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syrizaparisiou / Il y a 24 heures
SYRIZA PARIS (2)
Aujourd’hui, les Grecs comme tant d’autres citoyens de l’ Europe du Sud prennent de plus en plus souvent le chemin de l’exil à cause d’une réalité économique difficilement supportable, créée par les mémorandums et les politiques d’austérité appliquées dans leurs pays.
L’ exil forcé de tous ces travailleurs a entraîné ces dernières années une forte augmentation du recours aux salariés étrangers via le système du détachement.
Il a engendré aussi l’irrespect du droit du travail et l’exploitation sans scrupules des travailleurs en détresse. Les employeurs multiplient les montages frauduleux pour recruter à bas coût. Les salariés sont payés quelques centaines d’euros pour des semaines de travail à rallonge, ils sont hébergés dans des logements de fortune, et ils se font renvoyer au pays au moindre remous…
Le 14 mars 2008, 3 ouvriers grecs ont entamé une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de travail anachroniques et inhumaines. Ils logeaient dans des conditions sordides à 15 par chambre, ils travaillaient 63 heures par semaine, parfois de nuit ou le week-end, selon les besoins de l’employeur, mais sans contrat de travail et sans bulletin de salaire.
Ayant entamé une grève de la faim qui a duré 19 jours, la santé de l’un d’entre eux, Nikos, a été fragilisée et a entraîné sa mort 2 jours après son retour en Grèce. Après le décès de Nikos, survenu le 14 avril 2008, Léo a décidé de porter plainte aux prud’hommes de Saint Nazaire contre la société STX (successeur d’Aker Yard). Son combat juridique face à ses employeurs mieux armés que lui et au ventre plein dure plus de six ans.
Le jeudi 27 novembre 2014 à 14h, sera jugée l’affaire opposant STX (ex AkerYards) aux trois ouvriers peintres grecs devant la Cour d’appel de Rennes. Ce combat judiciaire ne concerne pas que trois malheureux grecs. Le travail dissimulé et le détachement de personnes concerne 250 000 à 300 000 salariés en France et il touche plusieurs secteurs économiques comme la construction navale, l’agroalimentaire, le BTP et la métallurgie. Il s’agit d’un système concerté pour pratiquer le dumping social et rayer le code du travail et les conventions collectives. Des véritables filières se créent partout en Europe pour assurer une main d’œuvre à bas coût pour les employeurs.
La Section de SYRIZA Paris exprime sa solidarité aux travailleurs grecs qui mènent un combat juridique exemplaire pour la reconnaissance de leurs droits et ceux de leur ami décédé. Car il faut du courage et de la détermination pour dénoncer de tels faits mais aussi de l’argent. Il faut par dessus tout, la solidarité des autres travailleurs et l’aide des syndicats. L’aide de la CGT aux travailleurs grecs a été d’ailleurs décisive.
SYRIZA dénonce le recours à toute forme de travail qui repose sur la fraude, qui passe outre la législation du travail, qui détériore les conditions de travail, qui installe sciemment de nouvelles barrières parmi les travailleurs afin de limiter leurs revendications et éradiquer une conscience collective et solidaire.
Il paraît par ailleurs plus que jamais indispensable que les services de l’inspection de travail disposent de tous les moyens pour contrôler efficacement les conditions de travail et entrer facilement en contact avec les salariés détachés, et que les syndicalistes aient accès aux lieux de travail pour les informer sur leurs droits.
L’égalité des droits entre tous les salariés en Grèce, en France, en Europe, est un principe fondamental dont la portée ne devrait pas être limitée par le recours à la sous-traitance ou par tout autre subterfuge juridique qui déresponsabilise les employeurs et crée un nouveau type d’ esclavagisme pour les salariés.
Travailleurs français -étrangers solidaires contre l’ esclavagisme moderne
SYRIZA Paris
source:http://syriza-fr.org/2014/11/27/communique-de-syriza-paris-solidarite-avec-les-travailleurs-grecs-du-chantier-naval-de-saint-nazaire/