
LE président Miguel Diaz-Canel Bermudez a exhorté à appuyer l’exécution du Plan de l'économie avec davantage de productions nationales, d'économies et en renforçant l’efficience et le contrôle des ressources, lors d'une réunion du Conseil des ministres qui a porté sur le déroulement l’activité économique pendant le premier semestre de 2019, entre autres sujets importants.
Selon le site web de la présidence, Diaz-Canel a rappelé que cette année a été marquée par une réelle intensification du blocus imposé par le gouvernement des États-Unis contre l'Île, une recrudescence de la traque financière et l’adoption de plusieurs mesures qui ont eu un impact négatif sur l'économie nationale.
Le président a évoqué la pénurie de produits de première nécessité au cours des premiers mois de l'année, une situation qui se stabilise progressivement.
Cette circonstance, a-t-il ajouté, n'était pas seulement due au manque de financement, mais aussi aux effets de la mentalité importatrice de nos hommes d'affaires, « à laquelle ils s’habituent, ce qui affecte leur sens des responsabilités et ralentit l'initiative ».
Le président cubain a souligné qu'il fallait travailler avec objectivité et réalisme, en partant du contexte économique de Cuba. En ce sens, il a réitéré l'appel à rendre viable tout ce qui concerne les investissements étrangers directs, les exportations et les investissements prévus dans le Plan économique, susceptibles de générer des revenus.
Il a également insisté sur le caractère prioritaire du programme de construction de logements, auquel d'importantes ressources sont allouées. Plus précisément, il a attiré l’attention sur le traitement différencié qui doit être accordé aux personnes qui reçoivent des subventions, car ce sont les plus démunies.
Diaz-Canel a estimé que les visites du Conseil des ministres dans les provinces ont permis de constater l'engagement dans la recherche de solutions et la volonté de faire face aux problèmes.
LIQUIDATION DU BUDGET DE L'ÉTAT
La réunion du Conseil des ministres avait à son ordre du jour l'analyse de la liquidation du budget de l'État de 2018, un rapport qui sera présenté à la prochaine session ordinaire de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire.
Il a été informé que le principe de redistribution des revenus a été garanti au cours de cette année, sur la base de la durabilité des services de base pour la population, des travaux de réparation des dommages causés par les événements climatiques et le financement des principaux programmes sociaux.
Le budget de l'État de 2018 a enregistré un déficit inférieur à celui approuvé, qui a été essentiellement marqué par la non-exécution des dépenses, ceci en partie en raison du non-respect du plan d'investissements.
Par contre, les recettes ont été dépassées. En particulier, les contributions de la gastronomie d'État de subordination municipale ont dépassé les prévisions, grâce à la réanimation de ces services.
Les dépenses de réparation et d'entretien ont été essentiellement consacrées aux ouvrages d’intérêt social tels que les jardins d'enfants, les écoles, les établissements de loisirs et les institutions de santé. Par exemple, les activités des institutions de santé publique et de l'enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur ont été garanties.
En outre, le budget central a été conçu conformément à la décision d'augmenter les prestations monétaires des familles prises en charge par l'aide sociale et l'augmentation de la pension minimale de retraite.
Pour sa part, la Contrôleuse générale de la République, Gladys Bejerano Portela, a indiqué que plus de 70 contrôles ont été menés sur le processus de liquidation du budget de l'État, qui ont révélé des irrégularités qui persistent, notamment en ce qui concerne dans système de trésorerie, la planification des revenus, la discipline en matière d'information et le contrôle de l'exécution du budget sur la destination et la qualité des dépenses.
Concernant l'exécution du budget, Diaz-Canel a signalé que nous devons continuer à travailler sur la réduction du déficit budgétaire, non pas en négligeant les dépenses à exécuter, mais en mobilisant des recettes supplémentaires, « ce pourquoi nous devons continuer à rechercher de nouveaux créneaux de revenus et assurer une gestion plus intense dans la collecte des impôts ».
