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Nationalisez General Motors au Canada !
Mar
01
2019
 
Le Parti communiste du Canada demande au gouvernement fédéral de nationaliser les activités de General Motors au Canada sous contrôle démocratique, car c'est le seul moyen de sauver les emplois des 2 700 travailleurs d'Oshawa et les nombreux emplois dans les usines de pièces et dans les collectivités environnantes qui dépendent du revenu des travailleurs de cette usine.

GM a annoncé en novembre qu'elle prévoyait fermer l'usine à la fin de décembre 2019, même si elle avait promis en 2016 de maintenir ses activités à l'usine jusqu'à la fin de la convention collective en septembre 2020.  Elle a fait valoir qu'elle faisait partie d'un plan global de restructuration visant à réorienter sa production de véhicules vers des voitures électriques et auto automatiques, prétendument l'avenir de l'industrie automobile.

Pendant ce temps, elle transférait sa production de Chevy Impala et Cadillac XTS vers des usines au Mexique où les travailleurs gagnent 4 $ l'heure en vertu de conventions collectives avec des syndicats conformes liés au parti politique du PRI qui a été défait lors des élections présidentielles et législatives mexicaines de 2018. En janvier, General Motors a rejeté sept propositions d'Unifor, le syndicat représentant les travailleurs de GM à Oshawa, qui auraient permis de maintenir l'usine ouverte en produisant différents véhicules.

General Motors n'a jamais montré aucun intérêt pour l'avenir de ses travailleurs au cours de son histoire.  La compagnie a informé le gouvernement de l'Ontario et le gouvernement fédéral de sa décision de fermer l'usine avant d'en informer Unifor.  Il n'a pas non plus montré de gratitude envers les contribuables de l'Ontario et du Canada qui lui ont prêté 14 milliards de dollars pour sauver l'entreprise pendant la récession mondiale de 2008-2009.

Cette société transnationale américaine fait grimper les enchères parce qu'elle le peut. Malgré la participation de haut niveau d'Unifor et du Congrès du travail du Canada au comité consultatif de Chrystia Freeland chargé de négocier le nouvel ALENA 2.0, les accords de libre-échange des entreprises permettent à GM et à toute autre entreprise automobile de déplacer sa production là où elle le souhaite pour maximiser ses profits et exploiter les travailleurs où elle peut.

Ni le gouvernement fédéral ni le gouvernement provincial n'ont levé le petit doigt pour sauver les emplois des travailleurs touchés. Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a déclaré que " le navire a déjà quitté le quai ". Tout ce que le gouvernement Trudeau a offert, c'est l'admissibilité supplémentaire aux prestations d'assurance-emploi et le recyclage pour d'autres emplois dans la région.

L'appel d'Unifor au boycott des voitures mexicaines ne changera pas les plans de GM et est malavisé, ciblant les travailleurs mexicains plutôt que l'entreprise qui profite de sa capacité à exploiter les travailleurs et à diviser la classe ouvrière. L'OMC a invalidé le Pacte de l'automobile, qui avait forcé les trois grands constructeurs automobiles à assembler au Canada le même nombre de véhicules qu'ils avaient vendus.

Le Parti communiste exige que les gouvernements fédéral et provinciaux interviennent pour nationaliser les activités de GM au Canada et en faire une société d'État sous propriété publique et contrôle démocratique.  Une société d'État pourrait produire une voiture canadienne qui soit écologiquement durable et abordable, dans le cadre d'une politique de transport en commun qui répond aux besoins de la population canadienne et qui offre de bons emplois manufacturiers à valeur ajoutée aux travailleurs. S'il a l'argent nécessaire pour acheter et construire un pipeline, il peut dépenser l'argent des contribuables pour aider les travailleurs du Canada.

Le porte-parole de GM Canada, David Paterson, a tenté de défendre ses opérations au Canada en soulignant qu'elle avait investi 400 millions de dollars dans un complexe de recherche à Markham et embauché des centaines d'ingénieurs en logiciel pour développer des technologies de conduite automobile. Ces personnes pourraient mettre au point des modèles de véhicules qui seront produits à Oshawa et dans d'autres usines GM actuelles au Canada.

GM Canada a récemment démontré son mépris pour les travailleurs d'Oshawa en déposant une demande auprès de la Commission des relations de travail de l'Ontario contre des mesures qu'elle juge illégales. Le Parti communiste du Canada condamne la décision de la Commission du travail de se ranger du côté de General Motors et exige que GM et la Commission cessent de menacer et d'intimider les travailleurs. Nous sommes entièrement solidaires avec les travailleurs de GM qui ont participé aux débrayages de l'usine en novembre et janvier et avec les travailleurs d'Inteva et de Lear qui sont partis en solidarité avec les travailleurs de GM en janvier.

Le gouvernement fédéral doit être forcé par l'action conjuguée des syndicats et de ses alliés sociaux, politiques et communautaires de mettre fin à la fermeture de l'usine d'Oshawa et à cette course vers le bas, facilitée par la migration des entreprises vers le sud continental, non syndiqué et à bas salaires.  Des actions militantes sur le lieu de travail combinées à une action politique de masse indépendante et unie menée par Unifor, ses syndicats affiliés au CTC et ses alliés communautaires peuvent renverser la vapeur sur GM et les forcer à revenir.

De plus, nous demandons au gouvernement et au Parlement de renoncer à l'accord de l'USMCA et de refuser de ratifier l'accord qui entraînera plus de fermetures et plus de misère pour les travailleurs au Canada, aux États-Unis et au Mexique.

Nous demandons également l'adoption d'une loi sur les fermetures d'usines qui aura du mordant et qui obligera les entreprises à démontrer un motif valable devant les tribunaux publics et qui leur donnera le pouvoir de mettre fin aux fermetures et d'emprisonner leurs dirigeants.

La lutte pour les travailleurs de GM, c'est la lutte pour tous les travailleurs du secteur de l'automobile, y compris ceux des pièces et de l'assemblage, et pour tous ces milliers de travailleurs qui occupent des emplois indirects dont le gagne-pain dépend des usines et de la production automobiles au Canada.

L'avidité et la soif de profits croissants de GM au détriment des travailleurs canadiens de l'automobile et de l'économie canadienne exigent que les gouvernements fédéral et provinciaux prennent des mesures décisives pour mettre fin à ce pillage d'entreprise. S'il n'est pas prêt à le faire, il devrait se retirer et laisser un gouvernement qui défendra les travailleurs et l'intérêt public du Canada prendre le pouvoir.

Résolution spéciale du Comité central, Parti communiste du Canada, 10 février 2019

source : http://communist-party.ca/statement/3045

Tag(s) : #Canada, #Communiste

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