MAI
30
2019
0
Par editordci
Cuba contre le blocus
Intervention de la délégation cubaine à la réunion des ambassadeurs du G77 plus la Chine sur l'activation des titres III et IV de la loi Helms-Burton.
Chers Ambassadeurs, Chers Collègues :
Depuis le 2 mai, avec l'activation des titres III et IV de la loi Helms-Burton, le Gouvernement des États-Unis a mis en œuvre de nouvelles mesures agressives contre Cuba, dans le cadre de sa politique de renforcement du blocus économique, commercial et financier qu'il maintient contre mon pays depuis 57 ans.
Depuis son entrée en vigueur en 1996, la loi Helms-Burton vise à universaliser l'application extraterritoriale du blocus à Cuba par le biais de pressions illégales exercées par les États-Unis contre des pays tiers, leurs gouvernements et leurs entreprises. Cette loi vise à étouffer l'économie cubaine. Elle a pour conséquence une augmentation de la pénurie de la population cubaine. Selon sa propre lettre, il a l'intention d'imposer à Cuba un gouvernement qui répond aux intérêts des États-Unis.
Malgré l'approbation de cette loi en 1996, toutes les administrations américaines ont depuis lors suspendu l'application de ses titres III et IV, en raison du préjudice que cela causerait aux intérêts commerciaux de ce pays et de la forte opposition de la communauté internationale à son application, y compris de ses plus proches alliés, compte tenu de sa portée extraterritoriale illégale.
cet égard, je saisis cette occasion pour réitérer la gratitude exprimée par notre ministre des Affaires étrangères à tous les gouvernements du monde qui se sont prononcés contre ces récentes mesures annoncées par le gouvernement des États-Unis.
Chers collègues,
Le titre III de la loi Helms-Burton permet d'intenter des actions en justice devant les tribunaux américains contre des entités cubaines et étrangères, ainsi que contre des hommes d'affaires de pays tiers qui ont investi ou ont des activités de quelque nature que ce soit impliquant des biens ou des biens nationalisés par Cuba.
Le titre IV a pour objet d'empêcher l'entrée aux États-Unis des chefs d'entreprise et de leurs familles qui investissent légalement à Cuba dans les propriétés qui ont été nationalisées.
La loi Helms Burton repose sur deux mensonges fondamentaux : l'idée que les nationalisations effectuées peu après le triomphe révolutionnaire de janvier 1959 étaient illégitimes ou abusives et le fait que Cuba constitue une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.
Les nationalisations cubaines ont été effectuées sous la protection des lois, dans le strict respect de la Constitution de notre pays et conformément au droit international. Toutes les nationalisations envisageaient des processus d'indemnisation juste et adéquate, que le gouvernement des États-Unis a refusé d'envisager. Cuba a conclu et honoré des accords mondiaux de compensation avec d'autres pays qui investissent aujourd'hui à Cuba, comme l'Espagne, la Suisse, le Canada, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France.
Cuba a toujours été disposée et ouverte au dialogue. Nous avons réitéré notre volonté de chercher une solution aux réclamations et à l'indemnisation mutuelle. Cependant, notre gouvernement et notre peuple n'entameront pas de négociations qui impliquent le renoncement à nos principes et au droit souverain de choisir notre propre voie.
La loi Helms-Burton est illégale et inapplicable. En conséquence, Cuba considérera comme nulle et non avenue toute demande présentée en vertu de la loi Helms-Burton par toute personne physique ou morale, quelle que soit sa nationalité ou sa nationalité.
Chers collègues,
La loi Helms Burton contrevient à la Charte des Nations Unies et aux préceptes du droit international, y compris ceux de l'Organisation mondiale du commerce. Elle cherche à réserver les biens économiques de Cuba aux intérêts des grandes sociétés transnationales américaines et à nuire davantage aux relations légitimes de Cuba avec ses partenaires partout dans le monde.
Chaque année, l'Assemblée générale, conformément à la Charte des Nations unies, a exprimé son rejet quasi unanime de cette politique illégale et absurde, avec son soutien à la résolution demandant la fin du blocus américain contre Cuba. C'est pourquoi le peuple cubain lui en est toujours éternellement reconnaissant.
Cuba est un petit État insulaire en développement à vocation pacifiste, voué à l'amélioration du niveau de vie de sa population et qui préconise de bonnes relations de coexistence entre ses voisins, toujours fondées sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures. Nous n'avons pas d'armées ou de soldats partout dans le monde. Nous offrons nos connaissances et nos ressources humaines à ceux qui en font la demande. Cuba n'est pas et ne sera jamais une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.
Les nouvelles mesures prises par le gouvernement des États-Unis à l'encontre de Cuba imposent des obstacles supplémentaires à nos objectifs de développement et donc à la réalisation de l'Agenda 2030. Malgré cela, les États-Unis continueront d'échouer dans leur objectif de soumettre par la force la volonté souveraine des Cubains et notre détermination à construire un socialisme prospère et durable.
Chers collègues,
Je voudrais terminer en réaffirmant l'attachement de Cuba au Groupe des 77 et à la Chine, à ses principes et à ses valeurs.
Je vous remercie beaucoup.