DISCOURS de José Ramon Machado Ventura, deuxième secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et vice-président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, à la cérémonie national du 64ème anniversaire de l’attaque des casernes Moncada et Carlos Manuel de Céspedes. Pinar del Rio, le 26 juillet 2017, « Année 59 de la Révolution ».
Auteur: José Ramon Machado Ventura | informacion@granma.cu
27 juillet 2017 09:07:39
Foto: Jose M. Correa
DISCOURS de José Ramon Machado Ventura, deuxième secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et vice-président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, à la cérémonie national du 64ème anniversaire de l’attaque des casernes Moncada et Carlos Manuel de Céspedes. Pinar del Rio, le 26 juillet 2017, « Année 59 de la Révolution ».
(Traduction de la version sténographique du Conseil d’État)
Camarade général d’armée Raul Castro Ruz ;
Combattants du 26 Juillet et membres de l’expédition du Granma ;
Familles de nos héros et martyrs ;
Invités qui nous accompagnez ;
Habitants de Pinar del Rio ;
Compatriotes :
Le 26 juillet, date clé dans l’histoire de la nation, suscite en nous un mélange particulier d’émotions, de sentiments et d’idées, où la fierté d’appartenir à ce peuple se mêle à l’engagement éternel envers Fidel et tous ceux qui ont donné leurs vies pour que le nom de Cuba reste à jamais associé à la liberté, à la justice et à la dignité.
C’est la première fois que nous commémorons un anniversaire de l’attaque des casernes Moncada et Carlos Manuel de Céspedes sans la présence physique du Commandant en chef, mais il n’en demeure pas moins que son image, son œuvre et son exemple sont toujours présents aux côtés de notre peuple héroïque, prêt à être conséquent, dans sa démarche quotidienne, avec le concept de Révolution qu’il nous a légué.
Il y a 17 ans, le camarade Fidel nous rappelait qu’au triomphe de la Révolution, Pinar del Rio était la province la plus délaissée de Cuba, à tel point que beaucoup la surnommaient la « Cendrillon », en dépit de l’importante contribution de ses paysans et ouvriers à l’économie du pays, surtout dans la production de tabac et les mines.
Quelques chiffres suffisent à illustrer le contraste entre cette triste réalité d’autrefois et aujourd’hui.
Plus de 85% des fermes de la province n’appartenaient pas à ceux qui les travaillaient. Dans le secteur de la santé il n’y avait que 16 établissements de soins et une centaine de cabinets de consultation privés. Au total, la province comptait 248 médecins, 25 dentistes et 50 infirmières et auxiliaires. Aujourd’hui, Pinar del Rio compte 626 cabinets de consultation du médecin des familles, 19 polycliniques qui fonctionnent dans toutes les municipalités, 8 cliniques de stomatologie et cinq hôpitaux, où 4 577 médecins prêtent leurs services, soit dix-huit fois plus, et 5 635 personnes composent le personnel infirmier, autrement dit, 12 fois plus qu’à l’époque.
Dans les zones rurales reculées, où la présence d’un médecin, voire d’un auxiliaire d’infirmerie était une chimère, il y a aujourd’hui 24 services d’urgences en fonctionnement qui permettent de sauver des vies.
Le chiffre stupéfiant de plus de 60 décès sur 1 000 naissances est passé à 1,7 au premier semestre de 2017, un taux vraiment extraordinaire, et je pense qu’à l’heure actuelle c’est le plus bas du pays (Applaudissements).
L’espérance de vie, qui était de 53 ans en 1958, est passée à 79 ans, ce qui constitue aussi l’un des indicateurs les plus élevés du pays, propre aux pays développés.
Plus de 3 000 coopérants de la santé de cette province prêtent leur aide solidaire dans 43 pays, notamment dans la République sœur bolivarienne du Venezuela. Dans l’éducation, le taux d’analphabétisme de 30% d’autrefois a été réduit, depuis longtemps, à pratiquement zéro. Concernant le nombre d’instituteurs et de professeurs, d’établissements d’enseignement ou la partie du budget destiné à ce secteur décisif, les chiffres sont tellement parlants que je ne prendrai pas la peine de faire de comparaisons.
