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La Havane. 6 Novembre 2014
« D’une certaine manière, tous les pays suivent l’exemple de Cuba », a signalé le journaliste Jon Lee Anderson, dans un long article publié mardi 4 novembre par le prestigieux magazine nord-américain The New Yorker, intitulé « La diplomatie cubaine de l’Ébola », dans lequel il aborde la coopération de l’Île dans la lutte contre le virus.
La publication rappelle que le 12 septembre, le ministre cubain de la Santé, à la demande du président Raul Castro, a annoncé que Cuba enverrait des professionnels de la santé pour l’Afrique occidentale.
« Aucun autre pays, à ce jour, n’a contribué par l’envoi d’autant de professionnels de la santé, formés pour faire face à la crise de l’Ébola, comme Cuba », ajoute-t-il.
« Cuba a toujours été reconnue pour ses équipes itinérantes de médecins et d’infirmières. En fait, Cuba, un pays insulaire de 11 millions d’habitants, disposant de 83 000 médecins – une des plus grandes proportions par habitant – est devenue le premier pays du monde à répondre aux crises internationales survenues ces dernières années », ajoute le New Yorker, rappelant la présence de centaines de médecins cubains au Pakistan à la suite d’un séisme en 2005, et en Haïti, après le tremblement de terre en 2010. « Ceci est le résultat d’une stratégie à long terme mise en place par le gouvernement cubain depuis qu’il a pris le pouvoir en 1959 », ajoute-t-il.
L’article rappelle que des centaines de milliers d’étudiants d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et même des États-Unis, ont été formés à l’École latino-américaine de médecine, dont le siège se trouve à l’ouest de la Havane. En 2013, environ 19 500 étudiants de plus d’une centaine de pays y étaient inscrits.
« La santé est une source de revenus pour le pays, mais aussi de fierté », indique la revue.
Lorsque le gouvernement cubain a demandé des volontaires pour combattre l’Ébola, plus de 15 000 professionnels ont répondu à l’appel. Le magazine précise qu’en plus des médecins et des infirmiers spécialisés dans les soins intensifs, l’équipe qui s’est finalement rendue en Afrique occidentale est composée de chirurgiens, d’anesthésistes, d’épidémiologistes et de pédiatres, afin d’apporter une gamme complète de services médicaux.
« Ce geste immense de Cuba envers l’Afrique occidentale n’est pas passé inaperçu, et peut ouvrir la voie au début d’une diplomatie de l’Ébola entre La Havane et Washington », affirme Lee Anderson.
Le journaliste signale que le 19 octobre, le secrétaire d’État John Kerry a reconnu Cuba comme un pays qui avait fait un effort « impressionnant » dans la campagne contre l’Ébola. 10 jours plus tard, des fonctionnaires nord-américains ont assisté à une réunion technique à La Havane, organisée comme suite à l’un des accords du Sommet extraordinaire de l’ALBA-TCP sur cette question.
Le président Raul Castro a rappelé que « Cuba est prête à travailler coude à coude avec tous les pays, y compris avec les États-Unis ». À son retour vendredi d’une tournée dans les pays touchés par la maladie, l’ambassadrice auprès de l’ONU, Samantha Power, a amplement félicité la mission cubaine.
« La diplomatie de l’Ébola arrive à la suite d’une poignée de main amicale échangée entre Raul Castro et le président Barack Obama aux obsèques de Nelson Mandela, en Afrique du Sud, en décembre dernier, et vient s’ajouter aux perspectives que l’administration Obama pourrait enfin tenter de lever les restrictions de l’embargo commercial des États-Unis contre cuba », affirme le New Yorker.
Lever le blocus ouvrirait la voie à une pleine restauration des relations diplomatiques, conclut Lee Anderson.
source:http://www.granma.cu/idiomas/frances/internationales/6noviembre-46newyor.html