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le 16 juin 2016
Comme chaque année depuis 1991, la date du 16 juin est consacrée à la « Journée de l’enfant africain », en souvenir du massacre des enfants de Soweto en Afrique du Sud. En effet le 16 juin 1976 les élèves noirs de l'enseignement public primaire et secondaire, soutenus par les étudiants, manifestaient dans les rues de Soweto. Ils protestaient contre l’imposition de l’enseignement exclusif pour les enfants noirs en langue « afrikaans », langue des défenseurs de l’apartheid. Ils réclamaient le droit de recevoir des enseignements en anglais et dans leur langue maternelle. Cette manifestation pacifique a été réprimée dans le sang causant 23 morts et 220 blessés. Hector Pieterson, écolier de 12 ans, a été la toute première des victimes. Le bilan des émeutes qui ont suivi est estimé à 575 morts dont 570 noirs. Steve Bantu Biko, étudiant leader du « Mouvement pour la conscience noire » a été également assassiné par la police à cette occasion.
Après des nombreuses années de commémoration de ce massacre, quelle est la situation actuelle de l’école sur le continent africain ? Sous l’injonction du FMI, plusieurs gouvernements africains ont délaissé l’enseignement public au profit des écoles privées. Cela a eu des conséquences néfastes pour l’école publique en Afrique :
Une insuffisance chronique des infrastructures d’accueil ;
Les enseignants sont en nombre insuffisant et ne sont pas renouvelés ;
Une inadaptation des reformes académiques aux réalités socio-culturelles des peuples ;
Les effectifs d’apprenants sont pléthoriques du primaire à l’université ;
Tous les enfants n’ont pas la possibilité d’accéder à l’école, d’ailleurs le taux d'échec demeure important ;
Une école de plus en plus élitiste du fait principalement de l’augmentation du coût des études, excluant de facto des millions d’enfant de familles pauvres de l’enseignement public.
Toutes les tentatives d’organisation et de mobilisation des élèves et étudiants pour demander des meilleures conditions de vie, d’études et plus de liberté sont réprimées partout à travers l’Afrique.
Malgré les changements de gouvernements, les élèves et étudiants affrontent quotidiennement la mort (enlèvements, tortures, viols, assassinats, emprisonnements…) pour défendre et exercer leur droit à s’organiser et à exprimer leurs opinions. Dabo Boukary, étudiant en 7ème année de médecine au Burkina Faso, assassiné en mai 1990 ; Balla Guèye, étudiant en 1ère année de droit au Sénégal, a succombé à ses blessures lors d’une manifestation réprimé par la police l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) en janvier 2001 ; Abib Dodo, membre fondateur de l’AGEECI en Côte d’Ivoire, assassiné le 20 juin 2004 ; Mohammed Reda Mohammed Abdo, âgé de 19 ans et étudiant en deuxième année à la faculté d'ingénierie en Egypte, tué au cours d’une manifestation devant l’université du Caire en novembre 2013; un étudiant tué récemment par une arme à feu lors des violences à l’université Ahlia d'Omdurman au Soudan le 27 avril 2016… Ces exemples ne sont que l’amer et triste symbole de la répression de la quête pour la liberté, la démocratie et le pain dans le milieu scolaire et universitaire. Plusieurs anonymes ont perdu la vie, d’autres portent des séquelles à vie, d’autres encore sont contraints à abandonner leurs études et aller en exil.
Face aux politiques répressives comme seule réponse aux revendications étudiantes, nous appelons à la solidarité régionale et internationale de toutes les organisations étudiantes progressistes pour l’aboutissement de nos différentes luttes.
Vive la solidarité internationale des peuples !
Union des Étudiants Communistes (UEC)
Union Générale des Étudiants Burkinabé (UGEB)
Union Nationale des Scolaires et Étudiants du Bénin (UNSEB)
Association Générale des Élèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (AGEECI)
le 16 juin 2016
source: http://www.jeunes-communistes.org/2016/06/16-appel-commun-26%C3%A8me-journ%C3%A9e-l%E2%80%99enfant-africain-12887