Haïti ouvre la huitième semaine consécutive de manifestations anti-gouvernementales

Haïti ouvre la huitième semaine consécutive de manifestations anti-gouvernementales
PhotosPL : Aldo Camino

Port-au-Prince, le 4 novembre (Prensa Latina) Haïti a ouvert aujourd'hui la huitième semaine consécutive de manifestations anti-gouvernementales, avec un couvre-feu décrété la veille par les secteurs d'opposition, qui demandent aux gens de rester chez eux.

Barricades de pneus, coupures d'autoroutes, ralentissement des transports collectifs et paralysie des activités économiques, marquent cette journée dans la capitale et autres villes du pays.

La veille, André Michel, porte-parole de l'Alternative Consensuelle pour la Refondation d'Haïti, décrétait un couvre-feu, à partir de 19h00, et annonçait le lancement d'un " assaut démocratique ".

Ce sont les gens qui ont le contrôle ", a déclaré l'adversaire de fer du gouvernement lors d'une conférence de presse et a annoncé qu'ils allaient prendre le contrôle des institutions publiques.

Depuis deux mois, Haïti connaît une radicalisation de la crise sociopolitique, la plus profonde depuis la chute de la dictature (1986), selon les experts, tandis que des centaines de milliers de personnes manifestent pour un changement du système qui permette une redistribution plus équitable des ressources nationales.

La petite nation des Caraïbes est la deuxième nation la plus inégale de la planète, surpassée seulement par l'Afrique du Sud. Les 20 % les plus riches de la population haïtienne possèdent 64 % de la richesse, tandis que les 20 % les plus pauvres en possèdent moins de 1 %.

Au-delà des revendications claires, il ne s'agit pas seulement du départ d'un gouvernement, mais aussi de la revendication de la citoyenneté et de la souveraineté, a récemment déclaré Susy Castor à Prensa Latina.

Lundi, une vingtaine de partis politiques et d'organisations sociales ont publié un communiqué proposant la nomination d'un juge de cassation et d'un Conseil d'État pour superviser l'action gouvernementale visant à résoudre la grave crise que traverse le pays.

Quarante-quatre maires appellent également à la signature d'un document conjoint sur la transition, car la première réponse à la crise humanitaire dans le pays est, avant tout, de résoudre la crise politique, qui permettra au pays de reprendre le contrôle du territoire, rétablir l'ordre, la paix et la stabilité politique et économique du pays, ont-ils dit.

Tous les acteurs doivent parvenir à un accord sans perdre de temps sur un document unique qui trace la voie de la transition ", ont-ils souligné dans un communiqué de presse.

jha/ane

source : https://www.prensa-latina.cu/index.php?o=rn&id=318024&SEO=haiti-abre-octava-semana-consecutiva-de-protestas-antigubernamentales