Il a également insisté sur le fait que la contribution territoriale doit favoriser les enchaînements de production liés au développement social. « Nous devons faire des investissements qui génèrent des revenus qui nous permettront d'assumer d'autres dépenses sociales », a-t-il dit.
LA SITUATION DE L’ÉCONOMIE CUBAINE
La performance de l'économie cubaine au cours du premier semestre de l'année a été marquée par un contexte financier tendu. Cependant, au milieu de ces restrictions, on observe des signes de vitalité qui nous permettent d'envisager une croissance à la fin de cette année, pour laquelle il est nécessaire de tirer pleinement parti des potentialités internes.
C'est ce qu’a indiqué le ministre de l'Économie et de la Planification, Alejandro Gil Fernandez, dans le rapport présenté aux membres du Conseil des ministres sur l’évolution de l'économie cubaine au cours des six premiers mois de 2019, période durant laquelle la balance commerciale – rapport entre les exportations et les importations – présente un solde positif. En ce qui concerne les investissements, il a déclaré que le plan prévu pour cette période est respecté.
Le ministre de l'Économie et de la Planification a souligné par ailleurs que pour le second semestre, nous devons redoubler d’efforts dans la recherche de solutions nationales pour soutenir les offres à la population ; concentrer les efforts en étant plus exigeants en matière d’économies et d'utilisation efficace des ressources ; favoriser les projets de développement local ; progresser dans l'autoapprovisionnement municipal et mettre en place des mesures d’incitation pour augmenter les exportations.
Dans le même temps, a-t-il dit, la priorité sera accordée à la création de chaînes de production avec les activités touristiques, la Zone spéciale de développement de Mariel, ainsi qu'aux liens entre les entités qui composent les processus de production, y compris les investissements étrangers directs et les formes non étatiques de gestion.
Le rapport a aussi présenté les estimations du budget de l'État à la fin du premier semestre 2019. À cet égard, la ministre des Finances et des Prix, Meisi Bolaños Weiss, a estimé qu'au milieu des restrictions financières qui ont marqué la performance de l'économie au cours de la période, il est prévu un taux d’exécution de 98 % des dépenses courantes de l'activité budgétisée, qui soutiennent les services de base et les programmes sociaux, et de 97 % de l'activité non budgétisée, essentiellement destinée aux entités commerciales pour la production de biens exportables ou de substituts d'importation.
LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS AU TERME DE 2018
Rodrigo Malmierca Diaz, ministre du Commerce extérieur et des Investissements étrangers, a présenté les principaux résultats de ce secteur à la fin 2018.
Au cours de l'année dernière, l’installation de 38 nouvelles entreprises a été approuvée, dont 9 dans la Zone spéciale de développement de Mariel. Environ 200 affaires à capital étranger se sont installées dans divers secteurs.
Le ministre a indiqué que les exportations de biens ont connu une croissance plus rapide que prévue, notamment les entreprises Moa Nickel S.A., Havana Club International S.A. et les sociétés mixtes de Tabacuba.
Il s’est également penché sur la question des investissements étrangers, des crédits externes et des exportations des ministères de l'Agriculture et de l'Industrie alimentaire.
Cinq entreprises dépendent actuellement du ministère de l'Agriculture : trois dans le secteur du tabac, une de la production de riz, et depuis janvier de l'année dernière, a été créée l’entreprise mixte de production et de transformation de fruits et légumes Tropical Contramaestre S.A. Rodrigo Malmierca a également rappelé que huit projets sont en phase finale de négociation, dont quatre pour la production de viande de poulet et quatre autres pour celle de porc.
Et de souligner qu'il est nécessaire d’avancer rapidement dans l'étude et la concrétisation d’affaires à capital étranger dans certaines activités qui renforceraient les exportations telles que les cultures couvertes, les fruits frais, le charbon de bois et la résine de pin.
Dans le cas de l'industrie alimentaire, il a indiqué la présence de 11 entreprises à capital étranger, dont la plupart destine leur production principalement au marché intérieur. La société mixte de production de confitures Proxcor S.A. est en cours de constitution.
