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Pourquoi les États-Unis agressent la Chine -5-
jeudi 18 août 2022
La visite de Mme Pélosi est un acte de guerre, avons-nous écrit. D’où la question de savoir « pourquoi les États-Unis agressent-ils la Chine ? ». Pour comprendre, nous sommes partis du discours de Pompéo (juillet 2020) qui fixe la nouvelle doctrine de la politique étrangère américaine. Il appelle à la guerre ouverte contre le Parti communiste Chinois « la mission de notre temps » et à détruire un demi-siècle de politique d’ouverture de Nixon-Kissinger qui, selon lui, n’a profité qu’à la Chine. Nous avons puisé dans l’intervention de Xi Jinping à Davos, le 17 janvier 2017, des réponses à cette crise existentielle américaine. Le centenaire du PCC est une autre occasion pour le Président chinois de livrer une analyse du monde et d’offrir des perspectives pour tous, dans une vision globale de l’évolution mondiale.
Centenaire du PCC
Pour Xi Jinping, rien n’était écrit à l’avance. « Il fut un temps où la Chine avait aussi des doutes sur la mondialisation économique, et elle ne savait pas si elle devait rejoindre l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais nous sommes arrivés à la conclusion que l’intégration dans l’économie mondiale était une tendance historique. Pour faire croître son économie, la Chine doit avoir le courage de nager dans le vaste océan du marché mondial. Si quelqu’un a toujours peur d’affronter la tempête et d’explorer le nouveau monde, il finira tôt ou tard par se noyer dans l’océan. C’est pourquoi la Chine a pris cette courageuse décision d’aller dans ce marché mondial. (…) Nous avons rencontré des tourbillons et des vagues agités, mais nous avons appris à nager dans cet environnement. Nous sommes convaincus que ce fut un bon choix stratégique. ».
Maintenant, on fait quoi ? D’un côté, on freine des 4 fers et de l’autre on estime que la mondialisation et la globalisation sont irréversibles. On croit vivre un étrange renversement de position fondamentale. Il était donc intéressant de plonger dans l’intervention de Xi Jinping, le 1er juillet 2021, célébrant le centenaire de la création du PCC, et tout replacer dans le contexte du 20e Congrès et des élections à mi-mandat aux États-Unis, en novembre.
Victoire contre la pauvreté
L’an dernier, la Chine a célébré le centenaire de la création du PCC, fondé le 1 juillet 1921, et préparé le centenaire de son accession au pouvoir, le 1er octobre 1949, avec Mao. Au bout d’un siècle, la Chine est fière d’avoir atteint le niveau de société de moyenne aisance et s’achemine vers un statut de grande puissance. La plus grande fierté est sans conteste l’éradication de la pauvreté dans un pays de 1,4 milliard d’habitants. C’est la raison d’être Communiste. La Chine est le seul grand pays à avoir atteint ce résultat, abrégeant de 10 ans la souffrance de ses compatriotes. C’est un argument choc pour ramener ses adversaires stratégiques à leur propre responsabilité, comme pour dire : « où en êtes-vous, de cette échéance onusienne fixée pour 2030 ? ». Si seulement l’OTAN et les pays du G7 réglaient cette inhumanité, ils auraient été des exemples, alors qu’à Madrid, ils ont passé leur temps à attaquer la Chine.
Face à ce genre de défis inédits, il ne faut pas rester figé.
Xi Jinping délivre la méthode : « Nous sommes prêts à nous inspirer de tous les fruits de la civilisation mondiale et à écouter tout bon conseil et toute critique constructive, mais nous n’accepterons jamais de nous faire tancer par de mauvais maîtres ! »
Réconciliation et réunification
Un an après ce discours, Mme Pelosi aurait dû retenir cette leçon de bon sens. Elle a été incapable de mettre de l’ordre dans son bureau, envahi par des citoyens américains en colère, elle va donner des leçons aux dirigeants chinois sur la manière de traiter la question de Taïwan dans un environnement de 1,4 milliard d’individus. Comme si, ils ne sont pas assez grands pour régler leurs propres affaires eux-mêmes. Certaines personnes avancent l’idée que les Démocrates ne sont pas sûrs de remporter les élections de novembre aux États-Unis, ils avaient donc besoin d’un coup de pub ! Si c’est vrai, c’est donc encore plus grave dans leur tête.
Le 20e Congrès du PCC qui se tiendra en novembre aura à cœur de rappeler la perspective. « Il faut, en maintenant le principe d’une seule Chine et le « Consensus de 1992 », travailler à faire progresser la réunification pacifique de la patrie. »
Chang Kai Chek, en repliant ses troupes sur Taïwan, avait le même objectif que Mao, la réunification à terme de la nation chinoise. C’est sur cette base qu’il faut comprendre le consensus historique de la réconciliation et la réunification. C’est exactement ce que ne souhaite pas la nouvelle doctrine de la politique étrangère américaine.
Face au déclin américain
Les États Unis ont annexé l’économie de la planète, en 1971, en imposant le dollar comme monnaie de change et monnaie de réserve quasiment unique. Aujourd’hui, sa part a diminué de plus de la moitié. A qui la faute ? Au Parti communiste chinois ? La Chine est de loin le pays qui possède la plus importante réserve de change en devises américaines : 3200 milliards de dollars, fin 2021. Au moment où la Fed diminue la masse monétaire en circulation et augmente le taux du dollar pour faire face au taux d’inflation record aux États-Unis, nous serions curieux de savoir ce que propose Mme Pelosi à la Chine, avec cette bombe à retardement ?
A cause de Mme Pelosi et ses amis, c’est la pire situation que connaissent les États-Unis depuis 40 ans. Conséquence : l’économie mondiale en souffre. La Chine a proposé de mettre en place une réserve de liquidité pour stabiliser les marchés avec des capitaux de Chine, Hong Kong, Indonésie, Malaisie, Singapour et Chili. Elle travaille également avec la Russie pour réaliser une monnaie de réserve propre aux BRICS. Ce sont des exemples qui montrent l’effondrement à petit feu du leadership américain. Nous arrivons à la conclusion que le sentiment de déclassement expliquerait les agressions répétées contre la Chine, le Parti Communiste et Xi Jinping.
Ary Yee Chong Tchi Kan
source : https://www.temoignages.re/international/monde/xi-jinping-nous-n-accepterons-jamais-de-nous-faire-tancer-par-de-mauvais-maitres,104956