
Socorro Gomes : L'activation du traité régional pour une intervention au Venezuela doit être interdite
Le samedi 14 septembre 2019
Déclarations
Les forces démocratiques se sont déjà prononcées contre les tentatives des pays parties au tristement célèbre Traité interaméricain d'assistance réciproque (TIAR) de déclencher cet instrument contre le Venezuela bolivarien. Mercredi (11), la proposition a été présentée par la Colombie et soutenue par la représentation du Brésil et d'autres pays gouvernés par des forces soumises aux Etats-Unis, au sein de l'Organisation des Etats Américains (OEA). La question sera discutée par les ministres des Affaires étrangères pour l'adoption de mesures et les forces de paix se mobilisent pour mettre fin à ce qui est manifestement un plan d'intervention au Venezuela.
Par Socorro Gomes*
Le Conseil mondial de la paix et chacun de ses membres dans des dizaines de pays, ainsi que d'innombrables entités et personnalités du monde entier, ont exprimé leur opposition sans équivoque à toute ingérence directe ou intervention militaire proposée, qui constituerait un véritable crime d'agression contre le Venezuela.
Pendant longtemps, le principal promoteur d'une intervention a été le gouvernement de la plus grande puissance impérialiste et agresseur de la planète, les États-Unis d'Amérique, mais nous dénonçons fermement la participation des gouvernements d'autres pays, y compris les voisins immédiats du Venezuela, comme le Brésil et la Colombie, à ces plans offensifs.
S'ils étaient mis en œuvre, ces plans entraîneraient une escalade inacceptable contre le peuple vénézuélien qui, pendant des années, a bravement résisté aux tentatives de renversement de son gouvernement légitimement élu, progressiste, patriotique et populaire, dirigé par les présidents Hugo Chavez puis Nicolás Maduro. Une agression contre le Venezuela renforcerait la déstabilisation et la désunion en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Un tel scénario causerait des souffrances sans précédent aux populations d'une région actuellement troublée par des crises et toujours victime de l'ingérence de l'impérialisme américain, qui vise à exercer un contrôle géostratégique sur les ressources et les routes de la région. Cet objectif explique l'histoire des nombreux coups d'État promus par le Nord au fil des décennies, en alliance avec les élites locales conservatrices, antidémocratiques et réactionnaires.
La TIAR est anachronique et a été créée en 1947, dans le contexte de la guerre froide, pour, comme l'OEA, où son application est débattue, servir l'empire. Instrument d'ingérence et d'intervention promu sous le couvert de la " sécurité hémisphérique ", il établit l'alliance des pays de la région contre " l'avancée communiste ". Mais comme le font remarquer plusieurs analystes, son objectif de ne servir que les États-Unis est évident : lorsque l'Argentine a eu besoin d'une telle protection contre les agressions extérieures pendant la guerre des Malvinas dans les années 1980, les États-Unis ont empêché l'application de l'AITR pour empêcher l'agression britannique.
Comme à l'époque, l'alignement automatique sur les exigences des États-Unis va aujourd'hui à l'encontre des progrès réalisés jusqu'à récemment dans la construction d'une intégration régionale fondée sur la souveraineté des nations, le multilatéralisme et l'amitié entre les peuples, pour un progrès partagé. Les menaces répétées contre le Venezuela ont servi la stratégie des États-Unis de saper ces efforts indépendamment de leur programme.
En plus des objectifs interventionnistes du TIAR, d'autres formes d'intervention et d'ingérence dans les affaires des pays d'Amérique latine et des Caraïbes s'accumulent dans le tas des violations du droit international et des conventions internationales essentielles à l'établissement d'un système de relations internationales de respect, de justice et de paix entre les nations. Un exemple plus récent est l'escalade des mesures offensives promues par les États-Unis et acceptées par les gouvernements servile de la région pour tenter d'étouffer le peuple vénézuélien et précipiter ainsi la chute d'un gouvernement révolutionnaire, mesures que nous dénonçons également.
C'est pourquoi des entités, des gouvernements et des personnalités du monde entier s'unissent pour renforcer notre opposition à cette menace contre le Venezuela et son peuple et pour dénoncer les conséquences très graves qu'une intervention aurait pour toute la région, aggravant les souffrances du peuple vénézuélien, déjà victime de sanctions et de blocus, déstabilisant le sous-continent et hostile aux peuples frères.
Il est urgent de renforcer l'opposition des forces de paix et des forces démocratiques du monde entier tout au long du processus d'examen des mesures à prendre dans le cadre du TIAR au cours des prochaines semaines au sein de l'OEA.
Nous devons également renforcer notre soutien et notre engagement indéfectibles en faveur de la défense de l'Amérique latine et des Caraïbes en tant que zone de paix, proclamée en 2014 par le Sommet de La Havane de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), et notre solidarité sans faille avec le peuple vénézuélien dans sa résistance et sa lutte pour la souveraineté et la paix.
Mettez fin à l'ingérence impérialiste et aux menaces offensives contre le Venezuela ! Pour la justice, la souveraineté et la paix pour le peuple vénézuélien, maintenant !
*Socorro Gomes est le président du CMP