
108e CIT – SESSION PLÉNIÈRE: Discours de George Mavrikos, Secrétaire Général de la FSM
18 Jun 2019
L’espoir se trouve dans nos luttes
Cher(e)s ami(e)s, collègues, mesdames et messieurs,
Un centenaire depuis la fondation de l’OIT s’est achevé cette année et c’est une occasion de faire une évaluation objective du point de vue de la Classe Ouvrière Mondiale. Tirer les justes conclusions du côté du mouvement syndical militant. Évaluer les résultats.
Nous croyons que l’histoire de l’OIT est divisée en deux périodes principales. Depuis sa fondation jusqu’en 1990 et depuis 1990 jusqu’à nos jours. Au cours de la première période, l’ OIT a généralement joué un rôle positif et a souvent servi de mécanisme de protection des droits des travailleurs. Les corrélations internationales bénéficiaient et soutenaient le rôle de l’OIT, avec le rôle déterminant de l’Union Soviétique, de la République Populaire de Chine, de nombreux autres pays socialistes et du mouvement des pays non alignés. Ces corrélations favorables avaient un allié important à leurs côtés. Le mouvement syndical militant, dont la force motrice était à l’époque la Fédération Syndicale Mondiale. Ils ont eu à leurs côtés les grandes luttes de classe de tous les travailleurs.
La mise en place réussie des acquis remarquables telles que: Conventions Collectives, sécurité sociale, dépenses sociales, amélioration des salaires et des conditions de travail pour les femmes travailleuses, horaire de travail, augmentation des salaires, progrès des libertés démocratiques et syndicales, était le résultat de ces circonstances. Des syndicats ont été établis aux quatre coins de la planète.
Peu importe combien d’encre est coulé par les calomniateurs modernes, la vérité brillera toujours.
Après les renversements des années 1989-1991 et les changements survenus, la situation et le rôle de l’OIT, ainsi que de toutes les Organisations Internationales, ont également changé.
Ces jours-ci, lors de la Conférence annuelle, des Ministres et des Premiers ministres sont arrivés, ils ont utilisé de belles paroles, des promesses vides et ont essayé de présenter une image de réalité virtuelle.
Avant 1990, les employeurs ne voulaient pas entendre parler de l’OIT. Maintenant, ils le considèrent comme leur allié et ami. Pourquoi? Chacun devrait réfléchir et donner la réponse par lui-même.
Mais quels que soient les paroles que certaines personnes disent, la vérité se trouve dans les lieux de travail, où les travailleurs souffrent de la violence de l’État et de l’autoritarisme, du chômage et des licenciements, du travail au noir, des privatisations, de la pauvreté et de la barbarie capitaliste. La vérité se trouve dans la mer Méditerranée, où mères et enfants se noient dans leurs efforts pour échapper à l’agression impérialiste.
Cette image est également le résultat du rôle joué par l’OIT et de la situation actuelle au sein des directions du mouvement syndical.
Depuis 1960, le blocus contra Cuba continue. Qu’ont fait les Organisations Internationales?

À Soma, Turquie, le 13 mai 2014, 301 travailleurs ont été tués. Qu’ont fait les Organisations Internationales?
Le 24 avril 2013, dans l’usine de Rana Plaza au Bangladesh, 1.132 filles et femmes ont été assassinées. Qu’a fait l’OIT?
En Colombie, 600 militants syndicaux ont été assassinés au cours des trois dernières années. Qui a été puni pour ces crimes?
Au Chili, le gouvernement sape par des méthodes antidémocratiques le fonctionnement indépendant de la CAT. Qu’a fait le Bureau responsable de l’OIT?
Qu’ont fait les Organisations Internationales pour protéger les travailleurs de la Palestine, de la Syrie, de l’Irak et du Yémen des impérialistes? Seulement des paroles. C’est ça l’image.
Aujourd’hui, les chefs d’État viennent ici et déforment les faits. M. Macron, qui attaque et bat les manifestants, qui licencie 1.000 travailleurs de la Centrale à charbon de Gardanne, dont le député de son parti, M. Mohamed Laqhila, menace de fermer le fonctionnement de la Bourse du Travail de l’UD CGT 13, est venu ici il y a quelques jours et nous a présenté une fausse réalité. M. Macron et Mme Merkel considèrent tous les deux que l’OIT aujourd’hui est un mécanisme idéologique favorable à leurs politiques. C’est ça la vérité. C’est ça la vraie image. Dans le même temps, ils renforcent les phénomènes de néofascisme et laxénophobie avec leur politique anti-travailleurs.
Seulement les travailleurs d’aujourd’hui peuvent et doivent changer cette image avec leurs luttes unies et de classe. En renforçant les syndicats à la base. En renforçant la démocratie syndicale. L’espoir se trouve dans nos luttes.