8 mars 2019: Journée internationale de luttes des femmes

Travailleuses et travailleurs, main dans la main contre  la mascarade du 5 ème mandat de Bouteflika, intensifions et organisons le combat pour arracher les libertés démocratiques, imposons une alternative politique et économique en faveur des exploité(e)s et des marginalisé(e)s par le système capitaliste

Le soulèvement populaire contre le 5ème mandat de Bouteflika a mis fin à l’attentisme et à l’esprit de résignation. Le sentiment d’impuissance qui avait submergé de larges couches ouvrières ces dernières décennies a permis à une classe d’exploiteurs et d’affairistes sans scrupules de régenter le pays comme si c’était sa propriété privée. Elle a fait main basse sur les richesses du pays et soumis à une exploitation forcenée la classe ouvrière, les travailleurs et notamment les femmes considérées comme des mineures faciles à mener à la baguette.

Ce vendredi 8 mars, des millions d’hommes et de femmes vont crier de toutes leurs forces leur volonté de chasser l’équipe qui dirige le pays. En empêchant le plan du 5ème mandat de se réaliser, de reconduire pour 5 ans encore à la tête du pays un homme impotent et incapable de s’exprimer, ils sont en train d’asséner une leçon cuisante à tous ceux qui avaient pensé qu’ils pouvaient se permettre de mépriser les citoyens et de fouler au pied les lois et les règles qu’ils avaient eux-mêmes édictées.

L’extraordinaire mobilisation de la jeunesse, des étudiants, des femmes, leur détermination a poursuivre et à élargir leur action, montrent que les jours de l’équipe dirigeante sont comptés. Le pouvoir a épuisé ses capacités de manoeuvre et de fraude, à moins d’une provocation montée pour casser le mouvement, diviser les manifestants, justifier des coups sordides au risque de précipiter la société dans une situation dangereuse propice à une aide impérialiste extérieure de nature à placer de nouvelles équipes moins discréditées et plus dociles.

La classe ouvrière, les travailleurs des usines, des chantiers, du pétrole, de la terre, les travailleuses considérées comme une masse taillable et corvéable par les capitalistes, forment la classe la plus exploitée, celle qui vit de salaires misérables, n’a pour demeures que des logements exigus et souvent insalubres, ne dispose pas encore de syndicats forts et organisés face à l’arbitraire patronal et aux salaires de misère. Elle est trahie par l’UGTA, le syndicat du pouvoir, dont les responsables grassement payés ont passé un pacte avec les patrons pour écraser toute révolte ouvrière.

Les ouvrières et les ouvriers, les travailleuses et les travailleurs, ne peuvent se contenter de suivre le mot d’ordre limité à la simple mise en échec du 5ème mandat de Bouteflika. Ils ne peuvent se mettre à la remorque des politiciens aux ordres de nababs mécontentés par l’équipe de Bouteflika et mus seulement par le désir d’agrandir leur part du gâteau provenant des revenus pétroliers en diminution et des profits amassés par l’exploitation. Ils ne peuvent se laisser dicter un calendrier concocté par un groupe de nababs en guerre contre un autre pour savoir lequel des deux s’offrira la part du lion grâce à la manipulation du mécontentement populaire. Ni accepter que les fruits de leurs mécontentement et de leurs luttes soient  canalisés vers un replâtrage du régime économique et social bourgeois existant, de façon à n'en changer que la façade pour ne rien changer dans les bases de la société. Cette  société est fondée sur l’exploitation de la majorité, qui n’a que ses bras pour vivre, par une minorité de capitalistes.Les bases de cette société, la propriété privée des moyens de production et l’exploitation de la classe ouvrière, produisent  inévitablement les inégalités sociales, le chômage, les frustrations, la terreur sociale. Tant que l’on se contentera de changer des responsables par d’autres sans détruire les bases de l’exploitation de classe, le pouvoir des oligarques, des exploiteurs, il y aura toujours des pauvres, des chômeurs, des jeunes qui chercheront illusoirement une vie meilleure de l’autre côté de la mer. Toux ceux qui prétendent que le départ de l’équipe de despotes et de profiteurs qui dirigent actuellement suffit à lui seul pour permettre à vos rêves de se réaliser, qui vous donnent comme exemple des individus impitoyable avec les travailleurs à l’image de Rebrab,  sont soit des naïfs soit de fieffés menteurs.

Ouvrières et ouvriers, travailleuses et travailleurs de tous les secteurs, marchez ensemble ce 8 mars pour que le grand mouvement qui a commencé il y a deux semaines conduise :

- à la démolition de toutes les barrières que ce régime à mises en place pour vous empêcher de vous organiser dans des syndicats puissants capables de contraindre les patrons à respecter vos droits les plus élémentaires, tels que votre inscription à la sécurité sociale, des salaires décents, la sécurité dans le travail;

- au démantèlement de lois qui vous empêchent de faire grève et vous traînent devant les tribunaux, de tenir des réunion, d’avoir vos journaux, de manifester, de négocier avec les autorités sans passer par les chiens de garde de l’UGTA;

- à un gouvernement révolutionnaire expression de vos aspirations sociales en alliance avec la petite paysannerie et de toutes couches sociales qui vivent de leur travail; un gouvernement capable grâce à votre mobilisation sous votre propre étendard de classe déterminée à se libérer de l’exploitation et du despotisme par ses propres luttes, de sauver le pays de la catastrophe  économique inévitable si les classes exploiteuses et parasitaires ne sont pas éliminées;

- à renforcer votre parti naturel, le parti des communistes en lutte pour une société socialiste, fondée sur la propriété sociale des moyens de production et la planification pour la satisfaction de vos besoin sociaux.

Ouvrières et ouvriers, travailleuses et travailleurs de tous les secteurs, petits fellahs, petits artisans, petits commerçants, ne vous laissez pas tromper par les oligarques tel que Rebrab ou ses intellectuels serviles qui vous font des sourires hypocrites lors des marches dans le seul but de se servir de vous pour prendre ou reprendre le contrôle perdu de l’État afin de vous tondre comme des moutons.

La classe ouvrière et ses alliés qui ne vivent que de leur travail n’a pas besoin d’hommes providentiels. Elle doit accumuler des forces, s’organiser pour défendre ses intérêts contre la bourgeoisie interne et l’impérialisme dont celle-ci n’est qu’un valet.

PADS 

8 mars 2019

source : http://lien-pads.over-blog.com/2019/03/8-mars-2019-journee-internationale-de-luttes-des-femmes.html