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Les positions du Parti Communiste Grec sur la crise des refugiés et les flux migratoires

Le Secrétaire Générale du Parti Communiste Grec, Dimitris Koutsoumpas déposa, lors de la réunion des leaders politiques présidée par le Président de la République, un mémento contenant les positions complètes et détaillées du Parti sur la question des flux migratoires et de la crise des refugiés.



1. Dés le début de la crise des refugiés-migrants, le Parti Communiste Grec s'efforça à démontrer au peuple grec les vraies causes de cette crise : les interventions et les guerres produites par les Etats Unis, l'OTAN et l'UE dans les régions du Moyen Orient, de l'Afrique du Nord et du Sud de la Méditerranée dans le cadre de leur antagonisme avec d'autres puissances, y inclus la Russie.

2. Il va sans dire que tous les hommes souffrant a cause de guerres, d'interventions et de régimes réactionnaires ont le droit de chercher une vie plus sûre dans un pays autre que le leurs, bien que le seule moyen que puisse résoudre ces problèmes est l'organisation et la lutte de chaque peuple dans son pays contre le système qui engendre les guerres, la pauvreté et les vagues de refugiés.

3. Récemment, la situation devient de plus en plus préoccupante en raison de la confrontation entre la Russie et la Turquie, les opérations militaires de cette dernière en Syrie du nord et l'implication directe de l'OTAN en Egée du Nord par décision de la réunion des ministres de la défense de l'OTAN suivant la demande du gouvernement grec. Cette implication, sous prétexte de la crise des refugiés, est, en vérité, étroitement liée aux rivalités existantes et a l'escalade de la guerre en Syrie. En outre, elle trace la voie pour d'autres interventions dans les pays de la région. Cette évolution mènera a une exacerbation des vagues de refugiés. En même temps, elle encouragera l'agressivité et l'attitude provocante de la Turquie, ce que fut clairement démontré par les actions récentes de cette dernière qui met en cause les droits souverains grecs en mer Egée en valorisant la position bien connue de l'OTAN, que la mer Egée est une espace opérationnelle unique, faisant, ainsi, surgir la question de suppression des frontières maritimes de la Grèce.

4. Le gouvernement grec doit retirer immédiatement son accord sur le déploiement des forces militaires de l'OTAN en Egée. Il ne doit pas accorder aucune facilité, infrastructure ou base militaire ou l'utilisation de son espace aérien, maritime ou de son sol pour la préparation d'interventions ou pour faire des guerres impérialistes. Le gouvernement grec devrait aussi cesser de soutenir les décisions de l'UE, y inclus le Traité de Schengen et le Règlement de Dublin, qui mènent au coincement de milliers de refugiés en Grèce contre leur gré.

5. Des les premiers signes d'exacerbation des flux migratoires et de refugiés, le Parti Communiste Grec condamna la politique de l'UE au sujet migration – crise des refugiés comme étant la cause principale du coincement des refugiés et des migrants dans divers pays d'entrée de l'UE, y inclus la Grèce. La décision prise par le sommet européen du 23 septembre 2015 créa les conditions nécessaires pour qu'on arrive à l'état actuel de coincement et d'asphyxie. Cette décision, que le gouvernement grecque salua comme étant un succès, fixe les termes de relocalisation dans les pays UE d'un nombre très limité de refugiés que les économies capitalistes des pays européens sont disposés à absorber. La majorité écrasante sera, par contre, réprimée, refoulée ou coincée dans des pays comme la Grèce. Le sommet du 18 décembre 2015 « serra encore plus la corde au cou » des refugiés et des migrants puisque les décisions prises soulignent le respect absolue du Traité Schengen, la création d'un corps de police des frontières – garde côtière, etc. Au même moment, l'UE, en violation de la Convention de Genève, ne reconnait pas le statut de refugie aux originaires de pays comme l'Afghanistan, malgré le fait que ces pays sont en état de guerre et sous occupation impérialiste.

6. La décision plus récente du sommet européen du 19 février reproduit les mêmes impasses : les frontières fermées, les barrières, les forces de répression et les bombes lacrymogènes, les plafonds et les quotas, même pour les refugiés. Il est évident que cela ouvre la voie aux décisions douloureuses qui doivent être attendues. Certains points de cette décision parlent d'eux-mêmes : « Les flux persistants et irréguliers de migrants le long de la route des Balkans de l'Ouest sont toujours très inquiétants. Une action coordonnée est nécessaire ainsi que la cessation de l'approche de libre passage (wave-through)... Les demandeurs d'asile n'ont pas le droit de choisir le pays-membre au quel ils demanderont l'asile ». Ces décisions donnent le feu vert pour les prohibitions et le coincement et encouragent des pays, parmi lesquels l'Autriche et autres, qui ferment unilatéralement et de façon inacceptable leur frontières. En même temps, en Allemagne et en Suisse, les vérifications aux frontières deviennent de plus en plus strictes, encourageant ainsi les trafiquants et nourrissant les organisations fascistes.

7. Compte tenue de tout ceci et étant donné que le problème ne peut pas être résolu ou même atténué tant qu'il y ait des interventions impérialistes et des guerres dans cette région et tant que les décisions prises par l'UE et l'OTAN à ce sujet restent en vigueur, le Parti Communiste Grec propose une série de mesures aptes à atténuer les conséquences du problème. Il reste que ces mesures nécessitent l'annulation des décisions prises par les unions et les alliances impérialistes. Seulement ainsi serait-il possible de faire face aux implications du problème.

