le 25 mai 2016
Des violents affrontements ont opposé le 13 mai les étudiants de deux organisations étudiantes à l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody : l’AGEECI (Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire) et la FESCI (Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’ Ivoire). Ces affrontements ont fait une quinzaine de blessés graves. Selon les médias ivoiriens, les violences entre les organisations étudiantes seraient liées à une « guerre de leadership » qui les oppose depuis plusieurs mois, « en dépit des nombreuses initiatives d’apaisement menées par les autorités universitaires ».
Mais peut-on dire que les autorités universitaires et le gouvernement de Côte d’Ivoire ont véritablement la volonté d’apaiser les relations entre les organisations étudiantes ? Bizarrement, la présence massive des forces de sécurité déployées sur les campus n’arrive jamais à empêcher les affrontements entre organisations, alors qu’elle réussit toujours à empêcher efficacement toute mobilisation revendicative. Contrairement aux écrits de la presse ivoirienne, les divergences entre les organisations étudiantes sont provoquées directement par les pouvoirs publics. Premièrement, à cause de l’existence de « zones de non-droit » (telles que les quais des arrêts de bus près des campus), où seul l’usage de la force permet leur contrôle. Deuxièmement, à cause de la culture de l’impunité, le refus de faire lumière sur les crimes et les meurtres commis dans le milieu universitaire depuis plusieurs années. Enfin, à cause du refus de régler le problème de la représentativité des organisations étudiantes au sein des conseils des universités par des élections réellement démocratiques. Les autorités ivoiriennes sont pourtant bien conscientes que permettre aux organisations étudiantes de participer aux élections résoudrait la question de leadership entre elles.
Si toute la lumière doit être faite sur les affrontements du 13 mai, il est certain que la version donnée par les médias proches du pouvoir est faussée. Les autorités ivoiriennes sont à l'origine et complices depuis longtemps des violences dans le milieu étudiant. Ces violences, ainsi que la stigmatisation des organisations étudiantes, ne servent qu'au gouvernement d’Alassane Ouattara pour continuer dans sa politique antisociale. L’Union des Etudiants Communistes est solidaire des organisations étudiantes ivoiriennes, contraintes de militer dans un climat de répression quotidienne, où les pouvoirs publics alimentent la flamme de la division pour entraver toute contestation.
source: http://www.jeunes-communistes.org/2016/05/25-en-c%C3%B4te-d%E2%80%99ivoire-autorit%C3%A9s-sont-derri%C3%A8re-affrontements-entre-organisations-%C3%A9tudiantes-12873