Le chômage a été réduit de 30% à 1,3%, et il est pratiquement inexistant.
Loin d’être satisfaits, les hommes et les femmes de Pinar del Rio ont travaillé très dur pour que chaque famille puisse avoir un foyer digne. Les actions constructives des gens par leur propre effort, y compris l’octroi de crédits aux personnes aux revenus insuffisants, joue un rôle important dans cette démarche.
Il est important que les progrès enregistrés par cette province dans le domaine social soient accompagnés de résultats économiques plus vigoureux, notamment dans la sphère productive, en conformité avec les accord adoptés par le 7ème Congrès du Parti.
Comme nous l’a signalé à plusieurs reprises le camarade Raul, l’économie constitue la tâche essentielle, car c’est la base permettant de soutenir toutes les conquêtes de la Révolution.
Le secteur du tabac, décisif non seulement pour Pinar del Rio mais pour l’économie nationale, a enregistré à la récolte actuelle des progrès qu’il s’impose de consolider définitivement.
D’autres productions enregistrent une croissance, comme les légumes et les tubercules, quoique les quantités sont encore insuffisantes, et aussi le riz, car cette fois le climat a été plus clément avec Pinar del Rio qu’avec d’autres provinces, où la sécheresse a provoqué des pertes considérables ou empêché de nouveaux ensemencements.
Des avancées sont aussi à signaler – comme l’a précisé à cette même tribune la camarade Gladys – dans les secteurs de la pêche et des mines – ce dernier commence à recouvrer son poids économique d’il y a plusieurs années –, l’industrie et les services, comme le tourisme, avec une croissance de 5% pour le nombre de visiteurs au premier semestre par rapport à la même période de 2016.
Pour cette raison et pour d’autres encore, le Bureau politique a décidé d’octroyer le siège de la cérémonie nationale du 26 Juillet à cette province (Applaudissements). Au nom de ses membres, et spécialement du Premier secrétaire du Parti, le camarade Raul Castro, toutes mes félicitations aux travailleurs, aux paysans, aux écoliers, aux étudiants, bref, à tous les habitants de Pinar del Rio, et toute la la reconnaissance de leurs compatriotes (Applaudissements).
Nous tenons à féliciter très spécialement la Première secrétaire du Parti, Gladys Martinez Verdecia, et le président du Pouvoir populaire de cette province, Ernesto Barreto Castillo, pour avoir su conduire avec organisation et efficacité l’enthousiasme, l’engagement et la disposition à combattre de leurs compatriotes (Applaudissements).
Compatriotes :
Vous savez mieux que quiconque qu’il reste encore beaucoup à faire pour assurer le décollage définitif de l’économie, et par là même apporter une réponse aux besoins de notre peuple.
Dans cette bataille longue et difficile, nous sommes convaincus que les enfants de cette terre rebelle resteront en première ligne, comme leurs parents et leurs grands-parents, qui jamais ne se sont résignés à subir l’ostracisme auquel voulut les condamner, d’abord le régime colonial, et ensuite une république néocoloniale soumise aux desseins impérialistes.
Cette terre a vu naître Isabel Rubio, la courageuse capitaine sanitaire de l’Armée de libération, un grade militaire qui lui fut conféré par Antonio Maceo en personne, en reconnaissance de sa contribution à la cause indépendantiste ; et le colonel Manuel Lazo, qui joua un rôle important dans le succès de l’invasion, l’un des plus brillants exploits de notre Histoire.
Un demi-siècle plus tard, plus de 40 jeunes de la province de Pinar del Rio de l’époque prirent part aux actions du 26 Juillet, notamment d’Artemisa, mais aussi d’autres communes, y compris de cette ville. Trois d’entre eux tombèrent au combat et 13 autres furent victimes des crimes ordonnés par le dictateur à la suite de l’attaque.
À San Juan y Martinez sont nés les frères Sergio et Luis Saíz Montes de Oca, morts à l’âge de 17 et 18 ans, paradigmes et symboles des milliers de jeunes cubains tombés dans la lutte pour un avenir de justice et de dignité pour la Patrie. Le 13 août prochain, nous commémorerons 60 ans de ce crime détestable.