- Le retrait de l'OTAN de l'Egée. L'engagement de ce dernier présente non seulement des risques pour les droits souverains grecs et pour une implication plus étendue de notre peuple dans les plans de guerre des impérialistes en Syrie et en Méditerranée méridionale. Elle est dangereuse, inadmissible et sera le début d'une implication sans précédent de notre pays dans une guerre impérialiste généralisée. En outre, elle est radicalement opposée au Traité des Nations Unis et au droit internationale pour les refugiés qui défendent « l'interception », l'inhibition des refugiés qui veulent déposer un demande d'asile auprès d'un pays dont les lois sont entièrement harmonisées avec le droit internationale en matière de refugiés. De plus, ils bannent de façon absolue le refoulement des refugiés.
- Le plein respect de la Convention de Genève et du droit internationale en matière de refugiés. Plus particulièrement : a) l'octroi du statut de refugié et de demandeur d'asile et les droits y résultants a tous les nationalités ayant un profil de refugié reconnues par les Nations Unis, y inclus les originaires d'Afghanistan. b) la suspension de tous les mesures répressives contre les refugiés lors de la fermeture des frontières comme il se passe aujourd'hui en FYROM et dans d'autre pays. c) l'abolition des plafonds au nombre des demandes d'asile, en ligne avec la logique de la répartition au prorata dans le temps, sur base des quotas mises au point par l'UE puisque cette pratique viole de façon flagrante le droit en matière de refugiés.
- Le renforcement généreux des infrastructures et du personnel de sauvetage, surtout durant l'hiver, ainsi que du personnel des soins et d'enregistrement sous la responsabilité exclusive de l'état, sans participation aucune des ONG.
- La création de centres publics et respectables d'hébergement temporaire sous la responsabilité du ministère de politique migratoire. Les migrants pourront y rester pendant la procédure de réception initiale, de prise en charge, d'enregistrement et de préparation des documents qui permettront a tous ceux qui veulent continuer leur voyage, c'est-à-dire a la majorité écrasante, de le faire ou d'examen des demandes d'asile pour tous ceux qui choisiront la Grèce comme pays de destination finale, qui en ce moment ne sont qu'une minorité minuscule.
- L'utilisation, aux fins d'hébergement des migrants, de camps militaires inoccupés, de bâtiments non utilisés, de terrains et installations publics, etc. qui seront adaptés aux besoins des refugiés mais aussi a ceux des habitants locaux. Le transport immédiat et organisé des milliers de refugiés du port de Pirée et de la place Viktoria, mettant ainsi fin aux conditions inacceptables de leur séjour. La prise immédiate par l'Etat de tous les mesures possibles a fin d'assurer de conditions humaines de séjour temporaire aux milliers de refugiés d'Idomeni.
- Les « hot spots », les centres de relocalisation, les camps de refugiés et de migrants sont des points de sélection d'une minorité de refugiés et de migrants qui seront transportés de façon organisée dans d'autres pays de l'UE et des lieux de détention forcée pour la majorité d'entre eux. L'échec du soi-disant programme européen de relocalisation des refugiés démontra clairement la verite de ce fait. Les 50.000 postes d'hébergement temporaire, selon le gouvernement, ne sont que des postes de coincement permanent, comme prédit par le Parti Communiste Grec. Ceci, naturellement n'est que le début, puisque les préparations faites sont pour plus de 100.000 personnes.
- L'abolition du Règlement de Dublin, du Traité de Schengen, du Frontex et de tous les mécanismes répressifs de l'UE. Le refus de nouvelles mesures et de nouveaux mécanismes répressifs européens mettant en cause les droit souverains sur les frontières, y inclus la Garde frontières-Cotes Européenne en voie de création. L'exploitation de la crise des refugiés pour renforcer les mesures répressives contre les peuples de l'Europe est un sujet de grande appréhension pour le Parti Communiste Grec.
- Aucune participation ou implication de la Grèce, aucune participation des forces armées grecques aux guerres et interventions impérialistes causant maintes maux aux peuples, y inclus des milliers de refugiés et déracinés. Que toutes les bases militaires américaines et de l'OTAN sur le sol grec ferment immédiatement.

8. Le Parti Communiste Grec vise avec ces demandes surtout le peuple grec qui doit faire face au dur impact de la crise économique capitaliste. En même temps, le PCG exprime, par tout moyen, sa solidarité profonde et totale aux refugiés. Le mouvement ouvrier et populaire doit revendiquer la prise immédiate de mesures destinées à soulager et a soutenir les refugiés, ainsi que leur relocation immédiate vers leurs pays de destination contre les décisions de l'UE. Que la solidarité internationaliste grandisse suivie par la lutte contre la guerre impérialiste et le système exploiteur pourri qui l'engendre.
9. Ces positions démontrent clairement que le Parti Communiste Grec ne soutien pas en aucune cas les positions du gouvernement grec en vue du sommet européen du 7 mars. Il va sans dire que les décisions prises par l'UE exacerberont toujours les causes qui engendrent le problème et ne pourront point combattre ses conséquences ni pour les peuples européens, ni pour les refugiés.

08.03.2016

source:http://inter.kke.gr/fr/articles/Les-positions-du-Parti-Communiste-Grec-sur-la-crise-des-refugies-et-les-flux-migratoires/

Tag(s) : #Grèce

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