Loi Travail : résister au projet de casse sociale du nouveau pouvoir
/ 24 mai 2017
Le président de la République a reçu hier les syndicats et le patronat pour exposer les grandes lignes de la remise en cause du Code du Travail. Sur le contenu et la méthode, les désaccords sont nombreux avec les représentants des travailleurs. Une chose est sûre : rien ne se fera avant que soit élue la nouvelle Assemblée nationale. Pour imposer au gouvernement une autre méthode et un autre contenu, il reste la possibilité d’élire une majorité de députés des forces de progrès. À La Réunion, le PCR soutient la candidature de Max Banon, responsable de la CGTR. Très engagé dans les luttes sociales, il fera entendre la voix des travailleurs.
Dans son programme de candidat, Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures qui s’opposent au progrès social. Il envisage notamment la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires, ainsi qu’une refonte du Code du Travail favorable aux employeurs. C’est au sujet de ce dernier point que le président de la République rencontrait hier les syndicats et les organisations patronales.
Les travailleurs menacés
Sur la forme, le chef de l’État veut aller vite. Il veut faire adopter cette refonte par la voie des ordonnances. Un tel procédé coupe court à la possibilité d’un débat parlementaire en bonne et due forme. C’est une manière expéditive qui n’est pas sans rappeler l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution, qui a permis de faire adopter notamment la Loi Travail par le simple fait du rejet d’une motion de censure.
Sur le contenu, les annonces vont dans le sens d’une régression des droits des travailleurs. Car le projet vise à consolider les reculs de la Loi Travail. Rappelons que les mesures emblématiques de ce texte sont la facilitation des licenciements et l’affaiblissement des syndicats. Pour cela, le texte adopté en 2016 utilise l’inversion de la hiérarchie des normes. Il permet d’appliquer des accords d’entreprise qui donnent moins de droit que ceux prévus dans la loi. L’acte 2 de la Loi Travail voulu par le chef de l’État va encore plus loin dans cette logique, tout en diminuant la protection des travailleurs face aux licenciements. Le projet d’Emmanuel Macron veut en effet plafonner les indemnités perçues par un salarié victime d’un licenciement abusif. Cette mesure ouvre la porte à toutes les dérives. Avec ce plafond, un patron peu scrupuleux saura à l’avance le montant de la sanction qu’il encourt et pourra prévoir cette somme dans son budget. C’est un véritable permis de licencier qui se mettra en place.
Importance des législatives
Ce projet fait l’objet d’une forte opposition de la part des syndicats qui se sont opposés à la Loi Travail. Les défilés du 1er mai dernier avaient montré leur détermination à ne pas laisser passer cette nouvelle tentative de régression des droits sociaux.
À l’issue de ces entretiens, le président de la République a confirmé la méthode et le calendrier. Mais au lendemain de l’élection présidentielle, rien n’est joué quant au contenu. En confiant le poste de Premier ministre, ainsi que les ministères de l’Economie et des Finances à des personnes venant du parti Les Républicains, Emmanuel Macron fait pencher son gouvernement à droite. Si c’est la majorité présidentielle qui l’emporte aux législatives, alors le président de la République disposera des moyens pour mener cette politique.
La voix des travailleurs
Cela situe l’importance de ces élections législatives. En envoyant un maximum de députés des forces de progrès, il sera possible de peser suffisamment pour que ce soit une autre politique qui soit appliquée. Le PCR compte apporter sa contribution à cette lutte avec l’élection de trois députés : Julie Pontalba, Gilles Leperlier et Max Banon. Ce dernier est bien connu pour son implication dans les luttes syndicales depuis plus de 30 ans. L’année dernière, Max Banon, responsable de la CGTR, était de toutes les mobilisations contre la Loi Travail. Sa candidature soutenue par le PCR souligne le choix du Parti communiste réunionnais : faire entendre la voix des travailleurs. Ce combat rappelle que l’alliance des communistes et des syndicats a permis de grandes avancées pour les Réunionnais durant la bataille pour l’égalité sociale. Comme l’a souligné Max Banon lors de son intervention au rassemblement du PCR dimanche, le système né de la départementalisation est arrivé à bout de souffle. Cela amène à changer de cadre pour évoluer vers la responsabilité. Pour que les intérêts des travailleurs soient entendus face à un gouvernement qui projette d’appliquer un programme de casse sociale, il est essentiel qu’ils soient représentés à l’Assemblée nationale.
M.M.
source:
http://www.temoignages.re/politique/actualites/faire-entendre-la-voix-des-travailleurs-reunionnais-aux-legislatives,89692