Le Mexique et Cuba continueront d’œuvrer ensemble au renforcement de l’unité

Auteur: Granma | internet@granma.cu

9 novembre 2015 10:11:26

(Traduction de la version sténographique du Conseil d’État)

Cher président Enrique Peña Nieto ;

Illustres Secrétaire d’État et autorités de la municipalité de Mérida et de l’État du Yucatan ;

Représentants des médias ;

Sœurs et frères mexicains ;

Je suis très honoré de cette visite, préparée avec un grand soin par les autorités de ce pays frère.

Comme chacun sait, le Mexique et Cuba sont unis par une relation spéciale, basée non seulement sur leur situation de voisinage géographique, mais sur leurs traditions communes de lutte, leurs liens culturels et familiers étroits, ainsi que sur les sentiments mutuels d’amitié et de solidarité à toute épreuve. Ces liens sont particulièrement forts avec cette belle Péninsule du Yucatan, où il est difficile de dire si nous sommes au Mexique ou à Cuba.

Notre Héros national, José Marti, qui vécut et travailla au Mexique durant les préparatifs de ce qu’il appela « la guerre nécessaire » contre le colonialisme espagnol, écrivit en 1892 : « Le Mexique est une terre que nous tous, les Cubains, devons aimer comme la nôtre ».

À l’instar de Marti, de nombreux patriotes cubains trouvèrent refuge et soutien au Mexique à l’aube même de la lutte pour notre indépendance. Dans la première moitié du XIXe siècle, le poète José Maria Heredia vécut à Toluca et mourut à Mexico. Le leader étudiant et dirigeant communiste Julio Antonio Mella vécut son exil ici, où il fut assassiné par des agents de la tyrannie en place à Cuba.

En 1955, Fidel Castro et d’autres jeunes, dont je faisais partie, trouvèrent asile et protection de la part de nombreux Mexicains, et, à bord du yacht Granma, nous prîmes la mer depuis le port de Tuxpan, à Veracruz, le 25 novembre 1956, pour poursuivre la lutte pour l’indépendance et la liberté définitives de notre patrie.

Quelques mois après le triomphe de la Révolution, l’un des premiers et des plus illustres visiteurs sur le sol cubain fut le général Lazaro Cardenas qui, comme chacun sait, exprima son désir de rester aux côtés de notre peuple à la suite de l’invasion mercenaire de Playa Giron, en 1961.

Nous n'oublierons jamaisnon plus que le Mexique fut le seul pays d’Amérique latine à ne pas avoir rompu ses relations avec Cuba, alors que tous les autres le firent sous les pressions des États-Unis, à un moment particulièrement critique pour notre Révolution et notre pays.

La présence de Cuba au Sommet des Amériques de Panama, le rétablissement des relations diplomatiques avec les États-Unis et le récent vote quasi-unanime à l’Assemblée générale des Nations unies en faveur de la levée du blocus injuste, illégal et immoral imposé à notre pays, sont autant de victoires de la solidarité mondiale, et spécialement de la solidarité latino-américaine et caribéenne, où le Mexique a joué un rôle important.

Avec la relance amorcée par le gouvernement du président Enrique Peña Nieto, les liens entre nos deux pays se renouvellent et se renforcent, non seulement dans le domaine politique et diplomatique, mais aussi dans les sphères culturelle, économique, commerciale et dans la coopération scientifique et technique.

Un exemple de ce processus fut la visite d’État du président Peña Nieto à Cuba en janvier 2014, une visite que j’ai aujourd’hui l’honneur de lui rendre, ainsi que les échanges de visites de nos ministres des Affaires étrangères et autres ministres cubains et secrétaires d’État mexicains, ainsi que la signature de huit importants accords le 1er novembre 2013, et de cinq autres aujourd’hui qui, comme l’a signalé le président Peña Nieto lui-même, sont venus renforcer le cadre juridique de nos relations bilatérales et reflètent la ferme volonté politique des deux parties de continuer d’aller de l’avant et d’approfondir la coopération dans divers domaines d’intérêt mutuellement bénéfique pour nos deux peuples.

Par ailleurs, nous saluons l’intérêt des entreprises mexicaines à faire des affaires et à investir à Cuba, notamment dans la Zone spéciale de développement de Mariel et dans des secteurs comme l’agriculture et le tourisme. L’expérience mexicaine dans ces domaines est reconnue et constitue un soutien important au processus de mise à jour du modèle économique que nous menons.

Notre coopération sert non seulement les intérêts de nos peuples, mais aussi les intérêts de l’intégration latino-américaine et caribéenne juste et solidaire, sans laquelle il serait impossible de consolider l’indépendance, atteindre le développement économique et social durable et relever les grands défis imposés par l’ordre mondial injuste, spoliateur et prédateur de la nature dans lequel nous vivons.

Au sein de la Communauté des États d’Amérique latine et de la Caraïbe (CELAC) et de l’Association des États de la Caraïbe, le Mexique et Cuba continueront d’œuvrer ensemble au renforcement de l’unité et du processus d’intégration régionale.

Cette visite a également été l’occasion de renouveler cet engagement, y compris celui de préserver le statut de l’Amérique latine et de la Caraïbe comme Zone de paix, comme l’ont attesté par leur signature les chefs d’État et de gouvernement à l’occasion du 2e Sommet de la CELAC, tenu à La Havane en janvier 2014.

Au nom de notre peuple et de notre gouvernement, je vous remercie de l’accueil chaleureux que nous ont réservé les autorités mexicaines, notamment le président Peña Nieto, ainsi que les autorités et le peuple frère de Mérida et de l’État du Yucatan.

Que vive pour toujours la fraternité indestructible entre les peuples de Cuba et du Mexique !

Je vous remercie (Applaudissements).

source:http://fr.granma.cu/mundo/2015-11-09/le-mexique-et-cuba-continueront-doeuvrer-ensemble-au-renforcement-de-lunite