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hiroshima. Entretien
KAZUO SHII PRÉSIDENT DU PARTI COMMUNISTE JAPONAIS
JEUDI, 6 AOÛT, 2015
L'HUMANITÉ
Kazuo Shii Président du Parti communiste japonais.
Le Japon est aujourd’hui lié aux États-Unis par un traité de sécurité bilatéral et des bases militaires américaines qui perdurent depuis la guerre, dont la plus importante se trouve à Okinawa. En ce sens, nous pouvons parler d’une subordination de notre archipel à Washington. En novembre dernier, à Okinawa, le candidat soutenu par le Parti communiste japonais a été élu gouverneur. Il a justement mené la lutte contre la relocalisation d’une base aérienne américaine à Futenma.
Le second combat que nous menons actuellement concerne la réinterprétation de la Constitution pacifiste qui exige du Japon de renoncer à la guerre mais aussi à avoir des forces armées. Grâce à cette loi fondamentale, le Japon n’a connu aucun mort sur les champs de bataille. Or, aujourd’hui, le cabinet du premier ministre Shinzo Abe tente de réinterpréter l’article 9 afin d’envoyer à l’étranger nos forces d’autodéfense. C’est un projet de loi qui vise à la guerre mais le Japon connaît de très fortes mobilisations – y compris de constitutionnalistes ou d’intellectuels conservateurs – pour empêcher cela. Aujourd’hui, le Japon est à la croisée des chemins entre la guerre et la paix. Notre but est d’abroger le traité de sécurité bilatéral et de construire un pays non aligné.
Alors que nous célébrons le 70e anniversaire des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, nous estimons qu’il est primordial d’examiner les événements du XXe siècle pour construire une perspective pour le XXIe siècle. Nous entendons bâtir un ordre international sur la base du respect de la charte des Nations unies et souhaitons la dissolution des blocs militaires de type Otan afin de poursuivre le règlement pacifique des conflits. Enfin, nous aspirons à un monde sans armes nucléaires. Pour cela, des négociations doivent aboutir à un traité d’interdiction. Il faut absolument dépasser la théorie de la dissuasion. Notre parti œuvre dans un pays qui a été totalement atomisé et nous devons lutter, main dans la main, avec les partis progressistes des pays détenteurs de l’arme nucléaire afin de parvenir à une élimination totale de ces bombes.
source:http://www.humanite.fr/le-japon-la-croisee-des-chemins-entre-la-guerre-et-la-paix-581032