
Le Directoire national de l’Union des syndicats du Congo, s’est réuni le 08 Septembre 2017 à son siège à Brazzaville, pour analyser la situation économico-financière du Pays, à la lumière du message à la Nation du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Denis SASSOU NGUESSO, du 14 Aout 2017 ainsi que de la mise en place , le 22 Août 2017, d’une nouvelle équipe gouvernementale placée sous l’égide de Monsieur Clément MOUAMBA.
Au cours de cette réunion, les membres du Directoire national de l’Union des syndicats du Congo ont vivement félicité et remercié le Président de la République qui déclare « … avoir du respect pour les travailleurs congolais qui organisent des mouvements sociaux justes et justifiés, même si ces mouvement sociaux ne contribuent pas à la remontée du prix du baril de pétrolier ».
L’Union des syndicats du Congo qui, depuis sa création, a pris l’engagement de faire le syndicalisme autrement pour demeurer le porte-étendard du renouveau syndical au Congo en terme de force revendicative et de propositions, se réjouit de cette marque de respect et d’adhésion aux causes justes, légales et justifiées des travailleurs congolais par le premier citoyen de notre Pays, car, depuis 1960, ce sont ces travailleurs qui, de génération en génération, bravent toutes les intempéries et tous les aléas de la conjoncture économique au prix de sacrifices divers et variés, pour rester au cœur du développement et, moderniser ainsi le Congo.
A ce titre, ils doivent être, à la fois, les principaux acteurs et bénéficiaires de l’économie de notre pays qui entend devenir émergent en 2025.
Pour s’en convaincre, les travailleurs congolais ont toujours fait preuve de patriotisme, de civisme et d’abnégation depuis l’accession du Congo à l’indépendance en 1960. A cet égard, ils ont vaillamment contribué aux différents fonds de solidarité et programmes nationaux institués entre 1966-1970 et entre, 1978-1980 en vue de :
la création de certaines usines et entreprises nationales stratégiques, pourvoyeuses d’emplois ;
la modernisation de l’agriculture, proclamée à l’époque, « Priorité des priorités ». ceci, pour diversifier l’ »économie ;
l’atteinte de l’« Autosuffisance alimentaire en l’an 2000 », afin de garantir une sécurité alimentaire.
A cela s’ajoutent, les sacrifices consentis de 1985 à 1991 lors de la mise en œuvre du :
Programme d’ajustement structurel (PAS) ;
Programme d’ajustement structurel renforcé (PASR) ;
Ceci, sur trame de différents blocages des effets financiers des avancements et de gel des recrutements dans la fonction publique ;
Programme de relance de l’économie avec le fonds monétaire international -FMI- entre 1994 et 2011 réduisant les salaires des agents de l ’Etat de 27,50%, les primes et indemnités de 50%, bloquant les avancements avec effet financier ainsi que les recrutements dans la fonction publique.
Ce programme avec le FMI a eu des conséquences très néfastes sur le fonctionnement des deux caisses de sécurités sociales.
Alors que le Congo était sorti meurtri des conflits sociopolitiques qui avaient dévasté son économie, les travailleurs congolais, une fois de plus, par amour de la patrie, par esprit de sacrifice et guidés par un sens élevé de responsabilité, ont consenti aux impératifs de reconstruction de la Nation en signant librement des trêves sociales. Sans conteste, cela a fortement favorisé l’accès du Congo en 2001 au « Point de décision » de l’ « Initiative ‘’Pays Pauvres Très Endettés’’ –I-PPTE- et en 2010, au ‘’Point d’achèvement’’ de ladite initiative. Ce qui a permis au Congo de bénéficier d’une annulation substantielle de la dette publique. Ce qui avait pour corollaire, la consolidation du cadre macroéconomique de notre Pays
Ainsi donc, les travailleurs congolais, producteurs des biens matériels, économiques, spirituels et moraux du Congo, qui ne sont pas la cause de la rupture des équilibres fondamentaux de notre société, n’attendaient plus que les retombées positives de cette nouvelle conjoncture économique.
C’est donc avec un intérêt particulier que les travailleurs congolais suivent les négociations entre le Gouvernement congolais et le Fonds monétaire international –FMI-.
A la lumière de ce qui précède, les membres du Directoire national de l’Union des syndicats du Congo –USC-, lancent un vibrant appel au Gouvernement en vue de :
Impulser la concertation pour être à l’écoute réelle des salariés en vue de prendre en compte leurs attentes légitimes. Ce qui conduirait à l’implication de toutes les confédérations et syndicats professionnels, sans discrimination aucune, dans un large dialogue social, donc inclusif, en vue de collecter leurs contributions factuelles et parvenir à des analyses fines pour atténuer à moyen terme cette crise que traverse notre pays au moyen des esquisses de solutions appropriées ;
négocier avec méthode en vue de rétablir la stabilité macro-économique, tout en préservant les acquis des travailleurs et une croissance économique à visage humain;
renforcer la gouvernance comme principal pilier de gestion axée sur la performance et comme levier de la diversification de l’économie. ;
respecter davantage les libertés syndicales, dont, le droit de revendication et de création des syndicats ainsi que l’organisation périodique des élections professionnelles libres et à candidature multiple, en vertu du code du travail ceci, pour le crédit de la démocratie au Congo et dans le concert des nations.
Fait à Brazzaville, le 08 septembre 2017.
source:
http://www.wftucentral.org/declaration-du-directoire-national-de-lunion-des-syndicats-du-congo-sur-la-situation-socio-economique-du-pays/?lang=fr