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le 02 février 2016
La rentrée 2016 s’ouvre sous le signe de la lutte étudiante en Algérie, bien que le gouvernement ait marqué sa volonté d'isoler et de criminaliser le mouvement, en décembre dernier. Une instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal, soutenue par le parti FLN, avait interdit toute activité des partis politiques dans l'enceinte universitaire, dans la logique obscurantiste de vouloir empêcher aux étudiants de débattre et de prendre part aux mouvements sociaux qui traversent le pays. Pourtant, le mois de janvier a connu une montée en puissance des mobilisations universitaires. À Tizi Ouzou le 20 janvier, 54.000 étudiants de l’université Mouloud Mammeri (UMMTO) ont entamé une grève générale de 24h contre les abus et pratiques répressives de la part de l’administration vis-à-vis de toute activité politique et syndicale dans l’enceinte du campus : interdictions d’accès, agressions physiques, interpellations policières, poursuites judiciaires, recours systématique au conseil de discipline, etc. Lors du blocage du Rectorat, la dégradation des conditions pédagogiques faute de moyens a été également évoquée par les manifestants présents à plusieurs milliers. Grâce à cette mobilisation spectaculaire, le silence de l’administration a été rompu. Des rencontres ont lieu ces jours-ci entre la direction universitaire et les délégués étudiants, ces derniers n’excluant pas le recours à la grève illimitée en cas d’échec des négociations.
Les cités-universitaires de Tizi Ouzou sont également en ébullition. Ce lundi, 600 étudiants ont participé à une marche nocturne dénonçant la précarité quotidienne vécue dans les résidences : matelas abîmés, chauffage en panne, restaurants insalubres, multiplication de cas d’insécurité et de harcèlement sexuel, etc. Une forte répression s’est abattue sur les étudiants lorsqu’ils ont marché dans les rues de la ville, des arrestations ont eu lieu. Nous rappelons aussi que des mouvements de protestation similaires avaient eu lieu en janvier dans la résidence universitaire Maraval à Oran : une mobilisation en défense de 34 étudiantes menacées d'expulsion pour des « retards de scolarité » s'était transformée en une lutte plus large pour l'amélioration des conditions de vie des résidents (rénovation des bâtiments et achèvement des travaux en cours, amélioration de l'hygiène, des repas, du chauffage et du service de transport etc).
L'Union des Étudiants Communistes salue la rentrée offensive des étudiants algériens et soutient leurs mobilisations à la fac et dans les cités-universitaires. Elles s'inscrivent dans la continuité des luttes étudiantes qui ont marqué l'année 2015 en Algérie, ainsi que des grèves récentes des enseignants de l'UMMTO, des ouvriers de l'ADE (Algérienne des Eaux), du personnel hospitalier et des transporteurs urbains pour des améliorations des conditions de travail et le respect des accords collectifs. Nous réclamons la fin de la répression d’État contre les mouvements sociaux, la réouverture des universités aux organisations politiques et syndicales ainsi que la libération des étudiants arrêtés.
source: http://www.jeunes-communistes.org/2016/02/02-alg%C3%A9rie%C2%A0-gr%C3%A8ve-%C3%A9tudiante-tizi-ouzou-et-dans-cit%C3%A9s-universitaires-12717