Les enfants de cette province, comme ceux de tout Cuba, luttèrent infatigablement jusqu’à obtenir la victoire définitive. C’est le cas des guérilleros du Front de Pinar del Rio et des combattants de la lutte clandestine dans les campagnes et dans les villes.
Pinar del Rio est la terre des Malagones, 12 humbles paysans qui constituèrent l’embryon de nos milices populaires, dans l’exécution d’un ordre du Commandant en chef.
Les habitants de cette province qui grossirent les rangs des alphabétiseurs, des miliciens, des combattants de la lutte contre les bandits et les internationalistes, et qui participèrent à toutes les bataillons que nous avons livrées durant ces longues années sont innombrables.
Ce sont les mêmes qui, aujourd’hui, depuis le sillon, la mine, l’usine, la tranchée, la salle de classe et sur d’autres fronts versent leur sueur dans la construction d’un avenir meilleur pour la Patrie.
Camarades :
Comme l’a signalé le général d’armée Raul Castro Ruz à maintes reprises, le cap de la Révolution est tracé. Conformément aux accords du 7ème Congrès du Parti, nous travaillons et comptons aujourd’hui sur des documents programmatiques qui fixent la direction et la portée des changements que nous continuerons d’opérer dans l’édification d’un socialisme prospère et durable.
Tout ceci au milieu d’une situation internationale complexe, comme l’a souligné de manière précise le camarade Raul à la clôture, le 14 juillet dernier, de la 9ème Session ordinaire de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire. Je cite ses paroles :
« Nous réaffirmons aujourd’hui la condamnation du Gouvernement révolutionnaire des mesures visant à durcir le blocus, et nous soulignons que toute stratégie visant à changer le système politique, économique et social à Cuba, que ce soit par la coercition ou les pressions, ou par des méthodes plus subtiles, est vouée à l’échec », fin de la citation.
Nous assistons ces dernières semaines à une intensification des actions d’ingérences et de déstabilisation contre le gouvernement bolivarien et chaviste dirigé par le président constitutionnel Nicolas Maduro Moros, auquel nous réaffirmons notre solidarité inébranlable.
À la guerre non conventionnelle à laquelle résiste de manière exemplaire depuis plusieurs années l’union civique et militaire du peuple vénézuélien, s’est ajoutée récemment la menace du gouvernement des États-Unis d’imposer des sanctions économiques unilatérales.
De son côté, le Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) poursuit ses agissements odieux au service de l’impérialisme en se rendant devant un sous-comité pour l’Hémisphère occidental du Sénat des États-Unis pour appuyer l’application de sanctions.
Il y a quelques jours, un influent quotidien étasunien s’est permis de faire des élucubrations sur une soi-disant implication de notre pays dans une éventuelle médiation internationale liée à la situation au Venezuela.
Cuba rejette catégoriquement ces insinuations et exige le respect absolu de la souveraineté et de l’autodétermination de la République bolivarienne du Venezuela (Applaudissements).
Ceux qui tentent, depuis l’extérieur, de donner des leçons de démocratie et de droits de l’Homme tout en attisant la violence putschiste et le terrorisme, doivent retirer leurs mains de cette nation.
Seul le peuple et le gouvernement bolivariens disposent de l’autorité pour surmonter leurs difficultés, sans intromission étrangère dans leurs affaires intérieures.
Nous réaffirmons, une fois de plus, notre solidarité inébranlable avec le peuple vénézuélien (Applaudissements).
Devant notre peuple, devant la mémoire de nos morts héroïques, nous réitérons que jamais nous ne trahirons la gloire et la fierté d’avoir servi modestement la Patrie et la Révolution, inspirés des idées et sous la conduite ferme de Fidel et de Raul (Applaudissements).
Gloire éternelle à nos héros et martyrs !
Vive la Révolution !
Vive Fidel !
Vive Cuba Libre !
source: http://fr.granma.cu/cuba/2017-07-27/leconomie-constitue-la-tache-essentielle-car-cest-la-base-permettant-de-soutenir-les-conquetes-de-la-revolution