Déclaration du Parti communiste d'Uruguay le 8 mars

Déclaration du Parti communiste d'Uruguay le 8 mars
3/9/20 13:08

 Le 8 mars, né il y a plus de 100 ans comme Journée internationale des femmes travailleuses, aujourd'hui commémorée comme Journée internationale de la femme, est avant tout une journée de lutte pour l'égalité et la liberté, pour la libération sociale.

La date a été installée dans le calendrier par les luttes héroïques des travailleurs du textile aux États-Unis. C'est aussi une journée de lutte pour le droit de vote aux États-Unis et en Europe. Et pour une grève héroïque, également des travailleurs du textile, en Russie, qui a été fondamentale pour chasser le tsar. La décision de la Conférence internationale des femmes socialistes, qui en 1910, sur proposition de Clara Zetkin, l'a proclamée journée mondiale de lutte, a joué un rôle fondamental dans l'universalisation du 8 mars.

Le 8 mars est donc un jour né de la lutte et de l'engagement de millions de femmes pour leurs droits et ceux de tous. Beaucoup de choses ont été réalisées, mais il en manque encore beaucoup, tant en ce qui concerne les droits politiques et l'égalité que les droits économiques, sociaux et culturels : un travail égal pour un salaire égal, un accès égal au travail, à l'éducation et aux droits sexuels et reproductifs.

La violence fondée sur le sexe, et en particulier le féminicide, est une expression extrême de la discrimination à l'égard des femmes. Nous condamnons la violence contre les femmes, sous toutes ses formes, et en particulier la violence masculine qui conduit à la mort.

Ce 8 mars marque le jour de l'inauguration d'un gouvernement de coalition de droite, dont plusieurs membres ont remis en question et attaqué la lutte du mouvement féministe et des femmes. Ils veulent aussi faire reculer les conquêtes historiques de notre peuple dans son ensemble.

Grâce à la lutte des femmes, au mouvement populaire et aux actions des gouvernements du Front Amplio, ces dernières années, ils ont obtenu des droits du travail pour les travailleurs domestiques et ruraux, des clauses de genre dans les conventions collectives, l'extension du congé de maternité et le libre accès aux prestations de santé de base, la loi contre la violence de genre et l'interruption volontaire de grossesse, parmi beaucoup d'autres.

Ce 8 mars, comme chaque jour, l'engagement des femmes uruguayennes à défendre ces avancées s'exprimera dans les rues.

Nous nous engageons à soutenir ces luttes ainsi que la construction de relations économiques, sociales et culturelles qui dépassent les relations patriarcales qui sont désormais hégémoniques dans cette société, le capitalisme.

Nous le faisons, avec modestie, en nous considérant comme faisant partie de la réalité à transformer, mais en nous appuyant sur une pratique historique qui a conduit, dans notre pays, à ce que Julia Arevalo soit la première sénatrice du continent et à ce que nos camarades aient joué et jouent encore un rôle fondamental dans la lutte quotidienne.

Nous appelons tout le monde à assister aux marches des 8 M dans tout le pays.

La lutte des femmes pour leurs droits est notre lutte, elle fait partie de la lutte de notre peuple, dans l'unité.

Comme tous les 8 M, nous disons avec Rosa de Luxemburgo que nous nous battons pour une société dans laquelle nous sommes : "Socialement égaux, humainement différents et totalement libres".

Montevideo, 8 mars 2020

Comité exécutif national

Parti communiste de l'Uruguay

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Nous sommes ce que nous faisons pour changer qui nous sommes. Eduardo Galeano.

source : https://www.solidnet.org/article/CP-of-Uruguay-Declaracion-del-PCU-ante-el-8M/