Le Sénat a débuté hier l’examen du projet de loi engagement et proximité. Le texte entend renforcer la commune comme l’autorité des maires et améliorer le statut de l’élu.
Au nom du groupe CRCE, Cécile Cukierman pointe un texte qui est insatisfaisant et qui manque d’ambition. Pas de big bang, ni de grand soir ? Ce texte n’est que parcimonie et avancées timides, qui ne résolvent aucun problème dans la durée.
Pour autant, ce projet de loi marque un point d’arrêt après les lois Maptam et NOTRe qui ont suscité colère et désespoir et qui ont plongé notre vie locale dans de l’obligatoire et des injonctions. Alors oui, nos attentes sont, pour la première fois, en partie entendues.
Pour la sénatrice, le choix est simple : mettre des pansements sur des plaies à moitié refermées ou nous attaquer à la réorganisation de la vie locale.
S’attaquer aux élus, c’est s’attaquer à la démocratie, et celle-ci a un coût. Si l’étymologie de ce mot a un sens, il faut trouver les moyens financiers pour permettre à toutes et à tous d’exercer ce beau mandat. Ce texte ne peut pas être à la petite semaine. La crise de l’engagement est manifeste dans nos mairies, dans les associations, dans les syndicats. Rien d’étonnant quand les budgets sont réduits à peau de chagrin et que l’État ne participe plus financièrement pour renforcer la solidarité entre les collectivités territoriales. Ce ne sont pas les Maisons France qui redonneront des services publics à nos concitoyens. Cette situation renvoie de plus en plus les élus dans les bras des consultants privés, ce qui coûte très cher.
Comment s’engager quand la proximité fait place aux grands EPCI et aux grandes régions et qu’il n’y a plus les moyens de porter les projets ? La crise est là. Elle a besoin de réponses publiques et politiques. Ayons le débat et sortons des postures.
Notre vote dépendra des débats que nous aurons au service des hommes et des femmes de nos territoires dans leur diversité. Cette diversité est une chance. Évitons d’opposer les uns aux autres. Retisser les liens doit être notre seule ligne directrice. Le seul clivage qu’il faut combattre, c’est le fossé qui se creuse entre les élus et nos concitoyens. Ce projet de loi est bien pour les concitoyens et non pour les élus. Sachons redonner du sens à la politique.