
Parti communiste paraguayen, Equateur : Devant la crise, la rébellion populaire !
10/10/19 1:53 PM
Nous saluons le soulèvement populaire en Equateur, tout en rejetant fermement l'attitude historique des patrons impérialistes et pro-impérialistes, d'aiguiser les niveaux d'exploitation et l'indifférence totale envers la justice sociale, au détriment total des majorités ouvrières qui produisent tout et qui doivent endurer le vol quotidien de la classe exploitante.
La crise politique, économique et sociale que traverse aujourd'hui l'Équateur ne peut être comprise uniquement comme le résultat de l'imposition de mesures économiques ordonnées par le Fonds monétaire international (FMI) au gouvernement équatorien de Lénine Moreno, en échange de l'approbation d'un prêt de 4,2 milliards USD devant être exécuté dans un programme économique triennal. La lassitude de la classe ouvrière équatorienne doit être comprise comme le résultat des violations successives des droits acquis après des luttes historiques, droits qui ont été progressivement bafoués après l'avancée du capitalisme en crise, une crise qui n'est pas seulement économique et financière, mais aussi écologique et - surtout - civilisationnelle.
Il y a cinq jours, le gouvernement de Lénine Moreno a annoncé l'élimination des subventions et la réduction des dépenses publiques, ce qui entraîne automatiquement une augmentation du prix du carburant et, par conséquent, de tous les biens, principalement le prix des aliments.
Cette mesure antipopulaire s'ajoute à l'avalanche de mesures anti-travailleurs promues par le pouvoir exécutif, telles que les milliers de licenciements dans le secteur public, le manque d'emploi, la précarité d'emploi, la corruption institutionnalisée, le démantèlement des écoles du millénaire et le soi-disant "Sumak kawsay" ou bonne vie, en langue quichua, rappelant une fois de plus que lorsque le capital entre en crise, il ne connaît qu'une seule issue, à savoir avancer sur les droits de la classe ouvrière dans l'empressement à garantir le processus de capitalisation.
Le mécontentement du peuple équatorien s'est reflété dans les rues dès que Moreno a annoncé les mesures économiques qu'il allait prendre. La classe ouvrière des campagnes et de la ville a paralysé le pays en exigeant la démission du président, qui n'a pas eu de meilleure réponse que de déclarer l'état d'urgence et de militariser les villes. Même face à la répression brutale exercée par l'Etat, le peuple reste ferme et avance vers le palais du gouvernement.
Nous exprimons notre solidarité active avec les organisations politiques et sociales révolutionnaires, en particulier avec le Parti communiste frère de l'Équateur, et en même temps nous condamnons fermement la violence exercée contre le peuple en résistance, ainsi que toute autre forme de terrorisme d'État. Nous exigeons la libération immédiate des camarades détenus arbitrairement par la police dans la province de Manabí, parmi lesquels se trouvait c. Fabricio García, membre de la Direction nationale du Parti communiste de l'Équateur.
Commission politique du Parti communiste paraguayen
8 octobre 2019
source : http://www.solidnet.org/article/Paraguayan-CP-Ecuador-Ante-la-crisis-rebelion-popular/