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Aida Touma Sleiman, députée au Parlament israélien, et Adel Amer, Secrétaire général du Parti communiste israélien. Photo: Yaimí Ravelo

IL existe une tendance dans les médias et chez les analystes occidentaux à classifier les différends entre les partis politiques en Israël comme une affaire entre « faucons et colombes », en se basant sur la position de chacun par rapport à l’occupation des terres palestiniennes par le gouvernement sioniste.

Dans ce cas, les faucons seraient les partisans des installations de colonies juives et de la politique de terreur qu’Israël exerce contre le peuple arabe et les colombes seraient ces partis qui, d’une certaine manière, y sont opposés.

Il est évident que le parti Likoud, dont le président est l'actuel Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, serait à la tête de la liste des faucons et, selon les analystes, le Parti travailliste conduirait les colombes.

Or, si une chose est claire en politique, c’est que rien n’est tout à fait blanc ni tout à fait noir. Il existe des nuances qui tempèrent les positions stratégiques pour lesquelles on combat.

Sur cette question et d’autres liées à la réalité israélienne, Granma international s’est entretenu avec Adel Amer, secrétaire général du Parti communiste israélien, ainsi qu’avec des membres de la délégation qui l'accompagnait lors d'une visite officielle dans l'île.

« Notre parti n’est ni l'un ni l'autre », a précisé Amer.

« Ce que les médias ne disent pas, c’est que les soi-disant partis "colombes" ont un agenda secret marqué par le racisme et la xénophobie. »

Pour Adel Amer, la véritable raison pour laquelle les partis, comme le Parti travailliste, soutiennent la reconnaissance de l'État de la Palestine c’est parce qu'ils veulent créer un État juif pur.

« Autrement dit, ils veulent "nettoyer" Israël. Expulser les Arabes, les confiner dans un seul lieu. En outre, ils n’ont nullement l’intention de restituer à la Palestine les territoires occupés en ce moment. »  

Selon Adel Amer, ce qui différencie le Parti communiste des autres partis, c’est qu’il soutient la création d’un État palestinien, en respectant les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, le retour des réfugiés politiques et la fin des installations sionistes en territoire palestinien. « Le Parti communiste n'est ni un faucon ni une colombe, c’est le véritable camp de la paix. »

Quant à Salam Bilal, secrétaire de la section du Parti à Nazareth, membre de la délégation, il a donné des détails sur les raisons pour lesquelles le Parti communiste condamne l'occupation israélienne.

« L'occupation est une violation flagrante des résolutions de l’ONU qui interdisent la modification démographique et topographique des zones en conflit », a-t-il déclaré.

Salam Bilal, qui est également membre du Comité central du Parti, a précisé qu’Israël prétend contrôler la zone en exerçant des pratiques fascistes contre le peuple palestinien.

« L'extrême droite israélienne utilise comme prétexte le fait qu'il s’agit d’un conflit religieux afin de gagner l'opinion publique en sa faveur, en faisant passer un conflit nettement politique, économique et de suprématie géographique pour la "volonté de Dieu" .

« Or, il est facile de démasquer ce plan. Il suffit de voir les atrocités commises par Israël tous les jours, non seulement contre les territoires occupés, mais contre les Arabes dans le pays », a poursuivi Bilal,

Aida Touma Sleiman, la seule députée du Parti et membre du Bureau politique, a signalé pour sa part que le Parti communiste critique vivement, chaque fois qu’il en a l’occasion, la discrimination et les abus, aussi bien sur le plan social que législatif, dont sont victimes les Arabes qui vivent en Israël et dans les territoires occupés.

« Il existe au sein du gouvernement israélien une compétition interne pour voir qui déteste le plus les Arabes, tout en développant une campagne basée sur la peur et la terreur.

« Dans notre pays, plus de 50% des personnes considérées comme pauvres sont des Arabes, dont 20% sont des Palestiniens. Nous parlons de plus d'un million d'enfants qui vivent au seuil de la pauvreté », a-t-elle dit.

Et la député d’ajouter qu’officiellement le programme politique du gouvernement actuel discrimine ouvertement les Arabes. Plus de 20 lois – adoptées ou en attente de l’être – ont été votées qui leur portent préjudice.

Par exemple, a-t-elle dit, une nouvelle Loi, en attente d’adoption par le Parlement, appelée Loi de naissance, devrait renforcer le caractère juif de l’État d'Israël.

« La loi stipule que, peu importe le lieu de naissance d’une personne, elle est juive par transitivité citoyenne d'Israël. Par conséquent, une personne née aux États-Unis, même si elle n’est jamais allée en Israël, a plus de droits dans notre pays qu’un Arabe né ici. Il s’agit d’une Loi qui institutionnalise la discrimination dans le pays. »

Touma Sleiman a précisé que le Parti communiste refuse de reconnaître Israël comme un État juif. « Nous sommes un parti d'opposition au sionisme. »

« Ajoutons à cela qu’en Israël, il n'y a pas d'investissements du gouvernement dans les quartiers ou les zones à majorité arabe. Leurs salaires sont très bas et les centres d'éducation et de santé sont en de très mauvaises conditions », a-t-elle souligné.

« Actuellement, le gouvernement israélien utilise 40 à 45% du budget de l'État pour maintenir et étendre les installations sionistes dans les territoires occupés et dans la course aux armements et le militarisme. »

Pour les représentants du Parti communiste, la récente visite du président étasunien Donald Trump en Israël et en Palestine est un indicateur de catastrophe.

« Les États-Unis vendent au monde une image de médiateur dans ce conflit, alors que l’on sait qu’ils soutiennent la campagne de colonisation sionisme. Il existe entre les deux pays une alliance qui a pour objectif de maintenir le statu quo au Moyen-Orient et leur pouvoir dans la région », ont-ils commenté.

Pour ce qui nous concerne, « nous ressentons une profonde affection pour la Révolution, le Parti et le peuple cubain et nous saluons la solidarité de Cuba envers les mouvements progressistes du monde entier », a déclaré le Secrétaire général Adel Amer.

Selon Amer, cette visite a été l'occasion idéale d'échanger des vues sur les réalités d'Amérique latine et du Moyen-Orient. « Nous prenons très en compte les opinions de Cuba. »

Les représentants palestiniens ont condamné le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis.

« Cuba est le principal bastion pour l'Amérique latine contre l'hégémonie impériale étasunienne. C’est une source d'inspiration et un exemple de résistance. Cuba est une espérance », ont-ils conclu.

source: http://fr.granma.cu/mundo/2017-06-08/ni-faucons-ni-colombes

Tag(s) : #moyen orient

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