le 30 octobre 2014
Les élections tunisiennes se sont tenues ce week-end. Le chemin reste semé d’embûches dans le processus révolutionnaire. L’élection s’est déroulée dans de bonnes conditions, affirmant encore plus la construction démocratique de la nouvelle Tunisie.
La première information est que les islamistes d’Ennahda sortent perdants du scrutin. Perdant plus de 15% de leurs voix, ils paient leur sectarisme et leurs liens troubles avec les organisations djihadistes responsables de l’assassinat de députés progressistes (Chokri Belaïd et Mohamed Brahimi). Leur gestion piteuse du pays a relégitimé les caciques de l’ancien régime, organisés dans le parti Nidaa Tounes. C’est la victoire d’une autre face des forces libérales, d’obédience plus laïque, mais qui vont mener les mêmes orientations inféodées aux intérêts des grandes entreprises transnationales. Les autres forces de la troïka (Congrès pour la République et Ettakatol) qui a géré l’après Ben Ali sont balayées. Le succès du candidat indépendant Slim Riahi, homme d'affaires millionnaire, révèle la défiance politique vis-à-vis des partis en usant de pratiques peu respectables (achats de voix).
Le Front populaire, regroupant les partis progressistes marxistes ou nationalistes arabes, fait un score honorable malgré de faibles moyens avec 17 députés. Nos camarades mènent campagne à partir des préoccupations quotidiennes sans recevoir les prébendes des pétromonarchies ou d’Occident…Ils font d’ailleurs leurs meilleurs scores dans le berceau de la révolution, ces provinces déshéritées de l’intérieur frappées par le chômage et la misère. L’abstention dans ces régions exprime la déception vis-à-vis des objectifs de la révolution, bloqués par un pouvoir tunisien toujours aux mains des puissances d’argent qui restent unies malgré le faux clivage laïc/religieux. D’ailleurs, Nidaa Tounes et Ennahda pourraient avoir un candidat commun lors de l’élection présidentielle du mois prochain…
Les défis restent donc immenses pour permettre une indépendance pleine de la Tunisie et réaliser les demandes sociales et démocratiques du peuple tunisien. Le mot d’ordre « pain, dignité, liberté » résonne toujours pour les Tunisiens comme pour les peuples du monde.
source:http://www.jeunes-communistes.org/2014/10/30-tunisie-combats-r%C3%A9aliser-r%C3%A9volution-ne-sont-pas-termin%C3%A9s-11735