
LES Forces armées des États-Unis ont une longue histoire de crimes de guerre, depuis le génocide perpétré contre les peuples autochtones d'Amérique du Nord à l'Afghanistan, à l'Irak et à la Syrie. La liste est bien longue.
Le gouvernement, les forces armées et la presse de ce pays ont pour coutume d’occulter les atrocités commises par leurs soldats. Pour ne citer que quelques exemples de la guerre en Irak, le 19 novembre 2005, des soldats nord-américains ont investi le village de Haditha, situé au bord de l’Euphrate, tuant cruellement sans distinction. Aws Fahmi, témoin du massacre, a vu les Marines allant d’une maison à l’autre, tuant des membres de trois familles, et il a entendu son voisin supplier en anglais les GI de lui épargner la vie et celles de sa famille. Ses filles, victimes de la furie des marines, avaient 14, 10, 5, 3 et 1 an.
Témoin de ce carnage, Eman Walid Abdul-Hameed, une fillette de 9 ans, a déclaré que les Marines sont entrés de force chez elle à 7 heures du matin. « Les Américains sont entrés dans la chambre où mon père priait et l'ont abattu. Ils se sont ensuite introduit dans celle de ma grand-mère et l'ont assassinée sans scrupules. Ils ont jeté une grenade sous le lit de mon grand-père ». L'attaque a duré cinq heures et les Marines ont tué un total de 24 personnes, tous des civils.
Le 13 novembre 2006, les troupes étasuniennes ont ouvert le feu sur le quartier d'Al-Dhubat, à Ramadi et tué quelque 35 personnes, tous civils. Haji Jassim, 60 ans, a déclaré à l'Inter Press Service : « Les Américains ne nous ont pas permis d’approcher des maisons pour sauver les blessés, si bien que beaucoup de gens sont morts vidés de leur sang. »
En novembre 2004, les forces étasuniennes lancèrent l'opération Phantom Fury contre la ville de Falloujah. Pendant dix jours, la ville fut rasée complètement et des milliers de personnes furent tuées. Lors de l'attaque, l’armée de l’occupant utilisa des projectiles au phosphore blanc, une arme interdite par les traités internationaux.
Une vidéo de l'opération Falloujah enregistrée par le correspondant de NBC, Kevin Sites montre des Irakiens blessés dans une mosquée gardée par des Marines yankees. Les détenus avaient déjà été fouillés et furent obligés à passer la nuit allongés sur le sol. Un Marine montre du doigt un blessé grave qui respire encore et s’exclame : « Ce salopard fait semblant d'être mort ». Il lève son arme et tire à bout portant dans la tête de l'Irakien blessé, gisant contre un mur. « Bon, il est mort maintenant », dit un autre Marine. L'exécution d'un prisonnier, surtout s'il est blessé, est considérée comme un crime de guerre par les Conventions de Genève.
Les États-Unis ont déployé leurs troupes en Afghanistan en 2001, peu après l'attaque du 11 septembre 2001 contre les Tours jumelles. À un moment donné, plus de 100 000 soldats étaient présents dans ce pays. Plusieurs organisations internationales ont dénoncé les actions des forces militaires nord-américaines et de la CIA en Afghanistan, dont la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye, qui a traité des centaines de plaintes pour tortures et assassinats commis contre la population civile.
Selon les preuves dont elle dispose, la juriste gambienne Fatou Bensouda, procureure générale de la CPI, des membres des forces armées auraient infligé « des actes de torture, des traitements cruels et des atteintes à la dignité humaine sur le territoire afghan ». Ces actes constituent des crimes de guerre en vertu du Droit international.
La réponse des États-Unis ne s’est pas fait attendre. Le Secrétaire d’État Mike Pompeo a mis en œuvre le programme de sanctions dirigé contre toute personne liée à l’enquête, en révoquant le visa de la procureure Fatou Bensouda.
Washington n'a pas ratifié le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, et fait tout pour empêcher des enquêtes visant ses ressortissants, notamment ses soldats ayant opéré en Afghanistan.
John Bolton, conseiller à la Sécurité nationale du président Donald Trump, a souligné dans un discours prononcé devant la Société fédéraliste, un forum conservateur de Washington, que « nous ne coopérerons pas avec la CPI ; nous ne l'aiderons pas ; nous ne la rejoindrons pas ; nous la laisserons mourir seule ».
En mars dernier, le secrétaire d'État Mike Pompeo a fait part de son intention de refuser l'entrée à des fonctionnaires « qui enquêtent sur notre personnel en rapport à l'Afghanistan ». La Cour ne fait pas partie du système des Nations Unies, mais le Procureur général rend compte de ses activités à l'Assemblée générale.
Enfin, la Cour pénale internationale, objet de diverses pressions, a refusé d'enquêter sur les accusations d'atrocités commises par les États-Unis en Afghanistan. Le président Donald Trump a salué cette décision : « C'est une grande victoire internationale, non seulement pour ces patriotes, mais aussi pour l'État de Droit. »
Pour sa part, la procureure a insisté sur le fait qu'il existe « des motifs raisonnables de croire » que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis en Afghanistan et que toutes les parties, y compris les membres des Forces armées des États-Unis et de la CIA, devraient faire l'objet d'enquêtes.
source : http://fr.granma.cu/mundo/2019-05-15/les-etats-unis-et-le-droit-a-limpunite