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Communiqué de Marie-Christine Vergiat, Députée européenne Front de Gauche
"Pays en crise" selon Amnesty International, "vaste campagne de répression" et"bien sombre situation des droits de l'Homme" selon la FIDH : alors qu'Abdel-Fattah al-Sissi est en France pour une tournée de 48h et qu'il a rencontré François Hollande, un bilan de ce nouveau régime mis en place par un coup d'Etat militaire le 3 juillet 2013 est pour le moins nécessaire.
Or, que constate-t-on ? Qu'une répression implacable se met en place.
D'abord contre les partisans de Mohamed Morsi (1.400 morts et 15.000 personnes emprisonnées), des centaines de condamnations à mort dans le cadre d'une justice totalement expéditive, des mauvais traitements généralisés et torture dans les lieux de détention, une extension de l'autorité des tribunaux militaires,... Le tout au nom de la lutte contre le terrorisme... On connait la chanson. Elle est très populaire chez les dirigeants européens.
Mais la chape de plomb s'abat sur tous les opposants y compris d'ailleurs ceux qui ont cru que le Général n'intervenait que pour sauver la révolution égyptienne du danger islamiste. À l'image du blogueur Alaa Abdel Fattah, des étudiants, militants progressistes et démocrates, femmes et hommes de gauche, militants des droits de l'Homme ou encore journalistes, comme le Français Alain Gresh, se font arrêter en masse sur la base notamment de la loi interdisant les manifestations qui a donné des pouvoirs discrétionnaires illimités aux forces de l'ordre.
Le tout sans le moindre contrôle démocratique puisque les élections législatives ne cessent d’être repoussées. Nul ne semble aujourd'hui en capacité de se dresser contre ce nouvel ordre militaire qui "légifère" à coup de décrets présidentiels.
On ne peut donc que s'interroge sur la venue du Général Al Sissi en France : François Hollande n'avait-il pas d'autres priorités que celle de recevoir un chef d'Etat militaire qui bafoue aussi ouvertement les libertés publiques et les droits de l'Homme ? Poser la question, c'est malheureusement déjà y répondre. Dans cette région du monde, les révolutions étaient porteuses d'autres espoirs que les dirigeants occidentaux et notamment les gouvernements français, toutes couleurs politiques confondus n'ont pas su, pas voulu entendre.
François Hollande donne là le plus mauvais visage de la France....