le 06 juillet 2016
Depuis le mois de mai dernier, le Brésil est gouverné par le nouveau président Michel Temer avec une coalition de forces néolibérales, actrices du coup d’Etat institutionnel qui a destitué la présidente Dilma Rousseff. Au vu des forts mouvements de constestation qui réclament le respect de la démocratie et qui continuent à soutenir le précédent gouvernement, Temer cherche de nouveaux moyens pour faire taire les opposants. Tout particulièrement, ce sont les étudiants qui sont dans son viseur. Protagonistes des mouvements qui ont mis en échec les plans d’austérité des gouvernements néo-libéraux de São Paulo et Rio de Janeiro, les étudiants ont été à la pointe de la mobilisation contre le coup d’Etat depuis le mois de décembre 2015.
C’est pour s’attaquer aux étudiants que le gouvernement brésilien envisage une réforme du programme CAPES (« Coordination pour le perfectionnement du personnel de l’enseignement supérieur »), une agence qui dépend directement du Ministère de l’éducation et qui favorise les échanges internationaux dans le cadre de la formation des doctorants et des futurs enseignants d’université. La réforme vise une modification des conditions d’accès ainsi que la suppression des bourses du programme. L’objectif est affiché par le gouvernement : il s’agit de lutter contre « les gens qui depuis l’étranger critiquent le Brésil ». Comme par hasard, nombre d’étudiants et doctorants du Movimento Democratico 18 de Março (MD18), qui ont porté haut et fort l’opposition au coup d'Etat, participent au programme CAPES et en sont boursiers.
L’Union des Etudiants Communistes dénonce le chantage du gouvernement brésilien visant à faire taire les étudiants, en entravant leur réussite et en restreignant l’accès aux métiers de l’enseignement. Cette réforme signifierait pour nombre d’entre eux l’exclusion de ce programme de formation par manque de ressources. Le résultat serait d’un coté la mise en place d’un système de sélection sociale des doctorants et enseignants et, de l’autre coté, la formation d’une élite d’enseignants et chercheurs fidèles à l’orientation néo-libérale du gouvernement. C’est pour cela que nous réaffirmons notre solidarité pleine et entière avec les étudiants brésiliens qui se mobilisent à la fois pour des meilleures conditions d’études pour tous et contre le déni de démocratie, la corruption et la censure du nouveau gouvernement.
source: http://www.etudiants-communistes.org/node/12899