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BY LARS
03-04-2015
L’ÉTAT-MAJOR DE L’ARMÉE POSE UNE EXIGENCE DÉMENTIELLE POUR LE REMPLACEMENT DES F-16
Des bombes nucléaires américaines se trouvent-elles ou non à Kleine Brogel ? C’est un sujet que les dirigeants politiques belges esquivent depuis des décennies. Avec la note d’approche qui provient tout juste d’une fuite de l’état-major de l’armée, même les plus dubitatifs ne peuvent plus le nier : elles s’y trouvent.
Et en outre : elle vont définir le choix concernant le remplacement des avions de combat. Un élément supplémentaire pour protester contre ce remplacement.
Après que la campagne contre le remplacement des F-16 se soit focalisée sur le coût élevé (6 milliards d’euros), sur le peu de soutien de la population (seuls 25 % de celle-ci y est favorable), sur le manque de débat démocratique (ni au parlement, ni avec la population) et sur leur utilité contestable (bombarder détruit des vies humaines), le sommet de l’armée lui-même apporte un argument contre cet achat : il apparaît clairement que le but de ces nouveaux avions de combat est de pouvoir utiliser les armes nucléaires « belges » en vue de bombardements. Intal s’insurge non seulement contre l’acquisition d’avions de combat, mais s’indigne aussi de ce que cette stratégie nucléaire soit envisagée comme une option par nos généraux.
Un violent contraste avec ce qui vit
L’exigence de l’état-major de l’armée est d’autant plus remarquable qu’il faut tenir compte du contexte actuel. En ce moment même se tiennent en Suisse des négociations sur le programme énergétique nucléaire de l’Iran, avec comme objectif principal d’empêcher celui-ci de développer des armes atomiques. Ne serait-il pas beaucoup plus logique que la Belgique elle-même se dénucléarise ? Alors que nous interdisons à des pays de développer l’énergie atomique, les armes nucléaires de l’OTAN sont actualisées et rendues prêtes à l’emploi. C’est un comportement pervers et hypocrite.
Chaque fois que ce gouvernement avance son mot d’ordre – “Faire des économies !” – cela concerne aussi la défense. Des casernes vont devoir fermer, l’Ecole Royale Militaire va devoir fonctionner avec moins de moyens et va devoir économiser sur les frais de personnel. Mais cela ne vaut pas pour les ambitions nucléaires de notre armée : non seulement cela ne pose pas problème de dépenser 6 milliards d’euros pour de nouveaux avions de combat, mais en outre il apparaît que des mesures ont déjà été prises pour moderniser les bombes atomiques B-61 à Kleine Brogel.
Une occasion manquée pour une armée avec un avenir
Tout ceci nous dit dans quelle direction notre armée elle-même veut évoluer. On joue pleinement la carte de l’attaque, et on souhaite même conserver la menace d’une attaque nucléaire. Avec ces choix stratégiques, l’Armée Belge en est réduite à être un bichon de l’OTAN et elle va prendre à son compte les tâches les plus fâcheuses si nécessaire. Les éléments positifs comme l’emploi, l’aide, les formations et les missions humanitaires doivent être envoyées aux rebuts.
Nos généraux veulent que nous “boxions au-dessus de notre catégorie de poids”. Ne pouvons- nous pas le faire en donnant le bon exemple ? En prenant les devants pour interdire les armes nucléaires, comme nous l’avons fait pour les bombes à sous-munitions ? En engageant nos capacités militaires pour les missions de paix de l’ONU, et plus pour les guerres d’agression de l’OTAN ? En investissant dans la coopération au développement et la diplomatie, et pas dans le matériel militaire ? Ce ne sont que quelques unes des options qui pourraient rendre superflu l’achat de nouveaux avions de chasse.
En outre, intal pense que l'OTAN doit être dissoute.
Photo: Insomnia Cured Here - CC BY-SA 2.0
Traduit par:
Grégory D'Hallewyn
source:http://www.intal.be/fr/article/la-belgique-prevoit-des-bombardements-l%E2%80%99arme-nucleaire