le 04 août 2015
ÉducationEnseignement supérieurInternational
Depuis plusieurs mois de nombreuses mobilisations ont vu le jour dans les universités sénégalaises. En février, une grève enseignante de trois jours s’est opposée à la loi-cadre sur les universités publiques. Cette loi réforme les conseils universitaires en leur intégrant 10 personnalités extérieures à l’académie, dont le président et le vice-président du conseil. Le risque de privatisation des universités et de mise à mal de la liberté de la recherche a été dénoncé par les syndicats enseignants.
En mars, les étudiants de l’Université de Ziguinchor ont entamé une grève de deux jours réclamant l’achèvement des travaux de constuction des locaux des facultés et des Cités-U, l’installation du WiFi à l’université, une augmentation du montant des bourses pour les étudiants admis en classes supérieures et, enfin, des améliorations dans la restauration universitaire, qui connaît des problèmes d’approvisionnement en denrées alimentaires.
Au mois de juillet, les étudiants en Sciences de la santé de l’Université de Ziguinchor sont à nouveau mobilisés. Ils réclament de meilleures conditions pédagogiques et sociales pour que leur formation soit plus solide, suite à la délocalisation de leur UFR loin du campus central. Le nouvel emplacement connaît des problèmes d’infrastructures, pédagogiques et sociales. Les chantiers pour la construction de nouvelles salles et laboratoires sont en retard et les 200 étudiants disposent seulement de trois salles de cours. Les problèmes d’insécurité, de vol de tables-bancs et chaises se multiplient aussi, vu que l’UFR ne dispose pas de clôture. Enfin, aucune cantine universitaire ne se trouve à proximité de l’UFR.
Le 30 juillet le président sénégalais Macky Sall était en visite officielle à l’Université de Dakar (UCAD), une occasion pour les étudiants et enseignants de se mobiliser pour dénoncer les dégradations qui affectent cet établissement. Plusieurs difficultés ont été mises en avant : des problèmes de surpopulation, puisque l’UCAD a dépassé ses capacités d’accueil sur le plan pédagogique et d’hébergement des étudiants, ce qui provoque un taux d’échec en augmentation parmi les étudiants et fait travailler le personnel enseignant dans des conditions insoutenables ; des problèmes d’équipement, à la vue du caractère obsolète des équipements pédagogiques ; enfin, des problèmes budgétaires qui empêchent à l’université de financer à hauteur l’enseignement, la recherche, l’érogation des bourses étudiantes, les centres de soins, l’achèvement des travaux pour les nouveaux bâtiments, les interventions pour améliorer la salubrité du campus.
L’Union des Étudiants Communistes est solidaire de la lutte de la communauté universitaire du Sénégal contre les dégradations pédagogiques et sociales. Le Sommet Africain sur l’Enseignement supérieur en mars dernier a souligné les handicaps que l’héritage de l’université française d’époque coloniale pose encore aujourd’hui aux établissements africains, malgré les réformes des dernières années. Il est temps que le gouvernement sénégalais revienne sur les réformes qui privatisent ses universités et s’engage dans un plan de réinvestissement conséquent, pour mettre fin à la crise qui est dénoncée par tous les acteurs du supérieur.
source:http://www.etudiants-communistes.org/2015/08/04-luttes-universitaires-recommencent-s%C3%A9n%C3%A9gal-12416#.VcDxy_l_5dw