Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PCE Actualidad 10 décembre 2022

La réforme renforce la répression anticommuniste et attaque durement la liberté d'expression et la liberté sexuelle.
Nous condamnons les nouvelles lois répressives en Indonésie : le dictateur Suharto continue de vivre.
10 décembre 2022
Le Parti communiste d'Espagne condamne fermement les nouvelles lois répressives en Indonésie, demande au gouvernement de Jakarta de les abroger et appelle l'Union européenne et le gouvernement espagnol à rejeter publiquement cette réforme, en espérant également une déclaration forte du Parlement européen.

Sous le prétexte de surmonter le code pénal imposé par la colonisation néerlandaise, le parlement indonésien a approuvé une révision du code pénal qui vise en réalité à persécuter la liberté. Les peines les plus lourdes sont prévues pour ceux qui adhèrent à une organisation communiste et peuvent aller jusqu'à dix ans de prison, et jusqu'à quatre ans pour ceux qui diffusent des idées communistes.

Le parti communiste, qui a été pratiquement exterminé en 1965 après le coup d'État du général Suharto (soutenu par les États-Unis et la Grande-Bretagne), alors qu'il comptait plus d'un million de membres, reste illégal et ses membres sont persécutés. Le génocide du PKI reste impuni : les meurtriers et les militaires qui survivent en paix n'ont pas honte de leurs crimes, et l'État les honore, au point d'être régulièrement interviewés à la télévision et considérés comme des héros par les gouvernements. Mais le souvenir de l'horreur et des massacres continue d'écraser la mémoire des citoyens indonésiens, qui restent prisonniers de la peur : la chasse a atteint le point où le sang a recouvert les rivières du pays.
 

La liberté d'expression et de manifestation sera également persécutée ; la réforme vise également à réprimer l'adultère, les relations sexuelles extraconjugales, les tendances sexuelles inacceptables, les infractions présumées contre le président et le Pancasila (l'idéologie de l'État indonésien), le blasphème et la déviation religieuse, passibles de peines de prison. Tous les partis politiques soutenus par le régime ont voté pour au parlement. Cette décision est un nouveau coup dur pour les défenseurs de la liberté en Indonésie.

Bien que le pays soit considéré comme une démocratie par les grands médias occidentaux, la tenue d'élections ne signifie pas que la liberté existe en Indonésie : ni la dictature de Suharto, ni les gouvernements qui lui ont succédé n'ont existé dans le pays ; seuls les partis politiques autorisés par le régime peuvent fonctionner librement, et le nouveau code pénal et les lois adoptées ouvrent la voie à un plus grand fondamentalisme religieux et à une répression accrue. L'avortement restera illégal, dans un pays où les héritiers de la dictature ont conçu un schéma politique avec une façade démocratique multipartite qui cache un système oppressif et oligarchique.

Les origines de cette aversion pour la liberté sont très anciennes. Le départ de Suharto en 1998, abandonné par Washington, a été couvert par des présidents éphémères, puis par un militaire issu de la dictature, Susilo Banbang Yudhoyono, formé aux Etats-Unis, qui a essentiellement maintenu sa politique. L'arrivée de l'actuel président, le libéral Joko Widodo, n'a pas apporté de changements significatifs : le pouvoir reste aux mains des mêmes cercles d'affaires et militaires qui se sont enrichis sous Suharto, qu'ils continuent d'honorer.

Le PCE réitère sa solidarité avec les communistes indonésiens persécutés, et appelle la classe ouvrière à manifester son soutien à ceux qui revendiquent la liberté en Indonésie.

 

source : https://pce.es/condenamos-leyes-represivas-anticomunistas-indonesia-suharto/

Tag(s) : #Indonesie, #PCE

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :