Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Solidarité avec la lutte démocratique du peuple soudanais : pour la liberté des prisonniers politiques
Le 18 février 2019
Deux mois après le début des manifestations au Soudan, le soulèvement populaire contre le régime dictatorial résiste. Pour comprendre la situation dans le pays, il faut analyser que, bien que le déclencheur des protestations ait été le prix du pain et de l'essence, la frustration sous-jacente qui a alimenté ces mobilisations est profonde et historique. Près de 30 ans se sont écoulés depuis le coup d'État qui a porté Omar Al Bashir au pouvoir. Son gouvernement, promu par l'agenda islamiste de Hassan Al Turabi, leader du bras politique des Frères musulmans, a été caractérisé par la répression des libertés, le gaspillage d'énormes richesses et le blocage du potentiel de développement du pays. Depuis 30 ans, des dirigeants syndicaux, des fonctionnaires, des intellectuels et des universitaires ont été licenciés, menacés ou ont disparu, laissant les services publics, la santé et l'éducation extrêmement affaiblis. Les énormes recettes pétrolières n'ont pas été utilisées pour le développement social dont le pays a besoin, mais pour financer les forces armées qui ont versé le sang de leur peuple par la répression et une terrible guerre civile qui a pris fin avec la division du pays en deux et la création du Sud Soudan en 2011. Pour tout cela, Al Bashir a été inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide au Darfour, responsable de la mort d'un nombre encore inconnu de Soudanais. Al Bashir s'est éloigné de l'agenda islamiste depuis qu'il a destitué Turabi du gouvernement en 1999, et maintenant son seul projet politique est de continuer au pouvoir et de perpétuer sa présidence, cherchant à amender l'article 57 de sa Constitution pour obtenir un mandat à vie et pouvoir maintenir les politiques économiques dictées par la Banque mondiale et le FMI qui ont ruiné le pays et condamné la majorité de la population à une existence de misère, faim et pauvreté. En bref, le Soudan reste un pays sans libertés, qui n'a pas encore ratifié certains traités universels relatifs aux droits de l'homme tels que la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et la Convention sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes.
 
Dans ce cadre politique, le soulèvement populaire au Soudan qui a commencé le 19 décembre dernier continue de résister malgré la répression brutale, l'utilisation de gaz lacrymogènes et de balles réelles contre la population civile. Les chiffres officiels font état de plus de 800 arrestations irrégulières et de plus de 50 meurtres dans un contexte de blocus des réseaux sociaux et de liberté de la presse.
 
Des manifestations pacifiques se poursuivent dans les rues du pays, où des milliers de personnes continuent d'exiger le démantèlement du régime et une alternative populaire et démocratique. Le régime d'Al Bashir n'est soutenu que par la force. La situation économique de l'Etat soudanais est insoutenable, avec une inflation de 122%, la deuxième plus élevée au monde et 22 partis politiques ont quitté le parlement en solidarité avec les manifestants. La coalition d'un bloc progressiste composé de partis politiques, de syndicats, de mouvements étudiants, de féministes et de fonctionnaires s'élargit et se renforce.
 
Le PCE dénonce le harcèlement, les détentions irrégulières et la torture par les forces militaires de membres du Parti communiste du Soudan et le siège de son siège à Khartoum. Fathi Alfadl, porte-parole du parti, a été arrêté pour la dernière fois le 9 janvier. S'y ajoutent plusieurs membres du Comité central arrêtés ces dernières semaines : Siddig Yousif, Masoud Alhassan, Hanadi Fadl, Kamal Karar, Sied Ahmed Alkhteeb, Tariq Abdalmagied.
 
Le PCÉ souscrit à l'"Appel pour la solidarité avec la lutte du peuple soudanais" du Parti communiste du Soudan qui exige la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, militants, défenseurs des droits de l'homme, journalistes, professeurs d'université et étudiants, y compris ceux gravement blessés qui restent détenus sans la visite de leurs familles, avocats ou médecins.  
 
Nous exprimons également notre soutien et notre solidarité sans réserve aux manifestations pacifiques qui exigent le démantèlement du régime dictatorial et l'établissement d'un gouvernement populaire démocratique au Soudan.

source : https://www.pce.es/solidaridad-con-la-lucha-democratica-del-pueblo-sudanes/

Tag(s) : #Soudan, #Espagne, #Communiste

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :