
L'ANCIEN président brésilien et dirigeant du Parti des travailleurs du Brésil (PT), Luiz Inacio Lula da Silva, a été libéré le 8 novembre après 580 jours de détention injuste à la Surintendance de la police fédérale de Curitiba, dans l'État du Parana. Sa libération de prison représente une nouvelle victoire pour les peuples de Notre Amérique et la solidarité internationale, un triomphe de la justice et de la vérité sur l'offensive de la droite néolibérale dans la région.
Le président cubain Miguel Diaz-Canel Bermudez a qualifié cette libération sur son compte Twitter de « victoire des idées. Une défaite de la stratégie impériale et de ses laquais », et il a envoyé des accolades « au combattant infatigable qui n'a jamais baissé les drapeaux de la dignité ». De plus, il a considéré cet événement comme « un fait et une victoire des peuples, de la solidarité, de la vérité ».
Le 8 novembre, le juge fédéral Danilo Pereira Junior a ordonné la libération de Lula da Silva, en réponse à la demande de la défense de l'ancien président face à la justice fédérale de Curitiba, après l'annulation de la condamnation à l’emprisonnement en deuxième instance dictée par la Cour suprême fédérale (STF).
La veille, le 7 novembre, par six voix contre cinq, conformément au principe constitutionnel de la présomption d'innocence, les juges de la Cour suprême fédérale avaient décidé qu'une personne ne peut être considérée comme coupable tant qu'une sentence définitive n'a pas été prononcée, lorsqu'il n'y a plus de recours judiciaires en cours. L’ancien président sud-américain a été libéré du fait qu’il a encore des appels en instance.
Face à la foule rassemblée à l'extérieur de la prison, qui a entonné l'hymne national brésilien pour exprimer sa joie, Lula da Silva a pris la parole quelques minutes après avoir quitté sa cellule : « Chaque jour, vous étiez l’aliment de la démocratie dont j'avais besoin pour résister à la partie pourrie de l'État et à ce qu’ils m’ont infligé, ainsi qu’à la population (…). Ils ont fait en sorte de criminaliser la gauche, le PT et Lula (....). Tout le monde doit savoir qu'ils n'ont pas emprisonné un homme, qu'ils ont essayé de tuer une idée et que l'idée ne se tue pas, l'idée ne disparaît pas.
« Je sors d'ici sans haine. À 74 ans, mon cœur n'a de place que pour l'amour, parce que l'amour va vaincre dans ce pays et non la haine (...). Je sors d'ici avec le plus grand sentiment de gratitude qu'un être humain puisse ressentir pour un autre et c'est ce que j’éprouve pour vous (...), avec la volonté de prouver que ce pays peut être bien meilleur, quand il aura un gouvernement qui ne ment pas autant sur Twitter que Bolsonaro le fait. Je vous suis éternellement reconnaissant et je serai fidèle à la lutte que vous représentez. »
Des personnalités, des mouvements sociaux et des millions de Brésiliens ont joint leur voix à cette noble cause au cours des 19 mois d'emprisonnement de Lula, après un procès judiciaire qui a été dénoncé pour ses multiples irrégularités. Le peuple cubain s'est également joint à la campagne internationale pour « l'annulation des procès contre Lula », et en seulement 13 jours au mois d'octobre, plus de deux millions de signatures demandant sa libération ont été collectées.
Lula est libre, mais la lutte pour la vérité continue. Sa libération n'annule pas sa condamnation et ne rétablit pas ses droits politiques. Le dirigeant brésilien devra poursuivre la lutte pour une justice définitive, avec l'appui des peuples du monde. En première ligne, fidèle à sa vocation internationaliste et solidaire, notre peuple continuera à défendre sa noble cause.
EN CONTEXTE
- Le 1er janvier 2019, le général d'armée Raul Castro Ruz, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba, a fait référence aux cercles du pouvoir à Washington qui appliquent des méthodes de guerre non conventionnelle depuis plus d'une décennie afin d'empêcher la poursuite ou le retour des gouvernements progressistes dans la région.
« Ils ont promu des processus judiciaires politiquement motivés et truqués, ainsi que des campagnes de manipulation et de discrédit contre les dirigeants et les organisations de gauche, faisant usage du contrôle monopoliste sur les médias. Ils ont réussi de cette manière à emprisonner Lula da Silva et le priver du droit à être candidat à la présidence du Parti des Travailleurs, afin d’empêcher sa victoire certaine lors des dernières élections. Je saisis cette occasion pour lancer un appel à toutes les forces politiques honnêtes de la planète afin qu'elles exigent sa libération », a signalé Raul.
Lors de la Rencontre anti-impérialiste de Solidarité, pour la Démocratie et contre le Néolibéralisme, Fernando Gonzalez Llort, président de l'Institut cubain d'amitié avec les peuples, a remis à Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des Travailleurs du Brésil, les signatures de plus de deux millions de Cubains demandant la libération de l’ancien président du Brésil.