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ET SIX MOIS DE PLUS !
Communiqué du collectif « Nous ne céderons pas ! »
Une nouvelle fois, la France vient d’être confrontée à l’horreur des
attentats. Face au nombre de victimes, aux circonstances et au mode
opératoire choisis, nous ne pouvons que ressentir colère et douleur.
La réponse gouvernementale, formulée au soir même de cet acte odieux,
consiste à proroger une quatrième fois l’état d’urgence pour une durée
d’au moins six mois. Après s’être livrés à une lamentable surenchère
sécuritaire et démagogique, les parlementaires ont avalisé à une très
large majorité cette prorogation d’un état d’urgence sans fin, aggravé par
des dispositions qui accroissent encore les possibilités d’arbitraire ou
qui valident des mesures sans rapport avec l’objet du texte.
Ainsi, les perquisitions administratives vont reprendre et même les
enfants deviennent des suspects potentiels puisqu’ils pourront être
retenus pendant quatre heures au cours d’une perquisition !
Ces dispositions viendront s’ajouter à celles prévues par la toute récente
loi sur la réforme de la procédure pénale mais aussi par toutes les lois
sécuritaires votées depuis une vingtaine d’années.
Alors que le dernier rapport parlementaire sur l’état d’urgence a montré
la portée limitée d’un régime qui se voulait d’exception, la France va
donc s’installer de façon durable dans une situation qui marginalise
chaque jour davantage le rôle du juge judiciaire, garant des libertés
individuelles, au profit du seul pouvoir exécutif. Nous savons,
aujourd’hui, que l’état d’urgence a été utilisé pour autre chose que la
lutte contre les actes de terrorisme, notamment pour empêcher des
manifestations et assigner à résidence des militants politiques sans que
tout cela ait le moindre rapport avec la lutte contre les actes de
terrorisme.
Plus que jamais, il convient de rappeler qu’il n’y a pas à choisir entre
sécurité et liberté, sauf à entrer dans un marché de dupes qui, à terme,
ne garantit ni l’une ni l’autre.
Depuis le mois de novembre 2015, nous refusons de céder à la peur parce
que celle-ci génère amalgames, discriminations et fractures au sein même
d’une société légitimement inquiète et traumatisée. Pour lutter
efficacement contre le terrorisme, il convient d’abord de s’interroger sur
ce qui, en amont, n’a pas marché. Le pays n’a pas besoin de nouvelles
dispositions législatives ou d’une pérennisation de l’état d’urgence. Il
doit au contraire se retrouver autour d’une mobilisation citoyenne qui
renforce la solidarité, les libertés et les valeurs portées par la
démocratie.
Paris, le 20 juillet 2016
source: http://www.nousnecederonspas.org/