Le 17 avril, jour de la journée internationale des prisonniers palestiniens, Marwan Barghouti a lancé un appel à la grève de la faim. 1 500 prisonniers ont d’emblée répondu à cet appel et ont, depuis, été rejoints par beaucoup d’autres dont d’importants cadres des différents mouvements politiques comme Ahmed Saadat, le chef du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
À la 4e semaine du mouvement de grève de la faim des prisonniers politiques, la seule réponse du gouvernement le plus extrémiste qu’Israël ait eu jusqu’ici est la violence et l’humiliation: des mesures disciplinaires, la dispersion des grévistes dans de nouvelles prisons, la rétention en cellules d’isolement des responsables du mouvement de grève, l’interdiction d’accès des avocats, la suppression généralisée de toutes les visites de familles. Les autorités israéliennes envisagent d’alimenter de force les grévistes, ce qui est totalement illégal au regard du droit international et ce que refuse l’Association des médecins israéliens, mais beaucoup s’inquiètent de la volonté affichée par certains ministres de «suivre l’approche Thatcher» qui a laissé mourir Bobby Sands et ses compagnons.
Dans toute la Cisjordanie occupée, la population se mobilise en solidarité avec ce mouvement.
Un vaste élan de solidarité internationale se développe; le PCF y met toutes ses forces, il y a urgence, nous ne les laisserons pas mourir!
Le Conseil exécutif de l’Unesco a adopté, vendredi 5 mai en séance plénière, une résolution sur le statut de Jérusalem, proposée par plusieurs pays arabes. Ce texte stipule notamment que «toutes les mesures (…) prises par Israël, une puissance occupante, qui ont altéré ou visent à altérer le statut de la ville sainte de Jérusalem» seront «nulles et non avenues et doivent être annulées». Cette résolution dénonce donc la loi d’annexion de Jérusalem-Est conquise en 1967 par Israël.
Pour la première fois de son histoire, le Hamas a modifié son programme politique en reconnaissant qu’«un État palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem pour capitale, (...) est une formule de consensus national» et qu’il est «en conflit avec le projet sioniste et non avec les juifs en raison de leur religion». Ce changement, de même que sa volonté d’être un «partenaire» pour «tous les Palestiniens, sur la base de leur appartenance nationale et non religieuse» pourraient permettre un rapprochement avec l’OLP. Le pouvoir israélien ne pourra plus très longtemps ne pas tenir compte de ces évolutions sans finir par afficher qu’il n’a pas d’autre politique que celle de la confrontation et de la violence permanente.
Les communistes, dans leur engagement pour un monde de paix, doivent prendre partout des initiatives pour que 2017 soit l’année de la JUSTICE POUR LA PALESTINE (campagne de mobilisation: www.plateforme-palestine.org/-2017).
Aujourd’hui, l’urgence est à la mobilisation pour la solidarité avec les prisonniers politiques palestiniens. Le nouveau président E. Macron a déjà donné sa position en déclarant que reconnaître unilatéralement la Palestine serait «totalement contre-productif», mais en se disant «pragmatique» et en déclarant «je désapprouve les politiques belliqueuses lorsqu’elles contreviennent au droit international». Nous le prenons au mot en lui demandant d’intervenir immédiatement auprès d’Israël pour satisfaire immédiatement aux revendications légitimes des prisonniers politiques palestiniens et qu’ainsi soit respecté le droit international et les droits du peuple palestinien.
Nathalie Lhopitault et Raphaëlle Primet
Collectif PCF Palestine - Secteur international
article publié dans Communistes du 10 mai 2017
source: http://international.pcf.fr/99815