20 Sep 2019
Aujourd’hui, le 20 septembre, Anda Anastasaki, Représentante de la FSM au 42ème Conseil Général de l’Organisation de l’Unité Syndicale Africaine (OUSA) a pris la parole et s’est adressée aux délégués de toutes parts du continent Africain.
La Représentante de la FSM a fait une mention spéciale à l’annulation de la dette des pays Africains et elle a appelé les syndicats Africains à participer à la Conférence Panafricaine de la FSM en RDC, les 1er et 2ème novembre 2019.
Voir le discours complet ci-dessous:
Au nom de la Fédération Syndicale Mondiale, je voudrais saluer ce 42e Conseil Général de l’OUSA, ainsi que les dirigeants des syndicats africains ici-présents aujourd’hui, dont beaucoup représentent des affiliés de la FSM.
De sa fondation en 1945 à nos jours, 74 ans plus tard, la FSM s’est battue conjointement avec la classe ouvrière et le peuple africain contre l’esclavage, le colonialisme, le racisme, l’impérialisme, pour la souveraineté nationale, contribuant essentiellement à l’organisation des travailleurs et la fondation des organisations syndicales, le renforcement et la consolidation de leur niveau idéologique et organisationnel.
En outre, la FSM a été avant tout aux côtés de chaque travailleur et syndicat en lutte, dans le monde entier; Nous avons démontré et continuons de démontrer dans la pratique la solidarité que tous les syndicalistes militants devraient fournir aux travailleurs du monde entier, sans distinction de langue, de couleur de peau ou de religion.
Nous continuons dans cette direction-ci, encore plus forts après notre Congrès, côte à côte, d’une manière unitaire, internationaliste et de classe, jusqu’à la victoire de notre classe contre les capitalistes et leurs antagonismes générant des colonies, des guerres et des réfugiés, pour piller les ressources naturelles de votre région et de tous les peuples du monde.
Les luttes des travailleurs en Afrique démontrent la force de la Fédération Syndicale Mondiale qui donne la priorité au continent le plus blessé et le plus pillé du monde, le continent le plus riche en ressources naturelles mais comptant les travailleurs les plus pauvres et les plus brutalement exploités.
Le continent africain est l’une des régions les plus riches du monde, étant donné que 85% de la production pétrolière africaine provient du Nigéria, de la Libye, de l’Algérie, de l’Égypte et de l’Angola. En Afrique, on trouve d’uranium, du gaz, des diamants, de l’or, du pétrole, du cobalt, du fer, du platine, de la production agricole et de vastes champs de terres fertiles.
Les ressources et les richesses naturelles de l’Afrique sont en mesure de répondre aux besoins en infrastructures, télécommunications, transports, énergie, services sociaux et soins de santé. Leur manque torture les peuples d’Afrique. La richesse de l’Afrique appartient à ses travailleurs. Ces dernières années, un débat récurrent a eu lieu sur la fameuse «dette africaine»; nous disons haut et fort, ce ne sont pas les travailleurs africains qui l’ont créée; Au contraire, ils ont payé beaucoup plus cher avec leur travail et, dans de nombreux cas, avec leur sang.
L’OUSA et la FSM sont liées par des liens de coopération et d’amitié forts et durables, depuis votre fondation en 1973; des liens fondés sur les luttes communes de la FSM et des syndicats africains contre le colonialisme, dans une époque où de nombreux dirigeants syndicaux européens ni même ont voulu imaginer qu’un mouvement syndical africain devrait se développer.En outre, à cette époque, ces dirigeants, qui n’avaient des syndicalistes que le nom, disaient que le mouvement syndical ne devait pas être indépendant, mais devait suivre et appliquer la ligne imposée par les anciens colonialistes, c’est-à-dire par les bandits qu’ils avaient volés les pays africains, les monopoles européens et américains.
Mais les syndicalistes héroïques, les ouvriers de classe d’Afrique ont donné leur réponse, ils ne se sont pas soumis, ils n’ont pas accepté de devenir des acolytes des impérialistes. Ils se sont levés courageusement et se sont battus pour avoir le droit d’être eux-mêmes propriétaires de leur pays, de décider eux-mêmes de leur présent et de leur avenir.
Réfléchissons sur les luttes héroïques des syndicats avec le mouvement populaire des pays africains en Algérie, en Angola, au Mozambique et au Sénégal. Les syndicats de cette période se sont épanouis et ont accompli un travail si important, car ils étaient indépendants et ne se sont pas inclinés devant les pressions suffocantes des impérialistes européens; ils avaient agi selon un critère unique qui déterminait leurs actions et leur programme d’action: INDÉPENDANCE de leurs pays du joug colonial – INDÉPENDANCE de la suffocation économique que les oppresseurs étrangers voulaient leur imposer – INDÉPENDANCE et droit de décider de leur activité, bien entendu dans le cadre de la solidarité internationaliste avec les autres peuples libres du monde entier.
Prenons, par exemple, nos frères héroïques d’Afrique du Sud, lorsque les syndicalistes du SACTU et après le COSATU, affiliés à la FSM, n’ont pas écouté les ennemis et les «supposés» amis qui leur conseillaient d’abandonner la lutte pour leur indépendance, de quitter la lutte contre l’abominable apartheid, d’accepter la dépendance de l’ouvrier africain de la bourgeoisie du pays. Mais ils ne l’ont pas fait et c’est pourquoi ils ont prospéré: parce qu’ils ont suivi la voie de l’indépendance. La seule « dépendance » qu’ils ont acceptée était la dépendance des intérêts du peuple et des travailleurs d’Afrique du Sud.
Chers collègues, chères collègues, la FSM est une grande organisation de classe, démocratique et indépendante. Cela est corroboré par le fait que 90% de ses membres viennent des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. En même temps, nous recevons chaque jour dans nos bureaux centraux des demandes d’affiliation de nouvelles organisations syndicales de tout le continent africain. La FSM continue à augmenter jour après jour, confirmant sa supériorité morale, sa foi en nos principes, nos valeurs, nos idées et les meilleures traditions de la classe ouvrière mondiale. Alors, laquelle des organisations internationales de travailleurs pourrait prétendre qu’elle représente mieux que la FSM les peuples opprimés du monde?
Par conséquent, l’une des caractéristiques de la FSM garantissant son succès est son indépendance. C’est à cause de ça que la FSM continue à se développer. Parce qu’elle est uniquement liée aux intérêts des travailleurs et des peuples opprimés qui la composent. Elle se situe en dehors des dépendances et des décisions politiques des gouvernements qui défendent les intérêts des impérialistes. Elle ne ferme pas les yeux lorsque de simples travailleurs demandent son aide. Nos critères ont été et continueront d’être l’intérêt de classe des travailleurs et travailleuses du monde entier.
Nous continuons dans cette voie et c’est pourquoi nous avons besoin du travailleur africain, de la coopération de l’OUSA et du mouvement syndical en Afrique. À cet égard, nous appelons les syndicats africains à participer à la Réunion Panafricaine de la FSM qui se tiendra en République Démocratique du Congo, les 1er et 2 novembre 2019. C’est ainsi que nous avançons afin que tous les travailleurs du monde revendiquent la vie contemporaine qu’ils méritent. Avec des luttes, coordination et indépendance.
Je vous en remercie.