Rentrée scolaire : les vieilles recettes de l’ancien nouveau monde
lundi 3 septembre 2018[]
Communiqué de Nicolas Bonnet Oulaldj, Président du groupe PCF-FG au Conseil de Paris et de Jean-Noël Aqua, Conseiller de Paris
Les élèves, les enseignants et tous les personnels de l’éducation nationale reprennent aujourd’hui le chemin d’une école où la diffusion des savoirs reste la source irremplaçable d’émancipation.
Le Ministre de l’Education nationale diffuse en cette rentrée une stratégie de communication évitant soigneusement les problèmes de fond. Mais derrière les effets d’annonce, l’école est soumise à une érosion systématique de la qualité du service public, à coup de mise en concurrence des écoles et des enseignants, et de compétition scolaire de la maternelle au supérieur.
Les inégalités et le tri social, déjà massivement à l’œuvre, vont se retrouver accentuées. Le bilan calamiteux de Parcoursup, en particulier en matière d’inégalités sociales et territoriales, est révélateur du sens de la politique macroniste.
Les CP et CE1 dédoublés dans l’éducation prioritaire ne font pas oublier que l’absence de moyens nouveaux aboutit au rétrécissement de ceux dans les autres classes, et à l’abandon partiel du dispositif « plus de maitres que de classes ».
Ils ne font pas oublier que l’absence de moyens suffisants pour l’école aboutit toujours à des effectifs trop élevés, avec 25 élèves en moyenne à Paris, bien plus que dans les autres pays de l’OCDE. Le recours à des contractuels sans formation est symptomatique du manque d’ambition du Gouvernement pour le service public d’éducation.
L’interdiction des téléphones portables au collège, "grande nouveauté" de la rentrée selon le ministère, ne change pas la donne pour les établissements qui l’interdisaient déjà pour la plupart.
De même, l’annonce de la scolarité obligatoire dès 3 ans escamote la question de l’allongement de la scolarité obligatoire de 2 à 18 ans, tout en ne concernant qu’un très petit nombre d’élèves. Elle oblige en outre les collectivités à participer au financement des écoles maternelles privées, montant estimé à 12 millions d’euros sur Paris.
Le Groupe communiste s’oppose à cette nouvelle subvention à l’école privée, rappelant que Paris est la ville où la ségrégation scolaire est déjà trop importante.
Systématiquement, les vieilles recettes de Macron et Blanquer dissimulent une idéologie inégalitaire sous un vernis scientifique, sacrifiant l’avenir de nombreux enfants, en particulier ceux des classes populaires, sur l’autel de la concurrence et de l’austérité.
Pour les communistes, l’école doit être le lieu de la diffusion d’un savoir de qualité pour toutes et tous.
Nous avons proposé la création d’un observatoire de la réussite éducative et de la mixité scolaire. Il se réunira ce jeudi 6 septembre pour la première fois afin de trouver des pistes de réflexion, aux côtés de la communauté éducative, pour une école égalitaire et émancipatrice pour toutes et tous.
SOURCE:http://www.elunet.org/spip.php?article104470