Trois dirigeants du Front Populaire Ivoirien ont été arrêtés le 4 mai par le pouvoir, sans aucun motif. Rien ne leur est reproché. Ces arrestations politiques prolongent celle d'Assoa Adou, dirigeant de la gauche ivoirienne, homme de paix et de conviction, survenue en janvier dernier.
Elles interviennent après une mobilisation politique et populaire importante du FPI en Côte d'Ivoire et à laquelle ces dirigeants étaient parties prenantes.
Depuis plusieurs mois, le pouvoir et la justice organisent de nombreuses immixtions dans les affaires internes de plusieurs partis de l'opposition.
Arrestations, répression, noyautage, atteintes aux libertés et aux droits de l'homme, tous les ingrédients d'une inquiétante dérive autoritaire sont là. Le régime Ouattara cherche à intimider, étouffer les critiques et empêcher toute alternative.
La Côte d'Ivoire a plus que jamais besoin de réconciliation, de liberté et de réponses aux attentes sociales et économiques. Force est de constater que ce n'est pas le chemin emprunté alors que se profilent des élections générales qui, normalement, devraient se tenir dans 6 mois.
Pourquoi une telle fuite en avant ?
Ces arrestations ont lieu au moment où la presse ivoirienne rend public des extraits d’une lettre de Bert Koenders, chef de mission de l’ONUCI d'octobre 2011 à mai 2013, adressée à Amnesty International en février 2013. Dans cette lettre Bert Koenders met en cause le pouvoir Ouattara au sujet du massacre ayant eu lieu au camp de personnes déplacées de Nahibly en 2012. Ce massacre s’était soldé par au moins une dizaine de morts, des enlèvements et des dizaines de blessés.
L'implication au plus haut niveau du camp Ouattara dans de nombreux événements sanglants depuis au moins septembre 2002 apparaît de plus en plus évidente. Combien de temps les instances juridiques ivoiriennes et internationales pourront-elles l'ignorer ?
La justice des vainqueurs, qui amène à l'impunité et à la dérive actuelle, doit laisser place à une justice impartiale. C'est une étape nécessaire en vue du processus de vérité et de réconciliation.
Il est temps que le gouvernement de la France agisse en ce sens. Justice et liberté vont de pair. Un premier acte devrait être la demande de libération immédiate, comme le plaide le PCF, des prisonniers politiques qui croupissent par centaines dans les geôles du pouvoir.
source:http://www.pcf.fr/70443