le 02 October 2018
Les politiques néolibérales aggravent au Maroc les inégalités sociales et territoriales. Chômage, pauvreté, prédation économique et corruption des classes dirigeantes suscitent un profond malaise. Depuis 2011, les protestations se multiplient pour exiger la dignité et la justice sociale.
La mort atroce de Moshine Fikri et les revendications sociales sont à l'origine du déclenchement de l'Hirak en octobre 2016. Pendant plusieurs semaines, les manifestants ont réclamé la vérité sur son décès mais ont aussi réclamé des routes, des hôpitaux et des écoles dans ce Rif abandonné par le pouvoir et qui manque de toutes les infrastructures. Dans cette terre de résistance, Mohammed VI était venu y faire la promesse d'un plan de développement qui est resté lettre morte.
Craignant la diffusion de la contestation, le pouvoir marocain a répondu à ce mouvement pacifiste par une terrible répression faisant deux morts, se traduisant par plus de 400 arrestations et des assignations à résidence. Des journalistes marocains et étrangers qui couvraient l'événement ont aussi été détenus. De nombreuses ONG ont dénoncé la torture dont les prisonniers ont fait l'objet.
Des parodies de procès pour "terrorisme", "atteinte à la sûreté de l'État" ou "séparatisme" ont condamné des manifestants et les leaders à des peines très lourdes allant jusqu'à 20 ans de prison.
Le pouvoir marocain montre ainsi son vrai visage celui d'un régime qui piétine les Droits Humains. Le rétablissement du service militaire sonne comme la volonté de mettre au pas la jeunesse fermant l'illusoire parenthèse participative de 2011. L'absence honteuse de réaction de la France et de l'Union européenne constitue un signal de complaisance donné aux bourreaux afin qu'ils puissent poursuivre dans cette voie.
Il y a malheureusement de trop nombreuses années que la France se déshonore dans une affligeante complicité avec le pouvoir marocain. Ayons en mémoire la légion d'honneur remise au chef du contre-espionnage accusé de torture et l'amendement de convention d'entraide pénale consistant à transférer à Rabat toutes les plaintes déposées en France pour torture.
Je souhaitais vous exprimer la solidarité du PCF, de son secrétaire national Pierre Laurent et de Ian Brossat qui sera notre chef de file aux élections européennes. Nous sommes aux côtés du mouvement social marocain, des organisations des droits de l'Homme qui réclament la libération de tous les prisonniers politiques, qui expriment leur solidarité avec les familles de détenus et qui portent par leur lutte l'exigence de démocratie. Dans ce combat contre le silence médiatique, le journal L'Humanité joue un rôle essentiel.
Pour porter ce combat au sein du Parlement européen, les parlementaires communistes dont Marie-Christine Vergias viennent de présenter la candidature de Nasser Zefzafi pour le Prix Sakharov. Il s’agit d’un acte fort pour signifier au pouvoir marocain que la mobilisation reste intacte.
Dans ces combats, vous savez pouvoir compter sur la solidarité du Parti Communiste. Ni la logique de business, ni les impératifs sécuritaires ne doivent conduire à céder au chantage pour en arriver à trahir les valeurs universelles que la France devrait défendre et promouvoir sans relâche.
Vive la solidarité avec le peuple marocain, vive la solidarité internationaliste.
source: http://international.pcf.fr/108620