Les derniers mois du gouvernement du président mexicain Enrique Peña Nieto se déroulent comme tous les autres de son mandat, au milieu d'une violence irrationnelle qui fait chaque jour de nouvelles victimes dans n'importe quel coin du territoire mexicain sans qu'il y ait des indices d'une volonté réelle de mettre fin à une telle situation.
En réalité, le gouvernant remettra le 1er décembre prochain à son successeur Andrés Manuel López Obrador, un pays ensanglanté, en deuil et effrayé, très loin du « Mexique sûr » qu'il avait promis à ses concitoyens.
Il partage la responsabilité avec Felipe Calderón Hinojosa, qui, en 2006, a accepté le projet étasunien de transformer son pays en un mur de contention contre les maffias de trafiquants de drogues et d'autres formes du crime organisé avant qu'ils ne traversent la frontière commune.
Depuis lors, les statistiques officielles font état de 200 mille assassinats et de 30 mille disparitions sans que, pour autant, l'activité des cartels de la drogue ait diminué. Tout ce qui a pu être fait c'est arrêter ou éliminer plusieurs chefs de file qui sont rapidement remplacés.
Jusqu'à présent 2017 a été la pire année car 28 711 assassinats ont été enregistrés, soit le chiffre le plus élevé depuis qu'en 1997 l'on a commencé à dresser des statistiques à niveau national. Bien que les données ne précisent pas combien d'assassinats sont liés directement au crime organisé, des ONG assurent que la majorité sont perpétrés par des trafiquants de drogues.
D'après les statistiques de 2018, cette année ne s'annonce pas meilleure car, jusqu'à la fin du premier semestre, 15 973 meurtres ont été commis au Mexique, chiffre supérieur à celui de la même période de l'année dernière.
L'insécurité s'étend par des villes comme la station balnéaire d'Acapulco, de Guadalajara, de Guanajuato, de Culiacán, de Tijuana ou dans la capitale, la Ville de Mexico et parmi les victimes figurent des journalistes.
Au cours de cette année, 10 journalistes ont été assassinés dans ce pays. Le dernier d'entre eux a été le reporter Rodolfo García, criblé de balles en pleine rue à Guanajuato la fin de semaine dernière.
Il y a des crimes qui, de par leur impact, ont marqué à jamais l'histoire du gouvernement d'Enrique Peña Nieto dont la disparition de 43 normaliens du district
d' Ayotzinapa, dans l'état de Guerrero.
Il manque un peu plus d'un mois pour le quatrième anniversaire de ce fait et jusqu'à présent les proches des victimes n'ont pas d'informations dignes de foi ni sur le sort de leurs fils ni sur l'endroit où se trouvent leurs corps.
En ce moment, le seul espoir de la population est fondé sur les programmes proposés par le président élu, Andrés Manuel Lòpez Obrador qui a promis de transformer la lutte contre la violence en un des points cardinaux de son administration.
Il se peut que ce soit l'une des questions pour lesquelles l'on commencera à mesurer l'efficacité du nouveau gouvernement car, au milieu de thèmes urgents, la vie et la sécurité sont les principales aspirations de cette société.
source: http://www.radiohc.cu/fr/especiales/comentarios/168543-la-violence-souhaite-un-bon-depart-au-president-mexicain-sortant