et ne vendront que de la nourriture à emporter afin d'éviter les rassemblements.
Le transport urbain de passagers sera également réorganisé, en limitant le nombre de personnes par bus, afin de maintenir une distance suffisante. De même, a déclaré Marrero Cruz, une analyse sera effectuée sur les activités de travail du pays, notamment sur celles qui ne sont pas essentielles afin déterminer leur cessation, en maintenant celles qui ont le plus grand impact sur l'économie nationale, comme la production alimentaire.
Le Premier ministre a ajouté que, parallèlement, des mesures plus rigoureuses seront prises pour lutter contre les illégalités et les comportements qui, en pleine pandémie, mettent la vie des gens en danger.
Lors de la réunion, les autorités des provinces de Matanzas et de Ciego Avila ont rendu compte, par vidéoconférence, des actions menées par leurs Conseils de défense dans la lutte contre le nouveau coronavirus.
Concernant l’est du pays, où 38 cas ont été confirmés, Diaz-Canel s'est enquis des mesures adoptées pour organiser les files d'attente et assurer une prise en charge différenciée aux personnes âgées, « une tâche essentielle », a-t-il précisé, qui relève de la responsabilité des travailleurs sociaux.
Dans le cas particulier de Ciego de Avila, où il existe une situation compliquée avec 48 patients confirmés de COVID-19, et plus précisément 12 dans la municipalité de Florencia. À ce propos, le président a fustigé l'irresponsabilité d'un groupe de personnes qui ont organisé une fête alors que les fêtes étaient interdites.
Ce sont des choses qui se passent dans la vie réelle, a-t-il dit, et elles nous montrent où l'irresponsabilité peut mener. D'où l'appel, encore une fois, à la discipline, car « chacun de nous dépend de tous », a-t-il conclu.