Hommage à la mémoire de Patrice Lumumba, symbole des peuples pour le progrès et la justice sociale
17 Jan 2020
Un jour comme aujourd’hui, le 17 janvier 1961, a été tué, après des tortures brutales, le militant congolais Patrice Lumumba.
Lorsqu’en 1960 le Congo a conquis son indépendance, le mouvement de libération nationale dirigé par P. Lumumba a remporté les premières élections et formé un gouvernement. Cependant, les positions pro-soviétiques du nouveau gouvernement inquiètent les impérialistes, qui soutiennent le putschiste Mobutu et renversent le gouvernement démocratiquement élu; Une dictature a été imposée dans le pays.
Son activité politique a commencé en tant que syndicaliste, quand en 1955 il a été élu président du département local d’un syndicat de fonctionnaires; En 1958, il fut l’un des co-fondateurs et devint bientôt chef du Mouvement National Congolais, le premier parti du pays basé sur la représentation de toutes les tribus, en cherchant l’indépendance et en soutenant l’exploitation de la richesse minérale, qui était contrôlée par multinationales belges et autres multinationales européennes et américaines, au profit du peuple congolais.
Le 23 juin 1960, il assuma officiellement ses fonctions de Premier ministre en présence du roi belge Baudouin. La cérémonie était connue pour les critiques que Lumumba avait exprimées contre le roi belge dans son discours, décrivant les atroces tortures subies par son peuple comme « un destin pire que la mort ».
Lors de son discours à la cérémonie de l’indépendance du Congo, le 30 juin 1960, en sa qualité de ministre, Lumumba a souligné: “Cette indépendance du Congo, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle, nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable, pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force..”
Dès le premier moment de son gouvernement, une alliance s’est formée contre ce gouvernement; une alliance qui comprenait clairement ou secrètement le gouvernement belge et ses alliés occidentaux – en particulier les États-Unis -, les intérêts commerciaux qui exploitaient les ressources naturelles du Congo, ainsi que les opposants politiques de Lubumba internes.
L’Union soviétique a soutenu le gouvernement Lumumba mais les protestations soviétiques auprès l’ONU et les débats véhéments au sein du Conseil de sécurité n’ont donné aucun résultat. L’ONU discréditée et son secrétaire suédois, Dag Hammarskjöld, ont soutenu les plans de l’impérialisme et n’ont pas protégé le gouvernement démocratiquement élu de Lumumba. Comme le montrent les documents officiels déclassifiés, les Américains ont contribué avec des informations et des pressions à l’ONU pour qu’elle reste (comme toujours) sans rien faire et que les réactions soviétiques tombent dans le vide.
En septembre 1960, Lumumba est renversé de manière antidémocratique et le commandant en chef de l’armée, Mobutu, impose un régime dictatorial avec le soutien de la CIA. Dans le même temps, Mobutu a déclenché une chasse à l’arrestation de Lumumba, qui a abouti à sa capture le 1er décembre 1960. Le dirigeant congolais a été emprisonné et remis au régime sécessionniste du Katanga, avec la collusion de la force de paix internationale.
Lumumba, avec ses camarades Maurice Mpolo et Joseph Okito, a subi des sévices pendant des semaines à la prison de Hardy Camp; plus tard, ils ont été transférés au Katanga, où ils ont été battus par des officiers d’armée belges et locaux. Dans la nuit du 17 janvier 1961, ils ont été conduits et exécutés dans un endroit isolé. Leurs bourreaux, voulant éradiquer les carcasses, les ont enterrées, démontées et dissoutes dans de l’acide sulfurique. La nouvelle de leur mort a été annoncée trois semaines plus tard par la radio locale, sous la fausse affirmation que Lumumba avait été attaqué par des villageois lors de son évasion.
L’opinion publique internationale a réagi avec indignation suite à l’annonce de l’assassinat du leader africain et d’importantes manifestations ont éclaté dans plusieurs grandes villes du monde. A l’intérieur du Congo, certains camarades de Lumumba, dirigés par l’ancien ministre de l’Education de Lumumba, Pierre Mulele, ont poursuivi leur lutte pendant un certain temps avec l’aide de Che Guevara qui est arrivé dans le pays en 1965, jusqu’à la répression de leur mouvement par les Américains et des mercenaires sud-africains appartenant au régime raciste. Cette défaite définitive a conduit à l’établissement de la dictature Mobutu, qui a changé le nom du pays en Zaïre en 1971; un régime profondément répressif qui a duré plus de trente ans.
La FSM, dès le premier instant, a soutenu les efforts et les actions de Patrice Lumumba. Le mouvement syndical international a organisé des dizaines de manifestations de protestation contre l’assassinat de Lumumba et de ses camarades.
La mémoire de Lumumba est toujours vivante non seulement dans la mémoire des peuples d’Afrique, mais dans celle de chaque citoyen progressiste partout sur la terre, en tant que symbole de résistance contre l’exploitation coloniale. L’autoroute centrale de Kinshasa ainsi que plusieurs rues dans des dizaines de pays en Afrique, en Europe, à Cuba et en Iran portent son nom. À Moscou, la plus grande université a adopté le nom d ‘«Université Lumumba» pour le commémorer.