Il faut arrêter les renforts d’EIIL à Kobanê !
Les attaques d’EIIL contre Kobanê n'ont cessé depuis quarante jours. Asya Abdullah, co-présidente du PYD, qui est dans Kobanê depuis le début de ces attaques, a déclaré qu’EIIL reçoit constamment des renforts, et que les combats se sont intensifiés dans Kobanê dans les derniers jours. Elle a ajouté que la résistance attendait un soutien efficace des forces démocratiques et de la coalition.
Asya Abdullah a répondu aux questions de Firat News Agency sur les derniers développements de la résistance dans Kobanê.
Q / Comme vous le savez, l’ASL a annoncé il y a trois jours qu'elle a rassemblé une force de mille trois cent combattants à Alep et veut venir à Kobanê pour combattre. Avez-vous été consultés à ce sujet ? Comment évaluez-vous cette décision ?
Asya Abdullah / En ce qui concerne l’ASL notre position est claire depuis le début de la révolution. Nous sommes un parti qui a un projet pour la démocratisation de la Syrie, et notre attitude envers les parties impliquées dans la lutte politique et les forces militaires qui se battent pour l'avenir de la Syrie est claire. Les YPG ont des relations avec l’ASL. Nous avons développé des contacts avec eux dans Serêkanîyê. Dans la résistance depuis le 15 septembre une alliance a été formée avec l’ASL et Burkan Al Fırat et leurs combattants et les combattants des YPG ont combattu et sont morts côte à côte. Comme cela est une affaire militaire, c’est aux YPG de s’en occuper. Un commandant des YPG a été interviewé aujourd'hui par Firat News Agency et la position générale des YPG a été expliquée. Les YPG et l’ASL discuteront sur le point de savoir comment la force de l’ASL viendra et comment elle sera déployée.
Q / Politiquement, comment évaluez-vous cette décision ?
Asya Abdullah / Politiquement, nous ne sommes pas opposés à un groupe. Nous nous félicitons de toute force qui veut soutenir la résistance à Kobanê. Nous voulons être en alliance avec une force qui est d'accord avec notre projet de démocratisation. L’ASL se bat déjà avec nous. Comme l'a dit le commandant des YPG Meysa Ebdo dans son interview, l’ASL peut se battre contre EIIL à Manbij, Jarablus et d'autres villes contrôlées par EIIL.
Q / Le parlement du Kurdistan du Sud a décidé d'envoyer des peshmergas pour soutenir la résistance à Kobanê. Il a été dit qu'une force de deux cent peshmergas viendrait avec leurs armes. Comment évaluez-vous cette décision?
Asya Abdullah / Les peshmergas ne sont pas encore arrivés. Le dialogue se poursuit avec les YPG. Nous considérons qu'il est positif que des forces kurdes se joignent à la résistance à Kobanê. Les forces kurdes vont résister ensemble dans l'harmonie comme elles l'ont fait à Sinjar.
Q / Les frappes aériennes par les forces de la coalition ont-elles apporté une contribution à votre résistance ? Le soutien militaire continuera-t-il ?
Asya Abdullah / Nous considérons cela comme très positif et nous espérons qu'il se poursuivra.
Q / Ces parachutages sont-ils suffisants ou avez-vous encore besoin d'un corridor ?
Asya Abdullah / Les largages ont apporté une contribution à la résistance des YPG contre les attaques des bandes d’EIIL. Mais bien sûr ils ne suffisent pas. Notre demande d'un corridor terrestre revêt une importance stratégique pour briser les attaques contre Kobanê, qui est soumis à un embargo depuis un an. Il y a encore un besoin urgent d'un couloir qui faciliterait la circulation des civils, de l'aide humanitaire, des observateurs internationaux et des ONG, et de ceux qui veulent se joindre à la résistance, et dans son ensemble à assurer que les besoins soient satisfaits. Un corridor doit absolument être ouvert sous les auspices de l'ONU. Les gens doivent faire entendre leur voix et exprimer cette demande plus fort, parce que ces derniers jours les combats se sont intensifiés et un couloir apporterait une contribution significative afin de repousser ces attaques.
Q / Il y a deux jours EIIL a attaqué des civils près de la frontière à Tal Shair. Un couloir ne serait-il pas aussi important pour la sécurité de milliers de civils bloqués à la frontière?
Asya Abdullah / Absolument, un couloir permettrait d'éviter des pertes de vie en facilitant l'intervention médicale. Un couloir est nécessaire pour des raisons humanitaires en particulier. Nos trois hôpitaux ont été détruits par les bandes d’EIIL.
Q / Nous avons entendu dire qu’EIIL a reçu des renforts ces derniers jours. Que pouvez-vous dire à ce sujet?
Asya Abdullah / C’est vrai. Des renforts et des armes sont venus de lieux tels que Rakka, Manbij et Jarablus. Ils ont apporté des véhicules qu'ils ont fait exploser dans Kobanê. Les attaques se sont intensifiées au cours des trois derniers jours. Les forces des YPG et les combattants de l’ASL ont mis en place une résistance héroïque.
Q / Les forces de la coalition ne peuvent-elles pas agir contre ces renforts ? Ne devraient-elles pas intervenir ?
Asya Abdullah / Nous considérons que le soutien de la coalition a été important pour la résistance, mais des interventions plus efficaces sont nécessaires. L'armement lourd des bandes doit être détruit.
Q / Qu'entendez-vous par une intervention plus efficace?
Asya Abdullah / Tout l’équipement militaire, les chars, l'artillerie, les obus et les véhicules chargés de bombes viennent de Manbij, Jarablus et Rakka. La coalition doit faire des frappes efficaces sur ces routes.
Q / Y a-t-il autre chose que vous voudriez ajouter?
Asya Abdullah / Le conflit s’est intensifié ces derniers jours. Les affrontements se sont intensifiés dans les quartiers de l’est de la ville. Les combattants des YPG et de l’ASL poursuivent leur résistance, qui est une résistance pour les peuples de la région et pour toute l'humanité. Un soutien plus efficace des forces de la coalition et des forces démocratiques est nécessaire. Nous pouvons dire que la situation est critique et il faut en avoir conscience.
source:https://www.facebook.com/kobanemondiale/posts/473785602761086:0