« Tout ce qui est lié à la lutte contre la corruption et le plan d'austérité républicaine, sera prioritaire dès le premier jour de l’installation du Congrès », a déclaré le nouveau président du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador
Auteur: Daina Caballero | internet@granma.cu
9 août 2018 16:08:08

Andrés Manuel López Obrador. Photo: Notimex
SELON Andrés Manuel Lopez Obrador, dénommé AMLO, pour transformer un pays, on ne doit pas perdre de temps. Après son élection à la tête du Mexique le 1er juillet, il a annoncé les 13 premières réformes qu'il transmettra au Congrès et qui marqueront le début de son administration.
Mais quelle situation AMLO trouvera-t-il lorsqu'il assumera la présidence le 1er décembre ?
Le Mexique que Lopez Obrador reprend est un pays où la violence, l'impunité, la pauvreté, les relations diplomatiques, l'économie et les cas de corruption ont généré une crise d'une dimension historique sans précédent.
Pour ne citer que quelques exemples, de décembre 2012 à mai 2018, 119 393 homicides volontaires ont été enregistrés et 37 435 personnes sont actuellement portées disparues.
Selon un rapport de la Commission nationale des droits de l'Homme, de 2012 à 2017, 25 recommandations ont été émises pour violations graves des droits de l'Homme. Le nombre d'assassinats de journalistes a atteint un chiffre record, avec 44 cas durant le gouvernement actuel sur un total de 117 cas enregistrés depuis l’année 2000.
C'est le scénario auquel le prochain gouvernement de la République devra faire face, en plus des conséquences générées par la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain, la faillite virtuelle de Petroleos mexicanos (Pemex) une crise des droits humains qui dépasse les frontières.
Les mesures présentées par le nouveau président concernent certaines des priorités législatives que son gouvernement devra assumer et qui visent à donner une solution à bon nombre de ces problèmes.
Elles comprennent, entre autres, une réforme visant à éliminer le privilège des hauts fonctionnaires – y compris du président – et une loi annoncée de révocation du mandat.
Lopez Obrador a déclaré que la réforme visant à « mettre fin aux privilèges et aux avantages » envisage de faire en sorte que le président en exercice puisse être jugé pour délits électoraux et corruption, pour lesquels il demande des peines plus lourdes, ainsi que pour vol de carburant.
Le parti du président, Morena a déclaré qu'il entreprendra des changements qui permettront de réduire la structure de l'administration publique, dans le cadre d'un plan d'austérité annoncé qui comprend également la réduction des salaires des hauts fonctionnaires et l'élimination des pensions des anciens présidents.
« Tout ce qui est lié à la lutte contre la corruption et le plan d'austérité républicaine, sera prioritaire dès le premier jour de l’installation du Congrès », a-t-il ajouté.
Il a confirmé qu'il cherchera à révoquer ou à modifier la réforme de l'éducation entreprise par le gouvernement actuel et à établir le droit à l'éducation publique et gratuite à tous les niveaux de l'enseignement.
Le mécanisme de consultation pour la révocation du mandat sera établi, ainsi que la suppression des obstacles ou des freins à l'application de toutes les procédures de consultation citoyenne, lesquelles devront avoir un caractère contraignant afin de faire respecter la démocratie participative.
Lopez Obrador l’a emporté avec une écrasante majorité et avec des promesses d'élimination de la corruption profonde qui accable le pays, frappé également par une violence croissante et une faible croissance économique.
Le défi est énorme, non seulement pour lui, mais aussi pour un gouvernement dont la formation est en cours avec différents acteurs politiques et économiques, qui devront – selon leurs propres termes – travailler à un projet commun qui place le Mexique au-dessus de ce qu'il est aujourd'hui.
CERTAINES DES MESURES QU'AMLO ENVERRA AU CONGRÈS
- Loi réglementaire sur les salaires maximums.
- Création du Secrétariat de Sécurité publique.
- Abolition des privilèges et des privilèges.
- Nouveaux délits graves : corruption, vol de carburant et fraude électorale.
- Budget et Loi des recettes.
- Transfert de l'état-major au Secrétariat de la Défense nationale.
- Révocation des décrets sur la privatisation de l'eau.
- Révocation des lois de réforme de l'éducation.
- Incorporation du droit à l'enseignement supérieur dans l'article 3 de la Constitution.
- Révocation du mandat du président.
- Suppression des obstacles à la Consultation populaire.
- Réformes sur les augmentations de salaire minimum à la frontière.
- Adaptation de l'administration au plan d'austérité, sans licenciement des travailleurs de base.
source: http://fr.granma.cu/mundo/2018-08-09/lopez-obrador-sans-perdre-de-temps