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Le gouvernement grec avait minutieusement préparé son calendrier de vote du projet de loi sur la privatisation de 30% de l’opérateur public d’électricité grec DEI (PPC). Procédure d’urgence, séance estivale du Parlement, endoctrinement et matraquage des médias pro gouvernementaux, tout avait été mis sur place afin de servir le plus docilement possible les projets de la troïka (UE, BCE, FMI).
Mais trompé dans ses calculs, le gouvernement doit faire face au durcissement de la contestation publique. Le démantèlement du dernier domaine hautement stratégique de l’industrie lourde du pays, qui doit assurer les investisseurs de la rentabilité de leur opération, a intensifié la mobilisation générale contre la liquidation du patrimoine et des biens publics. Un large front politique et social est en train de se former pour empêcher la coalition gouvernementale de A. Samaras et E. Venizelos de procéder à la vente programmée de l’eau, de l’énergie, du littoral.
Une de priorités actuelles de SYRIZA est de soutenir et d’animer ce front commun de résistance à la « stratégie du choc » du gouvernement grec. Pour ce faire, A. Tsipras s’est adressé aux autres partis de l’opposition en demandant leur coopération et le recueil de 120 signatures, nécessaires à l’organisation d’un référendum sur la privatisation de l’électricité.
En rappelant qu’en 1950, date de la fondation de DEI, seulement le 55% de la population grecque avait accès à l’électricité produite et distribuée par 385 entreprises privées à un coût prohibitif pour la grande majorité des foyers grecs, A. Tsipras a évoqué l’effort massif des investissements
publics, de l’aide Marshall et des indemnisations de guerre à la création d’un opérateur public afin
de garantir l’accès effectif à l’électricité pour toute la population.
En soulignant que sans la création d’une entreprise publique, d’un réseau unique de production et de distribution qui permet de répartir équitablement les coûts à l’échelle nationale, l’électricité ne serait jamais accessible à tous, A. Tsipras a dénoncé la politique rétrograde du gouvernement grec alors que la crise actuelle menace encore plus le partage équitable des biens publics.
«Nous ne soutenons pas seulement les droits des salariés de DEI – a-t-il ajouté – mais aussi le droit de l’ensemble de la population grecque de garder le contrôle et la propriété d’une entreprise créée il y a 64 ans avec l’argent public, l’argent du peuple».
En contestant le caractère profitable vanté par la propagande gouvernementale des investissements étrangers, A. Tsipras a brocardé les grands groupes qui s’intéressent à l’achat de DEI, dupeurs et aigrefins plutôt qu’investisseurs, qui convoitent des installations toutes prêtes, des sources d’énergie gratuites, des gains assurés.
Son appel aux autres partis de l’opposition dicté par «la nécessité historique de la constitution d’un front unitaire, politique et social pour la sauvegarde de DEI, société d’un intérêt éminemment stratégique pour l’économie nationale et le développement du pays» a reçu un accueil favorable.
Face à la contestation générale, le gouvernement a eu recours encore une fois à l’autoritarisme en réquisitionnant les salariés en grève, comme il l’avait déjà fait pour les marins et le personnel des transports en commun pour «la protection de l’intérêt public»…
Sources: avgi.gr, left.gr
Vassiliki Papadaki