Il s'agit d'un secteur où des progrès ont été réalisés dans la concrétisation d’affaires, a-t-il dit, mais il se doit d’être plus proactif dans l’étude et le suivi des négociations d’affaires à capital étranger, qui doivent comporter de plus grandes perspectives d'exportation.
Les exportations dans le secteur agricole se concentrent surtout sur les produits traditionnels tels que le rhum, le miel, le charbon de bois et le tabac, qui constituent une importante source de revenus. Dans le cas de l'industrie alimentaire, un travail est mené visant l'insertion de nouveaux produits tels que les crèmes de fruits La Conchita et la langouste vivante, ainsi que l'augmentation des ventes du rhum de la marque Santiago de Cuba.
Miguel Diaz-Canel a attiré l'attention sur l'importance de ne pas entraver l'approbation des projets d'investissement étranger, car parfois les documents sont remisés dans un tiroir, soit par bureaucratisme, soit par ignorance.
LES PROGRÈS DU PROGRAMME « SIERRA MAESTRA »
L'Organisme Sierra Maestra pour la Science, la Technologie et l'Innovation (ECTI), chargé de concrétiser les recherches menées par le commandant en chef de la Révolution cubaine Fidel Castro au cours des dernières années de sa vie, continue à consolider ses résultats et à concrétiser les avancées de ses projets expérimentaux.
Maria del Carmen Pérez Hernandez, sa directrice, a expliqué qu'entre novembre 2018 et mai 2019 des chaînes de production ont été lancées avec une douzaine d'institutions, avec lesquelles des systèmes de travail ont été établis pour le suivi et le contrôle des activités à réaliser.
Dans le cas de la moringa en tant que complément nutritionnel, elle a indiqué que cinq produits ont été inclus dans le tableau de base des médicaments de la médecine naturelle et traditionnelle, lesquels sont en vente dans les pharmacies de cinq municipalités de la capitale. Elle a souligné également l'évaluation de l'effet et de la sécurité de la moringa oleifera chez des patients atteints de diabète sucré de type 2, avec l'Institut national d'Endocrinologie. Des actions qui ont été coordonnées par le Centre d’essais cliniques (Cencec).
À propos de la sériciculture, elle a signalé que des progrès sont réalisés dans la production et la commercialisation de produits cosmétiques, en collaboration avec le Centre national pour la santé agricole et la société Suchel Camacho.
Dans le cadre du projet de développement de la graine d’origine péruvienne Sacha Inchi, des équipements ont été installés en janvier 2019 pour la production de farine protéique sans gluten, en complément de l'usine d'extraction d'huile à haute teneur en oméga. En outre, en collaboration avec le Centre national de la recherche scientifique (CNIC), des capsules molles, en cours d'enregistrement à l'Institut national d'hygiène, d'épidémiologie et de microbiologie (INHEM), seront produites à partir de cette huile. Elles seront commercialisées à la fin de cette année.
Au sujet des plantes médicinales, il a expliqué que la production de comprimés de poudre de Stevia(plante à pouvoir édulcorant) était coordonnée avec les Laboratorios farmaceuticos de Oriente.
Le président Diaz-Canel a reconnu le travail cohérent et systématique mis en œuvre par cette entité, ce qui a permis des progrès rapides et ouvert la voie en même temps à des possibilités d'exportation, de remplacement d’importations et de développement de produits cubains à haute valeur ajoutée.
Le président a mis un accent particulier sur la généralisation de l'utilisation des plantes protéagineuses. « Nous avons besoin que tous les territoires continuent d’insister sur le développement de ces plantations, car cela nous permettra, entre autres avantages, de disposer d'aliments pour les animaux, en les utilisant comme fourrage et comme matières premières pour la production d'aliments pour animaux produits à Cuba », a-t-il conclu.
(Avec des informations du site www.presidencia.gob.cu)
source : http://fr.granma.cu/cuba/2019-06-25/leconomie-au-centre-des-debats-du-conseil-des-ministres