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Social
Les fédérations CGT et SUD Rail lancent un appel à la grève mardi contre la réforme du système ferroviaire qui sera prochainement débattue à l’Assemblée. Pour eux, la seule réforme à mener et celle de la réunification de la SNCF en une seul et unique entité.
A moins de 10 jours de la première lecture à l’Assemblée Nationale du projet de loi sur la réforme du système ferroviaire, les syndicats de cheminots CGT et Sud Rail ont lancé un appel à la grève de 24h, reconductible, à partir du 10 juin dans la soirée.
«Cela fait plusieurs mois que les lettres adressées au Ministre des transports restent sans réponses. Le gouvernement a repoussé jusqu’au dernier moment la rencontre avec les organisations syndicales qui était initialement prévue le 4 juin tout en annonçant une nouvelle rencontre le 12» indique Frédéric Cueille secrétaire général des Cheminots de Brive. «La CGT est pour une réforme du système ferroviaire mais pas celle qui sera examinée les 16 et 17 juin à l’Assemblée» précise-t-il.
Depuis 1997 la SNCF a été coupée en deux entités, avec d’un côté l’exploitation des trains et de l’autre la gestion du réseau confiée à RFF mais déléguée aux cheminots de la SNCF (branche infra) entraînant tous les dysfonctionnement que l’on connaît actuellement. Cette réforme propose quant à elle d’abriter la SNCF et RFF en 3 EPIC (établissement public industriel et commercial) : Un EPIC SNCF mobilité chargé de faire rouler les traisn, un autre SNCF réseau, dans lequel les salariés seront rapatriés, chargé du réseau et enfin un EPIC de tête qui pilotera l’ensemble.
«On est en train de séparer la roue et le rail» déplore Frédéric Cueille. «A deux c’était déjà compliqué, à trois ça le sera encore plus. Tout ceci va avoir des répercussions sur l’entretien des voies, le matériel et la qualité du service» déclare-t-il.
«Un retour à des fondements très carrés»
Face à cette réforme qui ne «réglera aucune problème», les cheminots de la CGT en revendiquent une autre : la réunification du système ferroviaire par une «unicité économique, sociale et technique autour de la SNCF».
Par ailleurs, pour les syndicats, ce projet ne règle en rien le problème de l'endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997.
«La dette resterait intégralement à la charge du système, soit 1,7 milliard d'euros d'intérêts par an qui grossissent chaque année au même rythme que la dette elle-même» affirme la CGT-Cheminots.
«Lorsque l’on suit les débats et que l’on regarde les amendements qui ont été déposés on comprend que ce projet de loi n’est qu’une étape vers la séparation des trois EPIC pour mieux préparer l’ouverture totale à la concurrence du transport ferroviaire. La stratégie n’est rien d’autre que diviser pour mieux régner» souligne Frédéric Cueille.
Enfin, avec la création de ces EPIC le syndicat s’inquiète de voir le statut cheminot détricoté. Là encore, le syndicat monte au créneau et estime que le maintien de ce statut et le seul «garde fou» contre les dysfonctionnements rencontrés à la SNCF.
«Reste à savoir ce qui est recherché : une entreprise brinquebalante ou un service public de qualité».