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“Ana María Sarrias a passé une heure et demie à se vider de son sang et à attendre les premiers soins que l’armée ne lui a jamais donnés, même pas par simple humanité”.


Avec Ana María, 11 personnes ont été tuées par l’armée lors de l’opération Manhlon4, déployée dans le but de capturer deux chefs des Comandos de Frontera, un groupe de dissidents des FARC se consacrant au trafic de drogue. Ce que les entités officielles rapportent comme une “opération réussie” est dénoncé par les organisations sociales et les défenseur·euses des droits humains comme un massacre et un nouveau cas de “faux positif”.
Lundi 28 mars, les communautés paysannes et indigènes vivant dans le village d’Alto Remanso (Putumayo) participaient à une activité communautaire organisée par le conseil municipal afin de récolter des fonds pour la construction d’une route rurale. Vers 7 heures du matin, des hommes en noir sont arrivés sur le site et ont ouvert le feu sur les participant·es, tuant 11 personnes, dont un gouverneur indigène, une femme enceinte et un mineur.
Les hommes en noir sont des militaires qui sont arrivés sur le site en se faisant passer pour des guérilleros dissidents des FARC, mais qui ont ensuite revêtu un camouflage standard. Les soldats ont retenu la communauté sur le terrain de football pendant toute la journée, jusqu’à 17 heures. Pendant ce temps, les soldats ont mis à sac le magasin de la communauté, ont pris l’argent que la communauté avait collecté et ont manipulé les corps des victimes, les équipant d’armes à feu et de vêtements militaires.
Une mission de vérification de l’opération militaire, convoquée par des organisations de défense des droits humains, a confirmé que l’incursion armée avait entraîné le meurtre de chefs communautaires et d’une autorité indigène, ainsi que des blessé·es et la disparition d’autres personnes. Les faits révèlent un massacre perpétré dans le cadre d’une opération de l’armée nationale, qui oblige la communauté, les familles et les autochtones à se déplacer et qui viole le droit international humanitaire (DIH) et le droit international des droits humains (DIDH).
La mission a également relevé une série d'”irrégularités qui reflètent l’intention d’adapter les faits à la version officielle, comme le déplacement des corps ou la présence tardive du Bureau du Procureur, qui a commencé ses investigations cinq jours après l’événement”.
Le ministre de la Défense et les généraux de l’armée qualifient l’opération de succès et affirment que les personnes tuées étaient des membres de la dissidence des FARC. Le général Zapateiro a même déclaré que “ce n’est pas la première opération dans laquelle des femmes enceintes et des combattants mineurs ont été tués”. Les habitant·es du territoire ont réitéré que les victimes étaient des civils, information qui a été vérifiée par le Bureau du Médiateur.
Alors que des informations sur les événements continuent d’émerger au milieu de l’indignation nationale suscitée par l’opération, des témoignages racontent comment les victimes ont imploré de l’aide et agonisé pendant des heures jusqu’à la mort.
Comment dormaient Dainara (6 ans) et Kaleth (2 ans), et qui s’est occupé d’eux après que leur père, leur mère et leur frère à naître aient été tué·es par l’armée de leur pays ?

source : https://viacampesina.org/fr/larmee-colombienne-commet-de-nouveaux-crimes-de-guerre/

Tag(s) : #ViaCampesina, #colombie

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