06 Jun 2022
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Pour la FSM, il est temps de tourner la page et d’identifier clairement les principaux coupables responsables des conséquences dramatiques de la production alimentaire qui conduisent aux pathologies et aux maladies.
Selon l’ONU elle-même, « Avec 600 millions de cas de maladies d’origine alimentaire par an, selon les estimations, les aliments impropres à la consommation représentent une menace pour la santé humaine et les économies et touchent de manière disproportionnée les personnes vulnérables et marginalisées, notamment les femmes, les enfants, les populations en proie à des conflits et les migrants. On estime qu’environ 420 000 personnes dans le monde meurent chaque année après avoir ingéré des aliments contaminés, et que les enfants de moins de 5 ans supportent 40 pour cent de la charge imputable aux maladies d’origine alimentaire, ce qui inclut 125 000 décès par an. »
Ces chiffres dramatiques vont de pair avec la présence croissante de l’agro-industrie dans le monde agricole, l’exploitation exagérée de la terre, la monoculture, et l’utilisation massive de produits chimiques dans la production agricole; tout cela est à l’origine de maladies et de pathologies chez les agriculteurs et les ouvriers agricoles, et d’autre part chez les consommateurs, touchant majoritairement la population infantile, plus facilement sujette à la contamination par les produits chimiques.
Les déclarations de principe visant à sensibiliser le public à la nécessité d’une plus grande attention aux règles d’hygiène dans le stockage et la manipulation des aliments sont trompeuses si des mesures strictes ne sont pas prises pour contrer l’utilisation massive de pesticides, pour lutter contre l’insalubrité de l’élevage intensif qui s’avère souvent à l’origine de la propagation de maladies animales et de la pollution de l’environnement.
En particulier dans les pays de l’hémisphère sud, de nombreux rapports font état de l’utilisation préventive de produits chimiques interdits par les mêmes
organismes internationaux qui célèbrent aujourd’hui la Journée de la sécurité sanitaire des aliments.
Par exemple, en Asie du Sud-est, le problème est très grave : en Thaïlande, selon des rapports d’organismes indépendants, des traces de pesticides dangereux interdits sur le marché ont été trouvées dans des pourcentages énormes, de 35 % à 100 % des échantillons analysés, dans des produits mis sur le marché. La consommation de fruits et légumes contaminés peut avoir un impact très grave sur la santé des enfants, souvent au mépris des réglementations qui imposent une limite maximale de résidus. Toujours selon des enquêtes indépendantes, le travail des enfants dans l’agriculture représente 70% de tout le travail des enfants avec plus de 100 millions d’enfants soumis à des risques sanitaires très graves.
Les travailleurs et les consommateurs des pays les plus pauvres et les moins développés sont les plus menacés, où la conscience environnementale et la sensibilité à ces questions sont également beaucoup moins développées qu’ailleurs, parallèlement au niveau culturel inférieur. Bien que seulement 25 % des pesticides mondiaux soient commercialisés dans ces zones, c’est ici que se concentrent 99 % des cas de décès dus à leur utilisation.
Les organismes de contrôle internationaux sont souvent conditionnés et dirigés par les intérêts de grandes multinationales de la chimie telles que Bayer, Monsanto et Sygenta, qui, en agissant sur la législation nationale, continuent d’opérer en utilisant des produits chimiques nocifs pour la santé.
La FSM se tient aux côtés des travailleurs et des agriculteurs du monde entier, en particulier aux côtés des populations des pays les plus pauvres, et dénonce fermement le système agro-industriel qui est principalement responsable des maladies et de la contamination liées à la production et à la consommation alimentaires.
La FSM appelle à l’interdiction de tous les produits nocifs pour la santé des travailleurs et des consommateurs, et exige le respect des droits des travailleurs et des agriculteurs, qui sont les véritables protagonistes de la lutte contre la faim dans le monde.
Sans un changement radical du système agricole international, aujourd’hui conditionné par les géants multinationaux de l’industrie et de la finance, la sécurité alimentaire ne peut être atteinte.
source : http://www.wftucentral.org/journee-internationale-de-la-securite-sanitaire-des-aliments-le-7-juin-2022/?lang=fr