le 23 mai 2019
Ceux qui, Président de la République en tête, ont placé l’extrême droite sur un piédestal au cours de cette campagne pour l’élection des députés européens porteront une lourde responsabilité devant l’Histoire.
Ce n’est pas l’avenir de la construction européenne qui les préoccupe, mais la mise en place d’une stratégie pour sauver les puissances d’argent et tenter d’enfermer nos concitoyens dans une venimeuse tenaille qui bouchera pour longtemps toute perspective d’amélioration de la vie des gens et de transformation écologique pour sauver l’humanité des périls qui la menacent.
Ceux qui, au lendemain du second tour de l’élection présidentielle, ont théorisé l’effritement de l’extrême droite sont les mêmes qui, depuis, n’ont cessé de lui donner de l’oxygène. Jusqu’à ces derniers mois où le complexe médiatico-politique s’est jeté corps et âme dans une entreprise d’assimilation du mouvement des gilets jaunes à l’extrême droite, comme pour signifier que cette dernière était le vote naturel d’une France en colère, elle qui n’a jamais défendu ni l’augmentation de la rémunération du travail, ni combattu les paradis fiscaux pas plus que le glyphosate, et encore moins soutenu les organisations syndicales .
Et, depuis quelques jours, ceux-là même qui réclament une armée européenne sous commandement de l’OTAN, qui ont approuvé le traité de libre-échange avec le Canada, s’apprêtent à en signer un nouveau avec les USA, qui ont bradé une partie d’Alsthom à General Electric, applaudi à la fusion Bayer-Monsanto, laissé l’Union européenne devenir le terrain de jeu profitable aux multinationales nord-américaines du numérique, courbé l’échine devant l’extra territorialité du droit états-unien, et ne disent mot quand le Président des Etats-Unis se dresse contre la création d’un Etat palestinien, font mine de découvrir que l’envoyé spécial de M. Trump est le conseiller politique des extrêmes-droites en Europe.
Ces dangereuses patte-pelus(1) seraient bien plus crédibles si elles avaient agi pour défendre les intérêts européens, solidarisant les travailleurs et les populations, au lieu d’encourager par tous les moyens la concurrence délétère à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Union européenne. Le président de la République serait plus crédible si à la table du Conseil européen il ne signait pas les mêmes texte que MM Salvini et Orban, s’il n’avait pas abandonné les migrants de l’Aquarius à leur sort, et s’il ne soutenait pas le recul des crédit du Fonds social européen au profit d’un embryon d’armée européenne et d’une police nouvelle chargée de chasser les réfugiés au large de la Méditerranée.
Ce sont ceux qui nient le pluralisme politique dans cette campagne qui ont à la fois affaibli l’idée européenne et fait le lit de l’extrême droite.
Ce sont eux qui ont refusé le verdict du référendum de 2005 et cachent aux yeux des citoyens que le fameux pacte budgétaire qui organise les actuelles politiques d’austérité n’a plus de validité juridique.
Ce sont eux qui ont concocté une mécanique médiatique infernale qui valorise la parole d’extrême droite en minimisant les voix alternatives.
Ce jeu politicien, dont l’objectif est de roder le numéro de duettiste en vue de la prochaine élection présidentielle, n’est pas seulement une impasse. Il porte en lui les germes du renforcement de la guerre économique, l’inquiétant cliquetis des armes et la victoire possible de ceux que l’on prétend combattre, comme déjà chez certains de nos voisins. Cela mérite que chacun regarde de plus près ce qui se jouera dans les urnes dimanche ; regarde de plus près la liste conduite par Ian Brossat pour une Union des peuples libres et solidaires, condition du progrès social, démocratique et écologique sur notre continent. Une liste qui, en dépassant le seuil de 5%, renforcera toute la gauche et qui contribue dès aujourd’hui au bénéfice de tous à lui redonner couleurs et valeurs.
Chacune, chacun peut utiliser ce vote le plus résolument anti-Macron et anti extrême-droite. Les actes du Parti communiste parlent pour lui. Il a été la seule force politique à avoir rejeté tous les traités ultralibéraux, notamment celui de Maastricht.
Un ouvrier qui hésite encore, un employé qui aspire à vivre mieux, un cadre soucieux de l’efficacité sociale et écologique, un paysan qui n’en peut plus de la baisse des prix, un créateur attaché à l’exception culturelle, un militant de la paix, un retraité, un gilet jaune qui s’est mobilisé pour la justice sociale et fiscale et pour que la voix des humbles soit entendue et écoutée, dispose dimanche prochain d’une liste qui lui ressemble et qui rassemble en son sein des candidates et candidats issus du monde du travail et de la création, celle de Ian Brossat.
Il reste encore quelques heures pour faire exploser le scénario concocté à l’Elysée et au château de Montretout. C’est de notre avenir dont il est gravement question.
source : http://patrick-le-hyaric.fr/contre-le-tandem-ian-brossat/