Fidel rend publique sa correspondance avec Maradona

Fidel rend publique sa correspondance avec Maradona

J’expliquais hier ma rencontre avec les Cinq compatriotes qui ont reçu le titre honorifique de Héros de la République de Cuba et le prestigieux Ordre de Playa Giron. 73 jours s’étaient écoulés depuis l’arrivée au pays de nos compatriotes récemment libérés.

Auteur: Fidel Castro Ruz | internet@granma.cu

3 mars 2015 10:03:35

J’expliquais hier ma rencontre avec les Cinq compatriotes qui ont reçu le titre honorifique de Héros de la République de Cuba et le prestigieux Ordre de Playa Giron. 73 jours s’étaient écoulés depuis l’arrivée au pays de nos compatriotes récemment libérés. Ma priorité était les retrouvailles de ces compatriotes avec leur famille, le bilan de santé rigoureux et la prise en charge médicale de ces précieux compagnons sortis des sous-sols des odieuses prisons impériales, où ils avaient supporté une condamnation injuste et criminelle pour avoir empêché des attaques terroristes qui aurait pu coûter la vie à n’importe quel enfant, homme ou femme, à des personnes jeunes, adultes ou âgées.

Mon principal intérêt était de trouver le temps nécessaire pour avoir un échange d’idées et d’expériences révolutionnaires, qui constituent la raison d’être de nos vies.

D’autres détails ont retardé dans une certaine mesure cette rencontre. Les trois camarades qui manquaient sont revenus dans la Patrie le 17 décembre dernier.

Le 11 janvier, Maradona a parlé de la lettre que je lui ai envoyée, et il a montré le document qui avait suscité la curiosité, mais à cette occasion il n’a pas donné de détails. Le week-end dernier, il a une nouvelle fois fait allusion à notre échange de correspondance sur la chaîne TeleSur. Pour que tout soit clair, voici ci-dessous le texte intégral de mon échange avec Maradona.

Fidel Castro

Le 2 mars 2015

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Cher Maradona,

J’ai été très heureux d’apprendre que tu serais à Cuba pendant les premières semaines de janvier 2015, accompagné du brillant camarade qui a partagé avec toi l’aventure d’un sport fascinant.

J’ai en main une liste des pays producteurs et exportateurs de combustibles selon leur capacité à produire et leur politique d’exportation, à un moment où cette dernière compromet sérieusement l’avenir de l’Humanité. D’autres le font pour des raisons diverses.

Arabie saoudite 11 730 000 barils par jour

États-Unis 11 110 000

Russie 10 440 000

Chine 4 155 000

Canada 3 856 000

Iran 3 594 000

Émirats arabes unis 3 213 000

Les autres, jusqu’au 20e de la liste – le Royaume Uni –, extraient sur leurs territoires respectifs plus de 1 million de barils par jour.

Ce sont les pays qui occupent les premières places pour la production, mais pas pour ce qui est des réserves prouvées.

Je me suis réjoui à la nouvelle de ta visite à Cuba. C’est grâce à mes conversations avec toi durant les années les plus brillantes de notre inoubliable ami Hugo Chavez que j’ai pu déduire que le Sommet de Mar del Plata ne pouvait être oublié. Hugo avait rappelé aux États-Unis qui existait une autre Amérique.

Pour ma part, je viens de voir pour la deuxième fois, il y a quelques minutes, l’interview de Gerardo, Antonio et Ramon. Tu sais que je n’ai pas encore pu les saluer ? Mais j’ai quand même pu envoyer des fleurs à la petite Gema. Quel joli prénom !

J’ai entendu dire que tu serais dans l’avion à 17h30 demain, lundi 12 janvier. Est-ce vrai ?

Aux récents Jeux d’Amérique centrale et des Caraïbes, dans une discipline aussi importante que le foot, un juge nous a imposé une pénalité arbitraire ; pas même moyennement juste. L’argent pour les riches et les pénalités pour les pauvres.

Comme tu peux le constater, j’aimerais être impartial, mais je peux t’assurer qu’il m’en coûte.

Une forte accolade, Maestro !

Fidel Castro Ruz

Le 11 janvier 2015

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Doubaï, le 16 janvier 2015

Cher Fidel,

Le 11 janvier dernier, je suis reparti de La Havane heureux de savoir que tu allais bien, et fier d’être porteur, une fois de plus, de ton message, de ton éternelle amitié et de ta préoccupation pour les problèmes du monde.

C’était la part de bonheur qui me manquait pour compléter le début de la deuxième saison de l’émission De Zurda, sur TeleSur, qui a eu à La Havane un démarrage spécial, avec le cap sur la Coupe des Amériques au Chili.

En tant que témoin exceptionnel de tes efforts pour que le Venezuela puisse suivre la voie victorieuse tracée par cet autre géant qui fut notre ami : l’inoubliable Commandant Chavez, je t’informe que le 28 février et le 1er mars aura lieu la première de l’émission De Zurda Viajero, depuis Caracas, au Venezuela. Ce seront certainement des émissions très émouvantes, où nous ne parlerons pas seulement football.

Fidel, si j’ai appris quelque chose à tes côtés tout au long de ces années de sincère et belle amitié, c’est que la loyauté n’a pas de prix, qu’un ami vaut plus que tout l’or du monde, et que les idées ne se négocient pas. C’est pourquoi De Zurda est un hommage à notre amitié.

Habitué à tes buts « historiques », j’ai voulu te remercier pour la lettre qui a fait de moi le porte-parole de ton heureuse existence. Plus d’un mois s’est écoulé et beaucoup de gens sont curieux de savoir le contenu de cette lettre. Avec la gentillesse qui te caractérise, tu as assuré qu’elle ne serait publiée qu’avec mon accord. Non seulement je tiens à ce qu’on en sache le contenu, j’aimerais aussi que tout le monde connaisse ma réponse.

Une forte accolade, Commandant ami,

Diego Armando Maradona.