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Sénatoriales : Des élus porteurs d’un espoir à gauche
mercredi 11 juin 2014
Depuis le dernier renouvellement sénatorial, beaucoup de bouleversements politiques se sont produits : le Sénat pour la première fois de son histoire a basculé à gauche, en 2012 Nicolas Sarkozy est battu et François Hollande élu. Avec ce slogan : le changement, c’est maintenant. Mais l’automne 2012 est très vite celui de la déception : le Traité budgétaire européen Merkel/Sarkozy devient le Traité Merkel/Hollande sans la réorientation promise de l’Europe.
Le chômage grimpe en 2013, les entreprises, petites et grandes continuent à fermer et la Bourse se redresse fortement. L’austérité s’impose, les promesses de campagne s’évanouissent. 2014 commence par l’annonce du Pacte de compétitivité par le Chef de l’État, et se poursuit logiquement par la sanction lourde des élections municipales. La débâcle des Européennes marquée par le succès du Front national qui, même relativisé par la faible participation, doit être pris au sérieux. La colère se transforme en amertume et en repli sur soi. Le peuple de gauche attendait un changement après les années fric et de l’hyperprésidence.
Il espérait une politique fidèle au discours du Bourget de février 2012 qui dénonçait justement la finance et ses méfaits.
La capitulation devant les marchés et les tenants du libéralisme européen s’est concrétisée par la ratification du TSCG (le Traité Merkel/Sarkozy), puis l’adoption par notre pays de la règle d’or, ensemble qui signe l’abandon de la souveraineté budgétaire par notre pays et la soumission aux dogmes austéritaires. D’une certaine manière, la partie s’est jouée à ce moment-là.
Ne pas sortir du carcan imposé par la Commission européenne et la BCE bloque toute volonté de mettre en œuvre une politique de gauche fondée sur le service public, la satisfaction des besoins et surtout la relance de l’économie par une politique de croissance qui intègre les exigences du développement durable.
Cela ne peut plus durer : tous les faits et gestes du gouvernement – à quelques heureuses exceptions près – semblent dictés par les obligations de Bruxelles : lois de finances, lois de financement de la sécurité sociale coulée dans le moule de la réduction des dépenses publiques et lois comme l’ANI, déclinant la réduction du coût du travail, c’est-à-dire réduction des droits pour les salariés et satisfaction d’un patronat qui n’en attendait pas tant de la gauche.
Pourtant, de septembre 2011 au printemps 2012, des mesures portant clairement l’empreinte de la gauche ont été adoptées au Sénat : réorientation budgétaire vers une nouvelle répartition des richesses, propositions de loi sur le travail du dimanche, vote par le groupe socialiste d’une proposition de loi interdisant les licenciements boursiers. Le premier texte voté par le Sénat de gauche en octobre 2011 fut une proposition de loi de notre groupe supprimant le conseiller territorial pour garantir le respect des départements et des régions. Le 5 octobre 2012, ce furent les États généraux de la Démocratie territoriale.
Une autre politique était donc possible. Notre groupe n’y renonce pas, comme s’attache à le montrer ce numéro d’Initiatives sans prétendre à l’exhaustivité. Il s’est battu avec acharnement contre la politique dévastatrice, profondément réactionnaire de Nicolas Sarkozy. Nous avons poussé, par nos propositions, le jeune Sénat de gauche à faire preuve d’audace. Nous sommes demeurés fidèles à ces convictions en appelant le gouvernement de Jean-Marc Ayrault à changer de cap. Ce dernier et le Président de la République sont restés sourds à nos alertes. Ils se sont enfoncés dans le renoncement. Aujourd’hui, la gauche est en grande difficulté.
La déception à l‘égard du Parti socialiste est si forte qu’elle a rejailli sur l’ensemble de ses composantes. Nous l’avons dit clairement à Manuel Valls : nous ne le suivons pas sur le chemin de l’austérité et nous combattons la soumission assumée aux marchés qui s’annonce. Mais notre rejet clair et net de ces options libérales s’accompagne d’une ouverture franche à tous ceux – socialistes, écologistes, femmes et hommes de gauche de tout horizon – qui ne supportent plus les choix libéraux mis en œuvre. Un nouveau rassemblement est à construire, large, déterminé.
Nos candidats aux prochaines élections sénatoriales porteront cet objectif ambitieux : créer une alternative à gauche, pour éviter que cette assemblée revienne à droite après une trop brève parenthèse. La situation vécue par notre peuple appelle le vote de lois qui rompent avec les logiques libérales et qui redonnent de l’espoir.